Courses / 23.10.2022

Prix Royal-Oak (Gr1) : Irésine tient son Gr1... Marie Vélon aussi !

Longchamp, dimanche

1er IRÉSINE

2e SEARCH FOR A SONG

3e SOBER

Il l'a fait ! Irésine (Manduro) a sauvé l'honneur en remportant le dernier Gr1 de la saison en France. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la vedette du Centre-Est a sorti les grands moyens : il a tout simplement atomisé l'opposition ! Par la même occasion, il en profite pour offrir un premier Gr1 à Marie Vélon, mais aussi à ses propriétaires et à ses éleveurs. Étant hongre, il a le profil pour continuer à nous faire rêver sur notre sol, mais également à l'étranger...

Quelle fin de course !

Comme à son habitude, Irésine a patienté à l'arrière-garde. Légèrement brillant en début de course, le pensionnaire de Jean-Pierre Gauvin a fini par relâcher son mors en face.

Par le jeu des relais, les futurs lauréats se sont retrouvés en dernière position dans la fausse ligne droite. Mais Marie Vélon ne s'est pas affolée pour autant. Pour combler leur retard, elle a demandé à Irésine de plonger à la corde à l'entrée de la ligne droite. Et elle a fait le bon choix ! Regagnant un terrain considérable, Irésine est venu facilement sur la ligne des premiers. Pourtant, devant, Search for a Song (Galileo) avait faussé compagnie au reste du peloton. Mais Irésine a montré qu'il était un vrai nageur. Prenant la mesure de Search for a Song à 200m du poteau, il n'a plus été inquiété. Debout sur ses étriers, Marie Vélon et Irésine remportent leur premier Gr1 par trois longueurs ! Search for a Song est bonne deuxième. Sept longueurs plus loin, Sober (Camelot) est troisième. Avant la course, Jannah Flower (Olympic Glory) et Night Tornado (Night of Thunder) avaient été déclarés non-partants. En cause pour le concurrent polonais, un problème de vaccination. Mais selon nos informations, le cheval devrait rester en France afin de prendre part au Prix Denisy (L), le 9 novembre à Saint-Cloud.

S'il récupère bien, il pourrait aller à Hongkong !

Cette année, Irésine s'est imposé trois fois en quatre sorties. La seule fois où il n'avait pas passé le poteau en vainqueur, c'était lorsqu'il avait pris la troisième place du Prix de Reux (Gr3), cet été à Deauville. Dernièrement, dans le Qatar Prix Foy (Gr3), le pensionnaire de Jean-Pierre Gauvin l'emportait dans le style d'un futur gagnant de Gr1. Et dimanche, comme l'a si bien dit son entraîneur, Jean-Pierre Gauvin, toutes les planètes étaient alignées : « C'est beaucoup trop de bonheur ! Je suis tellement fier du cheval et de Marie ! Remporter cette course avec elle, c'est vraiment génial. Lorsque l'on partage ce genre de moments, c'est à ce moment précis que l'on se rend compte de la magie des courses... J'ai légèrement été inquiet en début de course car Irésine s'est un peu montré brillant. Mais après, j'étais rassuré car il a vraiment bien voyagé. Marie a bien anticipé les risques durant toute la course. En prenant l'option de la corde, le cheval allait finir sur une piste moins belle. Mais il a été aidé par le fait de finir sur des chevaux qui plafonnaient. Tout au long de la phase finale, il n'a pas baissé de pied. C'est un vrai nageur et il tient ! Pour la suite, je ne sais pas encore exactement ce que nous allons faire. Nous avons l'option de le mettre au repos et de le garder pour l'année prochaine. On peut également penser à Hongkong... Une chose est sûre, nous n'irons pas courir la Japan Cup (Gr1). Tout dépendra de la récupération du cheval ! »

Avec 14 % de victoires par partant, force est de constater que Jean-Pierre Gauvin sait faire gagner toutes les catégories de chevaux - les bons, les moyens… et les moins bons ! -, lui qui n'a quasiment jamais accès à du "haut de gamme". Irésine est son deuxième lauréat de Gr1 après le classique Saônois (Chichicastenango).

La victoire d'une association

Plusieurs propriétaires gravitent autour d'Irésine : Jean-Paul Gauvin (le frère de Jean-Pierre Gauvin) qui entraîné des trotteurs, Christian Goutelle, mais aussi Bertrand Millière, qui nous a dit : « Nous avions énormément de pression avant la course. Lors du déjeuner, j'étais relativement zen. Je me suis dit : "aujourd'hui, on a juste à gagner"... Il n'y a rien à perdre. Mais plus l'heure de la course se rapprochait, plus le stress montait ! C'est magnifique. Nous allons savourer. J'ai découvert les hippodromes avec mes grands-parents. Nous allions notamment à Vichy et en Bourgogne. Puis, plus tard, mon frère s'est marié à une vétérinaire spécialisée dans les courses. Nous avons commencé avec un petit pourcentage sur certains chevaux. Le virus est arrivé comme ça. L'histoire d'Irésine a commencé quand j'ai rencontré Jean-Pierre Gauvin sur un hippodrome. Je lui ai demandé d'être propriétaire chez lui. Et c'est lui qui a fait tout le reste ! À un moment, nous avons décidé d'acheter un yearling et de faire une association. Irésine est arrivé environ à la cinquième année de cette association. Mais avec lui, nous avons juste eu de la chance. C'était la bonne pioche ! À l'époque, dans le cadre du travail, on m'a dit que j'étais élégant avec une chemise rose. Du coup, j'ai pris la casaque rose et à chaque fois que je suis sur un hippodrome, je suis habillé avec une chemise rose… »

La terre de Normandie, le secret pour donner des gagnants de Gr1 !

Marie-Louise van Dedem et Pierre Joyaux, les éleveurs, décrochent eux aussi une première victoire à ce niveau. Pierre Joyaux nous a dit : « J'ai eu des chevaux tout au long de ma vie ! Il y a environ six ans, nous avons pris la décision de nous installer en Normandie. Notre activité d'élevage avait gentiment débuté dans le Cher. Mais depuis que nous avons déménagé, nous avons senti que les terres normandes étaient bien meilleures... Cela étant, je n'aurais jamais pensé élever un lauréat de Gr1 ! Les deux autres frères d'Irésine iront eux aussi à l'entraînement chez Jean-Pierre Gauvin. Ce dernier est un entraîneur hors du commun, il sait attendre ses chevaux. Quant à Marie Vélon, c'est une "crack" ! À l'époque, le père d'Irésine, Manduro (Monsun), était stationné au haras du Logis, près de notre structure. Tous les ans, j'étudie les croisements car j'aime énormément cela. Et si nos élèves parviennent à gagner une petite course, nous sommes satisfaits. Mais aujourd'hui, c'est incroyable ! »

Un rêve qui se réalise pour Marie Vélon

À 23 ans, Marie Vélon remporte son premier Gr1. Et qui plus est pour son patron, Jean-Pierre Gauvin ! À quelques jours de la clôture de la nouvelle formule de la Cravache d'or féminine, la jeune pilote est assurée de remporter un troisième titre... Émue après la course, elle a déclaré : « Irésine a été exceptionnel ! Avant le coup, je ne savais pas comment aborder cette course. Pleins de paramètres nouveaux entraient en jeu : la distance, le terrain vraiment lourd... Mais c'est un nageur ! Il confirme tout le bien que l'on pense de lui. Irésine a besoin d'être allant dans un parcours. Toute la course, j'en avais pleins les mains ! Mais lorsqu'il a prononcé son effort, il a vraiment jailli. Honnêtement, jamais je n'aurais pensé remporter un Gr1 un jour. Jamais je ne pourrais autant remercier tout l'entourage du cheval. On ne touche un cheval comme cela qu'une seule fois dans sa vie ! Maintenant, notre mission sera de bien le faire vieillir. J'espère que cette histoire va continuer encore longtemps. »

Search for a Song a fait sa valeur

Fiona Craig, qui dirige Moyglare Stud Farm, en était émue aux larmes ! Search for a Song n'en était pas à son premier essai sur notre sol… L'année dernière, elle se classait quatrième du Prix Royal-Oak. Au printemps, elle n'avait pu faire mieux que septième du Prix Vicomtesse Vigier (Gr2). Revue à deux reprises ensuite en Irlande, l'élève et représentante de Moyglare Stud Farm restait sur une troisième place dans l'Irish St Leger (Gr1), où elle terminait à plus de sept longueurs de Kyprios (Galileo), l'impressionnant lauréat du Qatar Prix du Cadran (Gr1). Son entraîneur, Dermot Weld, nous a dit : « Je suis honoré d'entraîner une jument comme elle. C'est une pouliche remarquable. Elle a deux victoires classiques et nous a toujours rendus fiers, remportant par exemple deux fois le titre de meilleure femelle de distance en Europe. Aujourd'hui, elle a superbement couru. Et je pense que le gagnant est un très bon cheval. »

Le troisième Royal Oak de Manduro

Élevé par Pierre Joyaux et la baronne Marie-Louise van Dedem, Irésine a été présenté par le haras de Montaigu à la vente de yearlings d'octobre Arqana et a été acheté 6.000 € par Jean-Pierre Gauvin. Il s'agit du sixième Gr1 de Manduro (Monsun) dans l'hémisphère Nord, après Vazirabad (Prix du Cadran & Royal-Oak, deux fois, Grs1), Ultra (Prix Jean-Luc Lagardère, Gr1), Ribbons (Prix Jean Romanet, Gr1), Charity Line (Premio Lydia Tesio, Gr1) et Mandaean (Criterium de Saint-Cloud, Gr1). Irésine a été conçu lorsque son père officiait en France, au haras du Logis.

PEDIGREE WEATHERBYS :

https://www.jourdegalop.com/Media/Jdg/Documents/IRESINE-.pdf

Sa mère est la propre sœur d'In Chambers

Irésine est un fils d'Inanga (Oasis Dream), une élève de la marquise de Moratalla qui a couru sept fois sans s'illustrer. Irésine est son premier gagnant. Elle a aussi donné Ilex (Style Vendôme), non placé en trois sorties. Elle a une 3ans nommée Purple Lady (Joshua Tree), lauréate en valeur 28,5 sur 2.400m, un yearling nommé Cedrus (Chemical Charge), et un foal, Morus (Mondialiste).

La deuxième mère, Cas Royaux (Woodman), a donné neuf gagnants sur 12 partants, le meilleur étant In Chambers (Oasis Dream), deuxième des Prix de Guiche et Daphnis (Grs3). Cas Royaux est aussi la grand-mère de trois autres black types : Earth Amber (Hurricane Run), deuxième des Sagaro Stakes (Gr3, 3.200m), Double Look (Mastercraftsman), troisième des Prix Roland de Chambure, Maurice Caillault, du Critérium du Languedoc (Ls), et de Scarlet Honey (Holy Roman Emperor), deuxième du Prix Caravelle et troisième du Prix des Lilas (Ls). La troisième mère, Rêve de Reine (Lyphard), a terminé deuxième du Prix Vanteaux (Gr3). Elle a produit Roi de Rome (Time for a Change), gagnant du Prix de Guiche (Gr3) puis étalon (d'obstacle) en France.

LES CHRONOS

TEMPS PARTIELS

Du départ à 1.000m : 2'27''10

De 1.000m à 600m : 25''97

De 600m à 400m : 12''89

De 400m à 200m : 12''41

De 200m à l'arrivée : 12''97

Temps total : 3'31''34