
Élevage / 13.10.2022
SEALIWAY ÉTALON AU HARAS DE BEAUMONT
SEALIWAY ÉTALON AU HARAS DE BEAUMONT
Sealiway a fait vivre à la famille Chehboub – associée dans sa propriété avec son éleveur, Guy Pariente – des émotions telles qu’au moment de penser à sa carrière au haras, ils ont décidé de voir grand. Comme Gérard Augustin-Normand l’a fait en son temps avec Le Havre, ils veulent donner toutes les chances au cheval de réussir comme étalon. Et pour cela, ces éleveurs dans l’âme – ils ont fait naître des chevaux comme Spirit One pour ne citer que lui – ont décidé d’acquérir un haras situé à une dizaine de kilomètres de Deauville, sur la commune de Vauville, juste en face du haras du Quesnay. Le site, qui prend le nom de haras de Beaumont, compte une centaine d’hectares. C’est ici que Sealiway débutera sa seconde carrière en 2023, rejoint par les juments de la famille, d’autres qu’ils vont acquérir pour le soutenir, ainsi que des juments extérieures. D’autres étalons pourraient rejoindre Sealiway.
Quand on évoque le sujet, en début de semaine, avec Pauline Chehboub, reviennent les mots de passion, de détermination, d’un nouveau chapitre qui s’écrit. « Beaumont est un projet d’envergure, une histoire d’hommes et de rencontres. Nous avons fait appel à Mathieu & Émilie Alex qui, grâce à leur expertise, nous accompagneront à tout mettre en œuvre pour tenter d’atteindre nos objectifs. »
Sealiway, le bon profil pour réussir en France
De 1994 à 2018, soit un quart de siècle, seuls douze étalons français se sont classés au moins trois fois parmi les trois meilleurs pères de gagnants dans notre pays. Et ils ont des points communs... que partage Sealiway.
Premier point commun entre ces top sires : la vitesse, caractéristique présente dans dix cas au sein de notre panel de douze étalons. Et parmi ces dix, huit ont réalisé leur performance de référence sur 1.600m ou moins. Vient ensuite l’aptitude au terrain souple, tellement importante pour obtenir de bons résultats sur le sol français ! On trouve ce goût pour les terrains assouplis dans onze cas sur douze. Et enfin, évidemment, la précocité : onze sur douze ont gagné à 2ans et huit sur douze étaient black types à cet âge.
Ces différentes qualités, Sealiway les a, ce qui fait de lui un prospect de choix pour réussir au haras en France. Tout cela n’est d’ailleurs pas un hasard quand on étudie son pedigree. Il est issu d’une mère avec de la vitesse et de la précocité – lauréate de Listed à 2ans – et rassemble des courants de sang qui ont fait le bonheur des éleveurs français (Galileo, Danehill, Kendor, Linamix…), d’où une potentielle affinité avec beaucoup de juments de notre pays. Son père Galiway (Galileo) est l’un des tout meilleurs étalons de sa génération en Europe selon le taux de black types par partants. Et son père de mère Kendargent (Kendor), à l’origine des mères de sept gagnants de Groupe (dont Sealiway), s’affirme comme l’un des meilleurs pères de mères européens.
« Nous ferons le maximum pour associer les éleveurs français »
« Il est enthousiasmant de commencer notre activité avec un cheval de la classe de Sealiway (Galiway), se réjouit Mathieu Alex, qui dirige désormais le haras de Beaumont. Ses performances au plus haut niveau, son tempérament de guerrier et sa longévité font de lui un véritable champion. Tête de liste des 2ans français en 2020, il a fait forte impression en remportant le Prix Jean-Luc Lagardère de huit longueurs ! À 3ans, il a terminé proche deuxième du champion St Mark Basilica, alors crédité du meilleur rating mondial, dans le Prix du Jockey Club. Seulement treize jours après sa magnifique cinquième place dans le Prix de l’Arc de Triomphe, il a réussi l’exploit de remporter les Champion Stakes à Ascot ! Dans ce Gr1 de prestige, il devançait quatre gagnants de Gr1 dont les deux Derby winner Mishriff (Make Believe) et Adayar (Frankel), ainsi que le lauréat des 2000 Guinées irlandaises (Gr1) Mac Swiney (New Approach). La famille Chehboub et Guy Pariente sont déterminés à tout mettre en œuvre pour donner à Sealiway le meilleur départ possible au haras. C’est très positif pour le paysage hippique français. Nous ferons le maximum pour associer les éleveurs français à ce beau projet et partager ainsi la réussite d’une telle aventure. »
Une marge record dans le Lagardère
Fait exceptionnel dans le contexte de l’élevage moderne, ce représentant du haras de la Gousserie et de Guy Pariente a été à la fois un 2ans remarquablement précoce et un sujet capable de briller dans le Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1) l’année suivante. Sealiway a débuté dès le mois de mai de ses 2ans en remportant de deux longueurs le Prix Kéfalin sur les 1.200m de Saint-Cloud. Après une deuxième victoire sur cette distance, il a enchaîné quatre performances au niveau black type : troisième du Prix Roland de Chambure (L), lauréat du Prix des Jouvenceaux et des Jouvencelles (L) par cinq longueurs, deuxième du Prix La Rochette (Gr3) et enfin lauréat avec la manière du Prix Jean-Luc Lagardère (Gr1). À ParisLongchamp, il devançait de huit longueurs Nando Parrado (Kodiac), lauréat des Coventry Stakes (Gr2) et deuxième du Prix Morny (Gr1), mais également Laws of Indices (Power), futur gagnant du Prix Jean Prat (Gr1). Huit longueurs d’avance, c’est un record sur les quarante dernières années de ce Gr1 pour 2ans (autrefois Grand Critérium) qui a sacré de nombreux futurs étalons de premier plan à l’image de Wootton Bassett (Iffraaj), Siyouni (Pivotal) et Kendor (Kenmare). Le Lagardère, c’est une véritable stallion making race (une course qui fait les étalons) à la française…
Et une confirmation au plus haut niveau à 3ans
Deuxième du Prix de Fontainebleau (Gr3) pour sa rentrée à 3ans, Sealiway s’est classé deuxième du Prix du Jockey Club (Gr1) à moins de deux longueurs de l’extraterrestre St Mark’s Basilica (Siyouni). Le podium du classique cantilien est riche en reproducteurs de talents à l’image de Zarak (deuxième en 2016), New Bay (Dubawi), Lope de Vega (Shamardal), Le Havre (Noverre), Shamardal (Giant’s Causeway)…
Après quatre mois d’absence, Sealiway a pris une cinquième place du Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1), attestant du fait qu’il tenait les 2.400m. Sa victoire dans les Champion Stakes (Gr1) sur 2.000m a marqué les esprits. C’est une course qui a précédemment sacré Frankel (Galileo) ou encore son fils Cracksman (Frankel), très remarqué avec ses premiers 2ans. Cette année à 4ans, Sealiway s’est classé proche troisième du Prix Ganay (Gr1), à moins d’une longueur du multiple lauréat de Gr1 State of Rest (Starspangledbanner).
Vous aimerez aussi :

Unquestionable… ou l’incontestable réussite des Vitse
Sans mise de fonds importante, Camille et Guillaume Vitse ont élevé une longue série de bons chevaux comme Go Athletico, Axdavali, Toimy Son, Around Midnight…...
04 juillet 2023
En 2023, Karaktar est l'étalon le plus populaire de France
Par Adrien Cugnasse ac@jourdegalop.com La saison de monte touche à sa fin et on connaît déjà les chiffres de la majorité des étalons français. Ce...
07 juillet 2023