Autres informations / 03.01.2023

Hubert Carion nous a quittés

Hubert Carion nous a quittés

Sa fille Sabine nous a appris la triste nouvelle : Hubert Carion nous a quittés le 20 décembre. Sa casaque gros bleu avec des brassards gris a marqué tous les passionnés d’obstacle. Elle représentait le "classicisme" de la discipline et a été portée par de nombreux bons chevaux "made in Carion" comme La Sabotière (Beaugency), gagnante du Grand Steeple-Chase d’Enghien (Gr2), Le Chablis (Sassanian), vainqueur du Prix Maurice Gillois (Gr1), Le Sauvignon (Morespeed), vendu après sa victoire dans le Prix Hardatit (L) pour courir sous les couleurs de David-James Jackson, pour lequel il a enlevé huit Groupes dont deux Grandes Courses de Haies d’Auteuil (Gr1) et un Grand Prix d’Automne (Gr1), Monmiral (Saint des Saints), vainqueur de Gr1 à Aintree, Cerilly (Sassanian), le roi d’Enghien et bien sûr Le Listrac (Balko), lauréat du Prix Ferdinand Dufaure (Gr1). Ces dernières années, Hubert Carion avait placé tous ses chevaux chez François Nicolle et il nous avait raconté : « J’ai été ravi de trouver François Nicolle. J’ai travaillé avec Jehan Bertran de Balanda, et Thomas Trapenard avec qui ça fonctionnait très bien. Ensuite, nous avons eu quelques problèmes. Un beau jour, j’ai téléphoné à monsieur Nicolle. Il m’a dit de venir le voir et je lui ai mis tous mes chevaux. Je n’en ai plus ailleurs. » La marque de fabrique de l’élevage d’Hubert Carion était de viser la qualité chez les étalons comme il nous l’avait expliqué : « Nous avons toujours essayé d’avoir des étalons tête de liste, de bons étalons qui sont un peu chers. Mais si on veut avoir de bons chevaux, il faut absolument aller à des saillies qui sont pour certaines très chères. J’aime mieux avoir moins de juments et les mettre à de bons étalons. Et ce qu’il faut remarquer chez nous est que nous faisons saillir tous les deux ans. On ruine nos juments en les faisant saillir tous les ans. Je ne veux pas produire beaucoup de chevaux. Ce qui m’intéresse c’est d’en produire des bons que l’on soigne spécialement ! » Une fois nés, les poulains de l’élevage Carion ont souvent reçu des noms de grands crus. Voici la raison que nous avait donnée Hubert Carion : « Ça m’amuse de donner des noms de grands crus notamment à mes poulains. J’étais dans les bois de tonnellerie. Un beau jour, je me suis dit : "Tiens, je vais mettre des noms de vins." J’ai commencé avec Le Sauvignon et ça a bien marché d’emblée ! »

D’Aile Volante à La Sabotière en passant par la vente Boussac

Hubert Carion a débuté dans le monde des courses et de l’élevage il y a plus de cinquante ans. Son travail a payé puisqu’il a été Cheval d’Or en 2000 et 2002 dans la catégorie des éleveurs en obstacle. Il a d’ailleurs très souvent fini sur le podium sur ce créneau. Et, en tant que propriétaire, il a notamment conclu deuxième du classement en 2002. Sur ses débuts dans les courses, il nous avait raconté : « Je me suis lancé dans les courses et l’élevage dans les années 70. J’ai toujours eu des chevaux, mes parents en avaient. Ce n’était pas des chevaux de courses, mais des chevaux de promenade. Nous avions commencé avec ça. J’ai eu ensuite une pouliche qui s’appelait Aile Volante (Flying Relic) qui a donné La Vernigeole (Château du Diable) [lauréate sur les haies d’Auteuil et gagnante du Grand Steeple de Lyon pour l’entraînement Balanda, ndlr]. Ensuite, j’ai eu Almaida (Abdos), la mère de La Sabotière (Beaugency). J’ai acheté beaucoup de chevaux à la vente Boussac qui avait eu lieu à Deauville. J’ai eu le tort à l’époque d’acquérir pas mal de chevaux car je trouvais que ce n’était pas cher. Mais j’aurais dû en acheter moins, mais les meilleurs. J’ai fait une faute (rires) ! J’ai malgré tout pu développer de bonnes souches. »

Parmi ses descendants à qui il a transmis sa passion des courses, on compte aussi sa fille Cécile Benoist d'Azy, commissaire à France Galop, à Lyon et à Vichy, et son petit-fils Hubert Benoist d'Azy, propriétaire chez Augustin de Boisbrunet, Simone Brogi, Xavier Blanchet et Arnaud Chaillé-Chaillé.

À la famille d’Hubert Carion, Jour de Galop adresse ses plus sincères condoléances.