Autres informations / 21.01.2023

LE DERNIER HOMMAGE À LARISSA KNEIP

LE DERNIER HOMMAGE

À LARISSA KNEIP

Il y avait de l’émotion, mais pas de tristesse vendredi au haras de Saint-Arnoult, où Osarus organisait une vente de la succession de Larissa Kneip. C’est sans doute ce qu’elle aurait aimé, elle qui dégageait tant de joie de vivre. Beaucoup d’amis et de connaissances de celle qui avait bâti de toute pièce cette importante structure dans l’Orne avaient fait le déplacement, pour lui rendre hommage, en achetant l’une de ses poulinières et ainsi garder un peu de Larissa avec eux… Avant la vente, Emmanuel Viaud a demandé à l’assistance regroupée dans un grand hangar flambant neuf de se lever et d’avoir une pensée pour Larissa Kneip. Sur les murs, des posters avec des photos de la "patronne" et quelques-uns de ses meilleurs chevaux. Et de la chaleur humaine, malgré le froid qui sévit actuellement dans la région. Le catalogue proposait une cinquantaine de lots, et sans surprise, c’est la sœur de classique Channel (Nathaniel) qui a réalisé le top price à 140.000 €. Un achat sentimental de Bertrand Le Métayer pour les époux de Barros, dont la casaque était portée par Channel. Quatre-vingt-dix pour cent des lots ont été vendus et à l’heure où sont écrites ces lignes, des amiables étaient en cours. Mais ce qui s’est joué vendredi dépassait les chiffres. C’était un dernier au revoir à une vraie personnalité de l’élevage et des courses françaises.

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Photo 1 : Le top price à 140.000 €, une sœur de Channel (Crédit JDG)

Pour Osarus, cette vente mixte était le premier rendez-vous de l’année. La date avait été particulièrement bien choisie, la veille de la Route des Étalons, cet événement que Larissa Kneip aimait tant, car il lui permettait d’exprimer son goût pour l’échange et le partage. C’est aussi ce qui explique certainement que des éleveurs installés loin de la Normandie avaient fait le déplacement : Jean-Paul Gallorini était présent et a même acheté un jeune yearling d’Elarqam, et Thierry Cyprès, notamment, a débuté sa tournée normande un peu avant le week-end…

hto 2 : Bertrand Le Métayer (Crédit JDG)

Le lot que tout le monde attendait était le 18, la poulinière Paint (Dutch Art), présentée pleine d’Oasis Dream. Gagnante à 2ans en Angleterre, elle est surtout la sœur de la classique Channel (Nathaniel). Les enchères sont rapidement montées et Guy Petit s’est retrouvé face à Bertrand Le Métayer, qui plaçait ses enchères dehors, à l’écart. Il a fini par avoir le dernier mot à 140.000 €, et nous a confié : « Elle ne part pas bien loin, puisque je l’ai achetée pour les époux Barros, propriétaires de Channel dont le haras se situe à quelques kilomètres. Larissa était une personne animée et "animante", et j’avais une affection particulière pour elle. Et puis il y a aussi l’idée de continuer l’histoire de Channel… Elle est pleine d’un bon étalon et devrait aller à Persian King. Channel quant à elle a un très beau yearling de Kingman qui passera en vente en août. Elle va pouliner de Wootton Bassett et retournera à l’étalon de Coolmore… » Magic Romance (Barathea), la deuxième mère de Paint, a gagné les Cheveley Park Stakes (Gr1) et c’est une sœur de la classique Alexandrova (Sadler’s Wells), autrice du triplé dans les Oaks.

José Delmotte à la recherche de sang neuf

oto 3 : Demeter (Crédit Osarus)

En tout début de vente, José Delmotte s’est offert un cadeau d’anniversaire en signant le bon à 21.000 € pour Demeter (Soldier Hollow), une poulinière de 6ans pleine d’Elarqam. Gagnante à Deauville, la jument à une jeune yearling par Sommerabend. Elle descend d’une solide souche allemande, qui a donné les black types Drummer (Duke of Marmalade), Dalila (Rock of Gibraltar), Dolomit (Mastercraftsman), et plus loin l’étalon Diplomat (Teofilo). L’homme du haras d’Haspel a déclaré : « La première mère de la jument a produit de façon très correcte, et j’avais envie d’une fille de Soldier Hollow. Elle sera facile à croiser. Elle marche bien et se montre très tonique. Larissa était mon amie. C’est aussi un achat sentimental à 40 % au moins… »

Alec Waugh fait parler le cœur

Pto 4 : Alec Waugh (Crédit JDG)

Alec Waugh était aussi un proche de Larissa et il tenait à repartir avec des juments choisies par son amie. Son choix s’est porté sur les lots 5 et 30. La première est une fille de Dutch Art nommée Benazir, dont Alec Waugh a aussi acheté le premier produit, un jeune yearling de Seabhac présenté un peu plus tard dans la vente. La seconde est une Camelot présentée pleine de Seabhac, Come on Loti, dont la mère, Wilside (Verglas), a gagné le Prix Chloé (Gr3). Et en toute fin de session, son œil s’est arrêté sur une yearling femelle de Stormy River et d’Inarrêtable (Literato), elle-même propre sœur de la bonne Lettre de Château. À l’heure de se dire au revoir, Alec Waugh cherchait des noms en hommage à Larissa, lui qui a déjà sous ses couleurs une jeune 3ans nommée Larissa’s World…

Pour Emmanuel Viaud, directeur d’Osarus, c’était le sentiment du devoir accompli qui prédominait, avec évidemment une forte pensée pour celle qui a toujours beaucoup soutenu son agence : « Les résultats sont plutôt positifs, notamment avec le top de 140.000 €. Quasiment tous les chevaux sont vendus : c’était bien la mission qui nous avait été confiée. »