Tribune libre : Attention aux contre-exemples

Autres informations / 28.01.2023

Tribune libre : Attention aux contre-exemples

Tribune libre

Attention aux contre-exemples

Par Philippe Desbois, propriétaire actif au sein de l’APGO, élu au comité régional

Ouest/Anjou Maine et turfiste.

« Alors qu’ils étaient vingt-deux engagés, pourquoi n’étaient-ils finalement que cinq au départ du Prix Haut-Marland (Classe 3, 4ans, 15.000 €), jeudi, à Pornichet ? La raison principale vient du fait que les deux plus hautes valeurs (40 et 40,5) ont fait peur aux autres engagés !

Pour optimiser les enjeux, on nous a dit qu’il fallait veiller à ne plus avoir de courses creuses (moins de sept/huit partants). Voilà donc un exemple de conditions de course à ne pas renouveler. Pour y parvenir, ces courses à conditions peu dotées doivent être ouvertes aux chevaux de "petits" handicaps. Si, pour cet exemple, il avait été ajouté "pour chevaux de valeur 34 et moins", nous aurions certainement eu entre dix et quinze partants, les deux épouvantails de 40 de valeur ayant été absents.

Ce genre de chevaux en valeur 40 et plus – arrêtés par exemple pour ennuis de santé – ont besoin de courses pour effectuer leur rentrée, comme on dit. Mais cette épreuve leur a été ouverte au détriment du but recherché : avoir plus de dix partants. Des handicaps à leur valeur existent pour eux. Ils doivent les courir.

Il faut savoir ce que l’on veut et ne pas construire le contraire du but recherché. Idem pour certaines courses supprimées récemment. On a commencé par supprimer les PMH courues sur les pôles nationaux. Pourquoi pas ? Cela semble logique. Mais en faisant du global comme cela, on a supprimé beaucoup de ces courses qui étaient pourtant bien alimentées en partants. On peut penser que celles-ci ne feront plus d’ombre à des premiums, et dans ce cas ce sera positif. Mais, parallèlement à cette mesure, les courses de Classe 1 et 2 et pour 2 ou 3ans dans lesquelles on a souvent constaté (et depuis des années) qu’elles ne réunissaient que cinq ou six partants, le nombre de ces courses a-t-il été diminué ? J’en doute… Ainsi, c’est encore illogique par rapport au but recherché !

Voilà une autre raison qui fait que ces courses sont creuses : le gagnant d’un petit Maiden préfère aller vers des handicaps où il aura d’ailleurs du mal à gagner en valeur 33 ou 34 (valeur milieu de Quinté +) ou aller vers des réclamers, mais faut-il encore que le propriétaire soit vendeur. En tout cas, ce gagnant ira rarement vers ces courses de Classe 2, où souvent, il n’aura pas la classe suffisante pour se placer.

Il faut donc développer des courses pour 2ans et pour 3ans aux conditions "n’ayant pas gagné un Maiden d’une valeur nominale de 20.000 € et plus". Comme les Maidens sont en nominal de 19.000 €, le gagnant de ces Maidens aura une opportunité supplémentaire de rencontrer "sa catégorie". C’est une erreur de croire que ce petit gagnant ira courir les Classes 2. Il restera dans les handicaps en attendant que le handicapeur baisse sa valeur, ce qui lui permettra d’en gagner un… peut-être !

Il ne faut pas non plus sombrer dans le catastrophisme au sujet des courses avec peu de partants. Je me souviens d’une interview dans laquelle Jean-Claude Rouget disait au PMU de s’adapter. Il avait raison et c’est ce qui a été fait par la création du Super 4. Ce jeu marche très bien, car souvent les rapports sont élevés. Toutefois, il faudrait que le PMU permette aussi un enjeu au taux réduit de 25 %, car la bonne méthode est d’y jouer "dans tous les ordres". Cela ferait 6 € le ticket, ce qui est plus attirant que 24 € ou 12 €. Les mêmes méthodes de jeux sont ouvertes dans ces courses à neuf partants et moins, sauf les "multi ". Ce n’est pas si réducteur que ça non plus, et la preuve : on peut s’adapter.

Maintenant que les décisions ont été prises, il sera intéressant de constater fin 2023 si nous avons eu moins de courses creuses, sinon ce sera un échec et il faudra encore chercher des solutions.