Institution / Ventes / 31.01.2023

Ventes de février, le tour d’Europe : un petit segment en progression

En Europe, la saison des ventes démarre traditionnellement à Newmarket par la February Sale, qui sera à l’affiche jeudi et vendredi, avant que Goffs ne prenne le relais, le mercredi et le jeudi suivants. Ensuite, Deauville proposera sa vente de février les mardi 14 et mercredi 15. En tout, ces trois catalogues proposeront 1.344 lots. Les ventes de février sont un petit segment du marché. L’an dernier, en Europe, 986 sujets ont trouvé preneurs pour un chiffre d’affaires de 17,44 millions d’euros. C’est très peu, approximativement un peu plus d’un tiers du chiffre d’affaires enregistré lors des quatre sessions de la Keeneland January Sale, alors que le cumul des ventes mixtes en Europe (sans comptabiliser les foals) a dépassé l’an dernier les 282 millions d’euros ! Les trois rendez-vous de février représentent 6 % de ce segment… sans tenir compte des ventes en ligne qui ont quand même permis de multiplier par trois le chiffre d’affaires de 2013.

L’an dernier, Goffs a affiché son meilleur score de la décennie, alors que Tattersalls avait affiché son record en 2018 lors de la vente à 1,9 million de Guinées (2,26 M€) du 3ans Willie John (Dansili). Promis à un avenir classique au vu de ses débuts, il avait produit à lui seul presque un quart du chiffre d’affaires. Quant à Deauville, la vente de février a réalisé un meilleur score que celui obtenu l’an dernier (4,06 M€) à une seule reprise. C’était en 2019 lorsque la dispersion du haras de Manneville, avec un total 1,65 M€ pour 42 sujets, avait boosté le chiffre d’affaires à 5,28 M€.

L’Irlande, pays du short yearling

Les ventes de février ont leur place dans le calendrier et, même sans arriver au rôle de la Keeneland January Sale, il ne faut pas chercher bien loin pour en trouver l’explication. En 2022, lors de cette vente américaine, le segment des short yearlings avait compté pour 38,1 % dans le chiffre d’affaires de 47,58 millions de dollars (43,66 M€), et ce pour presque la moitié des lots vendus. En Europe, on est très loin de cela. L’an dernier 272 short yearlings ont trouvé preneurs pour un chiffre d’affaires de 4,36 M€ avec, à la clé, un prix moyen de 16.035 €. L’Irlande a produit presque 80 % de ce chiffre, avec 199 sujets vendus (dont trois dans le top dix de la vente) pour 3,41 millions. La France comptabilise 51 vendus pour 505.000 € avec un top price de 80.000 € pour un No Nay Never (Scat Daddy) revendu sans profit (75.000 Gns) chez Tattersalls Octobre. Newmarket totalise 22 vendus pour 443.490 € mais, sur ce résultat, pèsent assez lourd dans la balance les huit sujets de Shadwell qui ont affiché à eux seuls 274.000 Gns (327.500 €). Avec un top price à 175.000 Gns (209.000 €) enregistré pour un Night of Thunder (Dubawi) acheté par Ballyhimikin Stud, qui a d’ailleurs réussi un joli pinhooking en le revendant 475.000 Gns (568.000 €) dans le book 1 de Tattersalls.

Un segment un peu oublié

Au total, les 1.653 sujets de la génération 2021 vendus comme foals ont affiché un chiffre d’affaires de 68,66 M€, alors que les 272 offerts comme short yearlings ont généré 4,36 millions. L’explication est très simple : les pinhookers préfèrent investir en novembre plutôt qu’en février. Qualité et quantité sont plus élevées aux ventes de foals, mais un acheteur avisé peut également trouver de bonnes opportunités en février. Chez Goffs February, après les absents, on relève 299 shorts yearlings à vendre, soit plus de la moitié de l’offre, alors qu’à Deauville ils ne sont que 52. Le segment est très faible en quantité à Tattersalls, avec onze sujets, tous proposés dans la première session. Le marché européen des foals en 2022 a progressé de 15,2 %, à 79,09 millions. C’est de bon augure pour les shorts yearlings.