Courses / 07.02.2023

À la Une : Gilles Barbarin : « Plus jamais cela ! »

Gilles Barbarin, propriétaire depuis 1987, se définit comme passionné des courses et surtout amoureux des chevaux. Il est encore très marqué par la perte de Grâce Béré, et nous a transmis ce texte.

« Vendredi 4 février, l'équipe du Deauvillais Stéphane Cérulis a perdu un membre de sa famille avec la disparition de l'une des mascottes de l'écurie, la jument Grâce Béré. Max, son fidèle cavalier depuis des années mais aussi son copropriétaire, a été durement affecté, comme Pierre Bloy dont elle portait la casaque, Olivier Brochart et moi-même, les autres associés. Quelques jours plus tard, la perte sentimentale de cette guerrière est toujours manifeste. Son entraîneur, comme nous tous, dort mal et garde en mémoire la fin de cette compétitrice si attachante. Il lui a dit adieu en tenant sa tête entre ses bras tout en l'embrassant affectueusement, jusqu'à son dernier souffle. Elle était pleine de vie et respirait la forme.

Son jockey, Stéphane Pasquier, peiné également, nous avait conseillé de la représenter sur 1.900m, sa meilleure distance. Son effort final, dans une course cadenassée en tête, fut splendide. Malheureusement, au passage du poteau, la jument a été victime d'une fracture sans que rien ne puisse le laisser présager. Elle avait bonne action, était en ligne et son partenaire l'avait respectée.

Comme Stéphane Cérulis, comme Guillaume Flavigny, le directeur du site, comme les équipes de France Galop, comme tous les socioprofessionnels, nous voulons comprendre ce qu’il s'est passé. D'autant que cet accident n'est pas le premier. Midgrey, Giulia Elia, Lavinia Rose et Tepeka ont été également euthanasiés ces dernières semaines (liste non exhaustive). Est-ce la façon de travailler la piste ? Je ne suis pas technicien mais je laisse le soin aux personnes concernées de se pencher sur le problème car problème il y a, évidemment.

Espérons que la cause puisse être déterminée rapidement et que cette mauvaise série s'arrête. La vie de nos amis chevaux mais aussi celle des jockeys est concernée.

Par ailleurs, nous avons donné notre accord pour qu'une autopsie de la jument soit pratiquée dans les prochains jours au Cirale.

Mon but n'est pas de "tirer" sur quiconque mais cette piste de Deauville (comme toutes) doit être impeccable l'hiver, autant le matin que l'après-midi ou en semi-nocturne. Elle est faite pour courir principalement l'hiver, et pas pour y recevoir des courses l'été. Quel spectacle d'assister en août au retour de nos amis chevaux, dans les écuries, après une épreuve disputée sur P.S.F. Ils rentrent maculés des pieds à la tête et toussent pendant près d'une heure.

L'été est fait pour organiser des réunions sur le gazon, pas sur les P.S.F. Les propriétaires ne veulent pas savoir si des problèmes de site existent. Ils veulent le bien-être de leurs représentants. Si Deauville et Clairefontaine ne sont plus capables d'organiser l'intégralité des courses sur le gazon, alors Dieppe n'est pas si loin. À condition que l'arrosage soit uniforme ou qu'une lice soit placée à mi-piste dans la ligne d'en face, afin d'éviter de "galoper" dans les roues des tracteurs.

PS : ne me parlez pas d'économies de personnel pour l'entretien des pistes. Ce sont de fausses "économies". »