Augustin Madamet revient sur son expérience américaine

Courses / 08.02.2023

Augustin Madamet revient sur son expérience américaine

Augustin Madamet est allé passer l’hiver à Santa Anita, chez Léonard Powell. De retour le jeudi 2 février, le jeune pilote de 20 ans a, dès le jour suivant, renoué avec la victoire à Deauville. Pour nous, il est revenu sur son expérience sur les terres de Seabiscuit…

Jour de Galop. – Votre départ aux États-Unis était un projet de longue date ?

Augustin Madamet. – Il y a deux ans, j’avais déjà envisagé de partir aux États-Unis. Hélas, suite à l’épidémie de Covid, je n’ai pas pu. Cet hiver, tout était réuni pour que je tente l’expérience. Avant mon départ, j’ai demandé conseil à plusieurs personnes et elles m’ont dirigé vers Léonard Powell. Santa Anita m’a toujours attiré car je souhaitais découvrir une nouvelle manière de travailler ainsi qu’une culture différente. Dans un coin de ma tête, j’espérais également avoir l’occasion de monter une fois en course avant mon retour… Plus jeune, j’ai bien réalisé un stage chez James Fanshawe à Newmarket mais, aux États-Unis, tout est différent.

Quelle a été votre réaction lorsque vous avez découvert l’hippodrome de Santa Anita ?

Santa Anita est l’hippodrome américain mythique par excellence. Lorsque nous évoquons les courses aux États-Unis, nous ne pouvons le passer sous silence. Lorsque je suis arrivé sur place, j’ai été impressionné par le nombre de chevaux qui s’entraînent sur une piste commune. Même si j’avais conscience qu’il allait me falloir un petit temps d’adaptation, je n’ai pas eu d’appréhension…

L’entraînement est-il vraiment différent outre-Atlantique ?

En effet, il l’est ! Chaque jour, je montais entre huit et 12 lots. Nous commencions à 4 h 30 et terminions vers 10 h. Tout s’enchaîne très vite et les lots sont très courts. Ils ne durent que 20 minutes. Les chevaux travaillent au quotidien sur une vitesse peu soutenue mais, une fois par semaine, ils galopent sur un tempo plus élevé, sur de courtes distances et au chrono. L’utilisation des chronomètres est vraiment intéressante. Elle permet de se rendre compte du rythme auquel nous allons et également de gérer l’effort du cheval. Les sensations sont tellement différentes sur le dirt ! C’est une surface difficile pour les chevaux. Il faut d’authentiques adeptes de ce revêtement, des chevaux très puissants.

Cette expérience va-t-elle vous servir pour la suite de votre carrière en France ?

Aux États-Unis, la course se joue au départ et nous apprenons à sortir énergiquement des stalles de départ. Pour moi, le but était réellement de découvrir et de savoir si j’étais capable de me projeter là-bas. C’est également et avant tout une expérience que je souhaitais vivre dans ma vie. L’objectif n’est pas d’y retourner de suite car j'aimerais réaliser une belle carrière en France. Ceci dit, peut-être qu’un jour, j’aurai l’opportunité de pouvoir évoluer là-bas…

Vous n'êtes monté en course qu’à une seule reprise, comment cela s’est-il passé ?
Je remercie Léonard Powell de m’avoir fait confiance et de m’avoir confié Rosy Edge (First Samurai), une bonne chance théorique. J’ai découvert un nouveau sport car j’ai participé à un sprint de 1.200m sur le dirt. La course s’est très bien déroulée et nous nous sommes classés deuxième. J’ai passé un bon moment !

Comment avez-vous été accueilli en Californie ?

L’adaptation s’est facilement effectuée car j’ai été bien accueilli. Là-bas, l’ambiance est bonne, tout le monde communique avec tout le monde. Peu importe le maillon de la chaîne : des entraîneurs aux jockeys, en passant par les salariés du matin. Dans les vestiaires, avant la course que j’ai disputée, tout le monde me souhaitait bonne chance. Flavien Prat, Ryan Curatolo et Umberto Rispoli m’ont donné de bons conseils. Michel, un valet français installé depuis de nombreuses années là-bas m’a également aidé.

Lors de votre séjour, qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?

Les Américains vivent le sport à fond. Il y a énormément d’ambiance. Que ce soit aux courses, lors d’un match de hockey ou de basket. La ferveur, c’est vraiment quelque chose que j’ai adoré…

Appréhendiez-vous le retour à la compétition en France après un mois et demi d’absence ?

En effet, il y a toujours une part d’appréhension. On se demande toujours si les professionnels vont nous refaire confiance. Il était important de revenir et d’enregistrer de bons résultats rapidement. Je ne m’attendais pas forcément à gagner dès le lendemain de mon atterrissage, mais c’est une bonne chose. J’ai remporté deux épreuves depuis mon retour, pour deux entraîneurs pour lesquels j’ai l’habitude de monter [Mickaël Seror et Markus Geisler ndlr]. C’est toujours très agréable.

Que pouvons-nous vous souhaiter pour 2023 ?

Il est important d’être régulier tout au long de l’année. J’espère également pouvoir remporter de belles épreuves tout en étant associé à de bons chevaux. Au quotidien, je vais continuer de travailler chez monsieur Fabre, tout en allant galoper le plus souvent possible pour d’autres entraîneurs…