Avec Al Uqda, le Qatar bâtit un avenir pour ses courses

27.03.2023

Avec Al Uqda, le Qatar bâtit un avenir pour ses courses

Le complexe d’Al Uqda est basé à Al Khor, c’est-à-dire à 45 km au nord de Doha. Au départ, il fut conçu comme un site d’entraînement pour l’endurance. Mais la population croissante à l'hippodrome d’Al Rayyan a imposé la nécessité imminente d’un nouvel hippodrome. Avec une piste de 2.000m en gazon et de 1.900m en sable fibrée, les courses ont débuté à Al Uqda par une réunion de cinq épreuves le 30 janvier 2021. Cet événement fut un succès et désormais, on y court le samedi, en complément des deux réunions du mercredi et du jeudi à Al Rayyan. La saison passée, Al Uqda a accueilli 15 réunions. Contre 17 pour la saison en cours et encore plus à l’avenir avec le développement du site. L’hippodrome a pour premier objectif de venir en soutien à celui d’Al Rayyan, en le soulageant des épreuves organisées lors des trois semaines précédant le H.H. The Amir Sword Festival. Ainsi, le gazon de la piste de Doha est au meilleur de sa forme pour le grand rendez-vous. À l’avenir, cela pourrait être aussi le cas pour les meetings de décembre en amont de la réunion des Derby de fin d’année.

Entraîneur tête de liste, Alban de Mieulle ne tarit pas d’éloges au sujet du nouvel hippodrome : « C’est très bien. À mon sens, la surface de la piste fibrée est meilleure que celle d’Al Rayyan. Le premier champ de course a 20 ans. Sa piste en gazon a besoin d’être renouvelée. Mais il a manqué du temps pour ces travaux car la saison est très courte. Ce qui est bien compréhensible. Désormais, nous disposons de deux hippodromes. Et j’espère que cela va permettre d’améliorer Al Rayyan.”

Les écuries d’Al Uqda sont regroupées par bloc de huit barns, avec 15 boxes dans chaque cas. Soit un total de 480 boxes. Chaque bloc a un marcheur et une piscine. Les espaces intérieurs accueillent les ventes aux enchères du Qrec. Il y a un espace vétérinaire, une zone d’isolement et des logements pour les grooms. Les 120 boxes du bloc D sont entièrement réservés aux chevaux qui viennent le jour des courses.

À l’heure actuelle, environ 360 chevaux sont entraînés à Al Uqda par une quinzaine d’entraîneurs. Certains ont de petits effectifs. D’autres sont à la tête d’antennes de grosses écuries. Le plus important est certainement Éric Lemartinel, entraîneur pour Al Shaqab, qui est le seul acteur majeur à ne pas disposer de son propre centre d’entraînement. L’entraîneur est aussi à la tête de l’effectif d’Al Shaqab basé à Al Rayyan Park. Il a saisi l’opportunité de répartir son effectif en croissance dans deux endroits. Il utilise actuellement deux barns et le trajet entre les deux hippodromes ne lui pose pas de problème.  

Une nouvelle tribune et une extension de la piste

Al Uqda est fermé pour l’été. Sa réussite a été synonyme d’un soutien grandissant de la part du gouvernement, avec une nouvelle tribune au début de la ligne droite. Le visiteur peut trouver cet emplacement étrange, étant donné que la tribune ne touche pas cette piste à main droite. Mais il faut savoir que le champ de course va faire l’objet d’un agrandissement. Marcus Weedon, le handicapeur du Qrec, nous a dit : « Après les travaux, la ligne droite fera 600m. Le but est de faire un ovale bien plus grand que celui d’Al Rayyan. Le final en montée fonctionne bien. Mais la pente est plus prononcée sur le gazon car la piste en sable fibrée a été mise à niveau. La ligne d’en face va faire l’objet d’une extension. Ainsi, on pourra courir 2.000m depuis le fond de l’hippodrome jusqu’aux tribunes. Et on parle aussi d’une extension supplémentaire pour atteindre 1.000m de ligne droite, qui partira de la fin de l’extension d’en face pour finir dans le premier tournant. Cela peut paraître bizarre, mais on trouve des parcours de sprint similaire à Sandown et Longchamp. C’est la seule manière d’avoir une ligne droite ici sans bâtir un nouvel hippodrome. » Au sujet du potentiel d’Al Uqda, Marcus Weedon explique : « Son utilité est évidente. Car les possibilités sont nombreuses sur ce site. Il y a beaucoup de place tout autour, alors qu’Al Rayyan est limité dans son agrandissement éventuel. »

La limite est de 14 partants par course. C’est le meilleur compromis pour une piste de 18m de large. Le rail peut se déplacer pour l’entretien et le changement de la piste. La nouvelle tribune va offrir des zones d’accueil pour les jockeys et les commissaires. Il en sera de même pour la salle des balances. Pour l’instant, tout cela est dans une structure temporaire, avec l’analyse des photos d’arrivée.

Al Uqda soutient la base de la pyramide

Afin d’accroître encore le nombre de meetings, qui pourrait atteindre le nombre de 30, l’éclairage sera installé dans les années à venir. Le Ramadan entraîne la modification du calendrier et Al Uqda se retrouve avec son pic d’activité en février. À ce jour, l’absence d’éclairage limite à sept le nombre de courses par réunion, alors qu’Al Rayyan peut en accueillir 10. Marcus Weedon explique qu’Al Uqda est là pour répondre aux besoins de la base de la pyramide. Le but n’est pas d’y courir des épreuves black types : « Les allocations y sont légèrement inférieures. Nous avons besoin de la base des entraîneurs. Il faut avoir de la diversité dans le profil des personnes impliquées. Nous sommes fiers d’avoir autant de propriétaires ici. Ils ont tous des opportunités pour courir. Il y a des éliminations, mais seulement dans quelques courses. Et grâce à l’arrivée d’Al Uqda, il est en réduction. Le nombre de partant est bon tout au long de la saison. »

Pour faire progresser le Qatar jusqu'au niveau supérieur, il faut bâtir un nouvel hippodrome. Des discussions sont en cours, suite à la réussite de la Coupe du monde. Les investissements et les allocations sont en hausse. Ce qui apporte une dynamique au sport hippique dans tout le pays. Et les ambitions des Qataris n’ont jamais semblé aussi proches d’être réalisées.