Courses / 19.03.2023

Le Magazine : l’Ifce lance un projet de recherche pour un système d'alerte signalant la présence du loup

L’Ifce a "peur" du loup, c’est pourquoi il lance un projet de recherche pilote, dont l'objectif est d’élaborer un outil connecté d’alerte permettant une intervention des éleveurs lors d’un stress intense des équidés déclenché par la présence du prédateur.

En 2021, des loups ont attaqué et tué une jument à Montjustin (Alpes-de-Haute-Provence) à 300m des premières habitations. En 2020, quatre juments sont mortes après une attaque de loups dans la Drôme. En 2022, une pur-sang arabe est morte d’épuisement suite à la présence du canidé près de son herbage dans les Hautes-Alpes, un poney a été dévoré dans le Vercors et la jument de Laurent Sayn, le maire de Montclar-sur-Gervanne dans la Drôme, a été dévorée dans un champ.

Le loup est désormais présent dans toute la France

Assistera-t-on un jour à une attaque de loups contre des chevaux de course en Normandie ? L’image peut prêter à sourire, mais pourtant… Aujourd’hui, plus de 145 zones de présence de loups sont confirmées en France, couvrant un territoire de plus en plus étendu (PACA, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Normandie…). Et il sera bientôt présent dans des régions d’élevage de galopeurs, à l’image du Centre-Est.

Des interactions entre les équidés présents sur ces zones et les loups peuvent ainsi être constatées. Celles-ci peuvent se traduire par des dérangements, voire des attaques avec d’éventuelles conséquences négatives sur la valeur des chevaux d’élevage (blessure, stress, avortement, voire mortalité) et sur le bien-être des éleveurs.

Un projet partenarial ambitieux

L’Institut français du cheval et de l’équitation a pris le taureau par les cornes : « Afin d’accompagner les éleveurs équins implantés dans les zones de présence du loup, un projet de recherche a vu le jour en région-pilote Provence-Alpes-Côte d’Azur. Celui-ci est porté par le Parc naturel régional des Baronnies provençales et inclut un large réseau de partenaires (CNRS, Direction départementale des territoires 05, Chambres d’agriculture 05, Filière cheval dud Paca, Movin’Smart™, élevage du Rougias, Office français de la biodiversité, M.R.E., Ifce…). À long terme, le principal objectif est d’élaborer un outil connecté d’alerte permettant une intervention des éleveurs lors d’un stress intense des équidés déclenché par la présence du loup. »

La première phase de ce projet, financée par le Conseil scientifique de la filière équine et le Fonds du plan national d’actions loup de la Dreal, vise à appréhender de façon plus fine la nature des interactions entre équidés et loups ; et à mettre au point des protocoles scientifiques permettant de caractériser l’évolution de la fréquence cardiaque du cheval et établir des données de référence dans diverses situations.

Un comité de pilotage en immersion dans les Hautes-Alpes

Dans le cadre de ce projet, l’équipe s’est réunie le 16 février à Ribiers (05) afin de faire le point sur les travaux en cours cet hiver : adaptation du matériel de suivi pour un meilleur confort des équidés, mise en place de pièges photographiques, observation des comportements des chevaux et monitoring des données cardiaques dans des contextes variés… Entre réunion en salle et visite du parc support des premières expérimentations, la journée a été riche en échanges et perspectives.

L’Ifce annonce que « l’apport de connaissances permis par cette première phase expérimentale permettra la construction d’un projet pluriannuel afin d’assurer la suite du programme, notamment sur les aspects analytiques et technologiques ».