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Courses / 31.03.2023
QUELQUES (RARES) COURSES SANS JOCKEYS DÈS 2024
QUELQUES (RARES) COURSES
SANS JOCKEYS DÈS 2024
Vendredi, France Galop a organisé sur l’hippodrome de Compiègne un test [notre photo] qui, s’il est concluant, pourrait changer la face d’une partie de notre sport : des courses sans jockeys. Pour cela, la société compiégnoise avait installé six stalles à l’entrée de la ligne droite, dans lesquelles les pousseurs-tireurs ont fait pénétrer six chevaux prêtés par l’Afasec. Puis les boîtes se sont ouvertes et les pur-sang sont allés au bout de leur effort sur environ 500m, passant le poteau avec des écarts rappelant ceux constatés dans une vraie course. Ce parallèle troublant avec notre réalité actuelle n’a pas surpris Michel Ledru qui représentait le ministère de l’Agriculture sur place : « Je ne suis pas étonné – ni que les chevaux aient voyagé en groupe pendant les 400 premiers mètres ni que deux d’entre eux se soient détachés pour dominer le peloton. Car il est dans l’instinct de survie des chevaux d’être à la fois grégaires et de fuir le plus vite possible ensuite. » Sur le même thème, les relevés d’accélération ont également montré que les chevaux étaient allés relativement plus vite que d’habitude. Cela n’avait rien d’évident car, sans la sollicitation d’un jockey, on pouvait craindre qu’ils n’accélèrent pas… mais finalement, entre l’absence de cravache et le fait qu’ils aient 55 kg de moins à porter, c’est le second élément qui a pesé le plus lourd (!).
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Lors de ce test, les chevaux étaient équipés de selles et portaient une bride et un mors. Étonnant ? « Non, poursuit le représentant de l’Agriculture. Avec France Galop, nous voulions d’une part que les chevaux ne soient pas trop dépaysés, d’où l’idée de conserver le rituel du sellage et la présence d’un mors en bouche. Et d’autre part, à l’avenir, France Galop aura besoin de la selle pour porter les plaques de plomb en fonction des conditions de course, sans oublier la balise de tracking. »
L’opération a, comme on nous l’a confié en off vendredi, été imposée par le ministère – qui souhaite aller plus loin que la simple réduction du nombre de coups de cravache. « France Galop est en pointe sur ces sujets, nous ne le nions pas, confirme Michel Ledru. En plaisantant, on pourrait même dire que sur la cravache, la société mère a un coup d’avance ! Mais nous pensons que l’avenir de ce sport passe par une liberté totale des animaux. C’est pourquoi, si le test est jugé probant, nous ferons voter à l’Assemblée nationale un texte pour introduire des courses sans jockeys dans le programme du galop français dès 2024. »
Mais comment gérer la coordination internationale ? Car on se doute que les autres pays ne vont pas tout de suite expérimenter une pratique aussi extrême… « En accord avec France Galop, les courses sans jockeys concerneront dans un premier temps uniquement les épreuves en ligne droite – afin de limiter le risque d’un cheval qui se trompe de parcours – et uniquement les épreuves pour 4ans et plus – pour s’adresser à des chevaux parfaitement mécanisés qui connaissent leur métier. Mais à plus long terme, notre vision est d’étendre le dispositif à un maximum d’épreuves. En fait : à toutes les courses en dehors du programme de sélection. »
Si la loi est votée, une myriade de détails devront être réglés au quotidien. L’un concerne la presse : comment recueillir l’avis d’un jockey après une course s’il n’y a plus personne en selle ? « Franchement, il y a des problèmes plus importants que d’interviewer ou non le jockey, nous a dit Michel Ledru, un peu agacé par notre question. Je pense par exemple à l’assurance des chevaux et du propriétaire en cas d’accident, ainsi qu’à la reconversion des jockeys – si toutes les courses devaient à terme se passer d’eux… Mais puisque vous me posez la question, sachez que les interviews des jockeys après la course font partie des cas techniques sur lesquels le ministère a travaillé avec France Galop. À date, nous envisageons de faire appel à des chuchoteurs qui échangeront d’abord avec les chevaux puis reporteront aux journalistes. La démarche me semble plus éthique que votre fonctionnement actuel qui consiste à demander à un jockey si son cheval était content qu’il lui ait tapé dessus ! »
Le ministère veut également prendre attache rapidement avec Arqana en vue des breeze up, pour exiger des galops non montés. On attend avec impatience la réaction d’Éric Hoyeau…
Dernière question. La plus importante sans doute. Quand pourrait avoir lieu la première course officielle sans jockeys ? Même si la question est polémique, le ministère ne cherche pas à noyer le poisson : pour lui, ce sera le 1er avril 2024.
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