Un centre de rééducation pour chevaux va voir le jour à Maisons-Laffitte

Autres informations / 31.03.2023

Un centre de rééducation pour chevaux va voir le jour à Maisons-Laffitte

Un centre de rééducation pour chevaux va voir le jour à Maisons-Laffitte

Éleveur, propriétaire de chevaux de course, mais aussi cavalier de concours, Frédéric Hinderzé évolue dans le milieu hippique depuis de nombreuses années, avec un projet en tête : créer un centre de rééducation dédié aux chevaux de course. Un projet dont la première pierre sera posée le 9 mai à Maisons-Laffitte…

Rose Valais

rv@jourdegalop.com

oto 1 : Frédéric Hinderzé @DR

Photo 2 : Frédéric Hinderzé @SD

Un projet de longue date

« C’est un projet que je nourris depuis plus de vingt ans. Je ne pensais pas pouvoir le réaliser à Maisons-Laffitte… Mais lorsque j’ai appris, il y a quatre ans, que France Galop quittait une partie du centre d’entraînement, je me suis manifesté auprès de l’administration des Eaux et Forêts pour reprendre la concession, lors d’un appel d’offres qui a eu lieu il y a maintenant trois ans. Je souhaite créer un centre de rééducation à l’image de celui de Capbreton pour les humains. Comme il me fallait des terrains, j’ai acheté à France Galop des terres constructibles en zone hippique. »

Un village dédié aux chevaux

« Nous allons construire une clinique vétérinaire munie d’un bloc opératoire. Un centre de rééducation et d’hébergement trouvera également place sur le centre d’entraînement de Maisons-Laffitte, avec une capacité d’accueil de soixante-quinze chevaux. Ce centre bénéficiera d’une partie réservée à la remise en forme car nous disposerons de 16km de pistes privées. Il sera aussi possible de mettre des chevaux au repos dans les différentes pâtures. Ils pourront également nager en piscine, être soignés par cryothérapie ou travailler sur un marcheur aquatique… Tout sera fait pour accélérer le processus de guérison. Ce centre sera essentiellement tourné vers les pur-sang. Les soixante-quinze boxes sont construits dans cinq barns différents. »

hoto 3 : Le centre de rééducation @DR

Poto 4 : Les différents barns, autour d’une grande carrière @DR

Photo 5 : La future clinique @DR

Rendez-vous en juin 2024

« Les travaux devraient débuter le 9 mai. Nous espérons que la clinique sera ouverte en juin 2024 car nous souhaitons être un pied-à-terre pour les Jeux olympiques. De Versailles ou de Maisons-Laffitte, nous ne disposons pas de bloc opératoire à moins de 1 h 30 de route… Je suis le propriétaire et bailleur de l’ensemble. J’exploite le centre de rééducation mais comme je ne suis pas vétérinaire, je donne à bail la clinique à un collège de vétérinaires que je suis en train de constituer. En revanche, je vais gérer la partie rééducation à l’aide d’une équipe avec qui je travaille depuis plus de trois ans. Un régisseur va s’occuper des pistes, je lui ai adjoint deux employés agricoles. Une équipe de soigneurs avec qui je travaille au côté des chevaux de selle va également me suivre dans ce projet. Avec le fabricant du matériel que nous allons utiliser, un plan de formation est prévu afin qu’ils aient toutes les connaissances pour l’utilisation des différents outils. Ils partiront en formation, sans doute, en Australie et en Angleterre pendant la période de construction du centre. Pour la partie rééducation et travail monté, elle sera assumée par d’anciens jockeys professionnels. »

La passion des chevaux comme inspiration…

« Les chevaux sont une vraie passion. Je viens du monde de l’obstacle et j’ai eu beaucoup de chevaux que j’ai pu garder dans la longévité en pratiquant des soins naturels comme l’acupuncture, la cryothérapie et de nombreux entraînements aquatiques. Je donne beaucoup de breaks à mes chevaux pendant lesquels ils nagent beaucoup. L’idée de créer ce centre de rééducation est née de cette façon. Ce projet peut aussi bien intéresser les éleveurs, préentraîneurs, entraîneurs ou encore propriétaires. Les chevaux que nous ménageons, que nous accompagnons vont toujours mieux que ceux dont nous nous occupons peu. Selon moi, nous ne pouvons pas demander aux chevaux de faire des efforts toute l’année sans qu’il y ait des moments de préparation, de réparation ou de récupération. »

Mais aussi l’étranger

« J’ai déjà essayé de nombreux soins avec mes chevaux mais je suis également convaincu de leurs bienfaits. J’ai eu l’occasion d’aller dans plusieurs centres et plusieurs cliniques pour voir ce qui fonctionnait ou non. Je me suis rendu à San Diego à Trifecta, à Doha chez Al Shaqab ou encore chez Richard Hannon qui utilise certains de ces équipements. Je pense que notre centre sera un véritable outil performant pour les acteurs de la filière. »

Une seconde vie professionnelle

« J’ai eu une première vie professionnelle, et ce projet sera ma seconde ! J’administrais un groupe de BTP que j’ai cédé il y a quelque temps. J’ai encore plusieurs sociétés dont je ne m’occupe pas au quotidien. Je les supervise mais ne suis pas dans l’exécutif. Aujourd’hui, mon souhait serait que dans cinq ans, mon fils Oscar et moi nous occupions uniquement de notre élevage, de nos chevaux de course et de la gestion du centre de rééducation et rendre au cheval le bonheur quotidien qu’il nous apporte… »