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samedi 12 octobre 2024

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Un dimanche idéal

Un dimanche idéal

Chacun a son idée d’un dimanche parfait. Pour certains, ce sera un long déjeuner en famille ou un brunch entre amis. Pour d’autres, une grasse matinée et une journée canapé devant un film ou une série. Pour Philippe Sogorb, ce pourrait bien être un dimanche comme celui du 24 avril 2023. L’entraîneur a remporté les deux Listeds pour 3ans au programme de la réunion de Toulouse : le Prix Caravelle — Haras des Granges (L) avec Cracksmania (K) (Cracksman) et le Prix Aymeri de Mauléon (L) avec Kendly (Kendargent). Ce n’est pas un premier doublé black type la même journée pour l’entraîneur de Mont-de-Marsan, qui avait déjà réalisé un tel tour de force mais dans un cadre particulier. Souvenez-vous : c’était le 11 mai 2020, jour (béni !) de reprise des courses après de longues semaines d’arrêt avec la Covid. À Toulouse, Usak (Al Kazeem) remportait le Prix Aymeri de Mauléon. À Longchamp, Batwan (Kendargent) remportait le Prix de Saint-Georges (Gr3).

Lundi, l’homme révélé comme entraîneur avec la championne des 2ans Vorda (K) (Orpen) était encore tout à sa joie. Plus que des victoires de Listed, Cracksmania et Kendly lui permettent de rêver de classiques. Ce sont aussi des victoires de l’amitié et de la fidélité : avec Guy Pariente, éleveur des deux chevaux et propriétaire de Cracksmania, ou encore avec le jeune Espagnol Alejandro Guttierez Val, arrivé adolescent chez lui. Des victoires symboles de toute la beauté des courses… Un dimanche parfait, en espérant que celui du 14 mai, à Longchamp, le soit encore plus…

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Jour de Galop. – Pourquoi avoir fait le choix de courir Cracksmania et Kendly, deux espoirs classiques, dans les Listeds de dimanche à Toulouse ?

Philippe Sogorb. – Cracksmania et Kendly venaient d’être battus dans des Listeds parisiennes par deux bons éléments [Pensée du Jour (K) et American Flag (K), ndlr]. Quand on est placé dans ce type de compétition, il est plus facile pour mes pensionnaires de trouver des opportunités en province plutôt que de revenir à Paris : Toulouse est à deux heures de route de Mont-de-Marsan. Retourner à Paris aurait impliqué un nouveau long déplacement, ce qui n’est jamais simple, d’autant plus que les prochains objectifs sont dans trois semaines.

Dans trois semaines, c’est la réunion de la Poule d’Essai et du Saint-Alary. Cela veut-il dire que Cracksmania va courir le Saint-Alary ?

Kendly va courir la Poule d’Essai des Poulains, c’est l’objectif. Pour Cracksmania, la route vers le Diane reste encore à déterminer. Il y a l’option Saint-Alary puis Diane ou aller directement vers le classique de Chantilly. Cela laisserait du temps entre Toulouse et Chantilly, mais cela ne me dérange pas. Elle est facile à préparer.

Cracksmania a débuté sur la fibrée de Pau en février et, dès ce moment, vous aviez dit qu’elle était votre pouliche de Diane. C’est un parcours peu habituel pour un espoir classique. Pourquoi le choix de la P.S.F. – de Pau – et sentez-vous une évolution dans les mentalités sur l’utilisation de la fibrée pour débuter les chevaux estimés ?

Concernant Cracksmania, je ne pouvais pas la courir à 2ans. Elle n’était pas soudée. Le programme me permettait de la courir à Pau, pas très loin de la maison, sur la P.S.F. L’autre option à cette période de l’année aurait été, par exemple, de faire 800 km pour aller à Deauville mais cela n’avait pas vraiment de sens. La fibrée de Pau a été refaite et elle est très bien. Avant, cela aurait été plus compliqué puisque la piste projettait énormément ; c’était du sable. Mais Pau a été l’une des premières P.S.F. et il fallait la refaire, tout simplement. Elle est désormais parfaite. Concernant l’utilisation de cette surface pour faire débuter de bons chevaux, je crois que les mentalités ont évolué. Ces pistes ne sont pas si anciennes et il y a toujours un peu de peur autour de ce qui est nouveau. Les fibrées sont certainement les pistes de l’avenir, avec tous les problèmes qui commencent à nous toucher, comme celui de l’eau par exemple.

Le point commun entre Cracksmania et Kendly est aussi leur éleveur, Guy Pariente, quelqu’un d’important dans votre carrière.

Il était ravi de ces deux succès ! Guy suit avec attention les performances de Kendly. Il est mon propriétaire numéro 1. Nous travaillons dans le respect mutuel du travail de l’autre. C’est une association qui dure depuis longtemps, il m’a toujours soutenu et je l’en remercie.

L’autre point commun est leur jockey, Alejandro Gutierrez Val. Depuis quand travaillez-vous avec lui ?

C’étaient les premières Listeds qu’il montait et je suis ravi pour lui ! Il est arrivé chez moi quand il avait 15 ans, il ne parlait pas un mot de français et je l’ai envoyé à l’Afasec. Comme il était motivé, il a vite appris ! Alejandro a été formaté à l’écurie, à ma façon. Il me rappelle lorsque j’étais jeune (rires). Comme moi, quand j’étais jockey, il est très intéressé par le travail le matin à l’entraînement. Nous avons une même vision, une excellente relation. J’ai beaucoup de confiance en lui et je l’ai mis en selle dimanche dans les deux Listeds, avec l’accord de mes clients, pour plusieurs raisons. Déjà, il connaît parfaitement les chevaux mais aussi parce qu’il connaît la piste de Toulouse par cÅ“ur. Est-ce qu’il montera dans les Grs1 ? C’est encore autre chose et nous allons y réfléchir.

Pouvez-vous nous expliquer comment l’association entre Gérard Augustin-Normand et Stephen Lahmi, qui est un de vos clients, s’est formée autour de Kendly ?

Avec Stephen, nous avions repéré Kendly aux ventes de yearlings Arqana. Il avait de la prestance, marchait bien et attirait l’oeil. Très honnêtement, nous pensions qu’il ferait un 2ans vite et précoce, ce qui n’a vraiment pas été le cas (rires) ! Nous avons été battus sur le poulain et j’ai vu que c’était John Hammond, pour Gérard Augustin-Normand, qui l’avait acheté. Avec Stephen, nous sommes allés voir John pour savoir s’il était possible de s’associer. Il a demandé s’il pouvait en prendre la moitié et si le poulain pouvait partir à l’entraînement chez moi et Gérard Augustin-Normand a accepté.

Vous avez la réputation d’être un entraîneur plutôt axé sur les 2ans. Est-ce justifié ? Et est-ce d’autant plus important de briller avec des 3ans comme Cracksmania et Kendly ?

Le boulot d’un entraîneur est de savoir s’adapter. Cracksmania et Kendly ne pouvaient pas, physiquement, être entraînés comme des 2ans précoces. Quand on a des chevaux comme ceux-là, c’est à l’entraîneur, donc à moi, de savoir faire la différence avec des profils plus précoces. Ceci étant dit, j’aime beaucoup travailler avec les 2ans et 3ans. C’est ce qui me passionne : façonner un poulain, l’amener à son meilleur potentiel. J’aime créer un cheval, je trouve que c’est un privilège que de pouvoir le faire. Dès lors, je suis un peu moins tourné vers les chevaux d’âge.

Vous êtes basés à Mont-de-Marsan, où se trouvent d’autres entraîneurs connus pour leur habilité avec les 2ans comme Didier Guillemin ou Bruno de Montzey. Quels sont les atouts de Mont-de-Marsan ?

Le centre accueille des entraîneurs ayant gagné de grandes courses. Nous y sommes très bien ! La piste en sable a été refaite, tout est bien entretenu et nous voyons en course les résultats. C’est très simple : pas de piste, pas de chevaux ! L’ambiance y est bonne, tout le monde se respecte.

Trois espoirs classiques en 2023

Philippe Sogorb va présenter trois partants dans les classiques en 2023. L’entraîneur nous a confirmé que Fancy Me (Pivotal), gagnante à 2ans du Prix des Réservoirs (Gr3) à 2ans et septième du Prix Imprudence (Gr3) pour sa rentrée, irait vers l’Emirates Poule d’Essai des Pouliches (Gr1).

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