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samedi 5 octobre 2024
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Born to Be a Queen, une jument… 1.000 histoires

Born to Be a Queen, une jument… 1.000 histoires

Propriétaire-éleveur de Born to Be a Queen, lauréate des Grands Cross de Lyon-Parilly et Vichy, Gérard Piquemal est radiologue dans le Tarn-et-Garonne. Vingt ans après ses débuts au galop, il s’est confié sur cette jument qui compte tant pour lui.

Par Christopher Galmiche

cg@jourdegalop.com

Objectif Pardubice

« Ce sont les entraîneurs qui font le programme mais je me suis pris au jeu du Trophée National du Cross. Nous sommes partis pour aller disputer le Grand Cross de Pompadour le 15 août puis nous verrons si nous courrons celui de Craon. Le but ultime étant de retourner en République tchèque. Guillaume Macaire et Hector de Lageneste m’ont mis en appétit il y a deux ans en me proposant d’aller courir le petit cross à Pardubice car la jument n’avait pas encore le niveau pour le Grand National (L). Alors qu’elle était en tête, Born to Ba a Queen est tombée à la dernière année mais, lorsque nous sommes allés la chercher, le public lui a réservé une standing ovation lorsqu’elle est passée devant les tribunes ! Ça donne la chair de poule… En République tchèque, le Grand National est l’événement sportif le plus retransmis devant les matchs de foot. Il y a une ambiance hyper sympathique et, comme nous avons échoué il y a deux ans, je me suis promis de revenir ! Je me suis occupé de basket pendant longtemps et j’en ai gardé le côté sportif. Le fait d’avoir des chevaux, c’est un peu comme si l’on continuait à gérer une équipe. C’est passionnant de posséder un cheval de course, lequel n’aurait pas existé si nous n’avions pas été là. Nous avions la mère, nous sommes allés chercher l’étalon… »

Le cross, la révélation

« Born to Be a Queen a une histoire particulière car elle n’était pas partie pour être aussi bonne. Hector [de Lageneste, ndlr] m’avait dit qu’il fallait qu’elle gagne quand même une course et nous l’avions courue à Cazaubon dans un réclamer. Et elle s’était imposée. Ensuite, Hector s’est associé avec Guillaume Macaire et je pense qu’elle a bénéficié du savoir faire des deux hommes. C’est la jument qui les définit et illustre la symbiose qu’il y a entre ces deux professionnels très différents. Hector est  extraordinaire avec les hommes et Guillaume Macaire l’est avec les chevaux. Ils forment un binôme incroyable ! La jument a ensuite couru en cross et elle a enchaîné les victoires dans cette spécialité à l’été 2021. Sur le ton de la plaisanterie, j’avais dit qu’elle avait appris l’anglais vu son nom… (rires) Maintenant, elle saute tellement bien qu’elle a une pointe de vitesse à la fin. Le cross, c’est magnifique. Les courses sont longues et elles ont souvent lieu dans de superbes cadres comme celui de Pompadour. »

Made in Nicolas Blondeau

« Après une première expérience chez un autre entraîneur, j’ai rencontré Mathieu Daguzan-Garros via Marc Sémirot. Je lui ai demandé s’il ne connaissait pas un entraîneur “sympa”. Il venait de mettre une jument à Hector et il me l’a recommandé. Nous lui avons donc confié la jument. C’est une personne adorable. Lorsqu’Hector s’est installé avec Guillaume, il m’avait dit qu’il souhaitait récupérer la jument. Et il a bien fait ! En début de carrière, Born to Be a Queen était compliquée. Elle éjectait tout le monde le matin. Au bout de 300 ou 400m, elle faisait tomber ses cavaliers. On m’avait conseillé de l’envoyer chez Nicolas Blondeau à Saumur. Il me l’a “remise droite”. Certes, elle n’est toujours pas facile, mais elle ne vire plus personne. Nicolas Blondeau, c’est un magicien ! »

L’aventure Walk in the Park

« Au tout départ, j’ai acheté Honor May (Balleroy), qui était mon premier cheval de course et qui est devenue la grand-mère de Born to Be a Queen. J’ai d’ailleurs commencé l’élevage avec elle. Elle était à l’entraînement chez Benoit Couroyer. J’ai gardé Honor May en tant que poulinière ensuite puis j’ai dû la vendre à une amie suite à un événement personnel. Et là, elle a sorti Koshari (Walk in the Park), un bon cheval. J’ai fait la connaissance de Marc Sémirot et je lui avais confié Honor May pour la faire saillir ensuite par Verglas, croisement qui allait donner Prosopopée, la mère de Born to Be a Queen. Nous sommes devenus amis et, un an plus tard, il m’a dit que nous allions acheter un étalon. Et il m’a proposé de faire partie de l’aventure. Il a acheté Walk in the Park (Montjeu) pour 195.000 €. J’avais pris des parts supplémentaires et j’ai donc souvent croisé mes juments à cet étalon. Par la suite, nous l’avons vendu en Irlande à Coolmore. Mais nous avons gardé une saillie gratuite et tous les ans, j’envoie une jument à Walk in the Park. Depuis Born to Be a Queen, Prosopopée me sort de bons produits de cet étalon car elle a eu ensuite All Right Now qui a gagné deux de ses trois sorties. Il est au repos car, de toute manière, les produits de Walk in the Park sont plutôt tardifs. Il faut savoir les ménager. »

Prosopopée, une jument de Listed en plat

« J’ai gardé Prosopopée car c’est une jument qui avait un coup de rein. Elle avait conclu cinquième du Prix Caravelle-Haras des Granges (L) derrière Satan’s Circus (Gone West), laquelle a fait ensuite l’arrivée du Prix de Diane (Gr1). Nous voulions la préparer pour les Listeds, mais elle s’est fait marcher sur un sabot à Bordeaux. Après cela, elle n’a jamais retrouvé son niveau. Marc [Sémirot, ndlr] me conseille énormément et il pensait qu’elle ferait une bonne poulinière car elle possédait un bon coup de reins. Walk in the Park fait des chevaux qui savent sauter et, en obstacle, cela permet de gagner une demi-longueur à chaque obstacle. J’ai toujours cru en Prosopopée. »

Un éleveur sans terre

« Au départ, j’avais une personne du milieu du trot qui s’occupait de mes chevaux dans le Gers. Elle est malheureusement tombée malade et j’ai mis les chevaux chez Jacques Crouzillac au haras de la Petite Brunie. J’avais demandé à Hector qu’il me suggère le nom d’une personne pour y mettre mes chevaux et il m’avait recommandé Jacques. Il s’occupe très, très bien des chevaux et à chaque fois que je gagne, il m’envoie des messages. Nous sommes vraiment une équipe très soudée. Au total, j’ai deux poulinières, Prosopopée et Miss Punch (Yeats). En Irlande, j’ai perdu un produit de Prosopopée dans un champ et j’ai demandé à un ami irlandais de me trouver une jument pour la faire saillir en Irlande par Walk in the Park avant qu’elle ne revienne en France. Il m’a trouvé Miss Punch. Cette année, je l’ai fait saillir par Clovis du Berlais (King’s Theatre) et Prosopopée va rentrer d’Irlande où elle a été saillie par Walk in the Park une nouvelle fois. Lorsque je ne vais pas à “Walk”, pour choisir mes étalons, je regarde un peu leurs résultats. Je crois qu’il faut regarder des étalons jeunes qui peuvent avoir leurs premiers produits et y croire, en misant sur le fait que les premiers produits peuvent exploser ensuite. Car les saillies très, très chères, sont hors de portée pour nous. »

Propriétaire à l’anglaise

« Il vaut mieux être propriétaire dans l’esprit anglais. En effet, le propriétaire anglais se dit : “ça me coûte 15.000 € dans l’année, je mets cela de côté mais ça ne va peut-être rien me rapporter.” C’est avant tout une passion et on ne peut pas dire à quelqu’un que ces investissements vont lui rapporter. On ne fait pas cela pour l’argent. C’est avant tout pour le plaisir que cela apporte. Lorsque l’on nous a fait une proposition en République tchèque pour Born to Be a Queen – que j’ai refusée – ma compagne m’avait dit à juste titre : “On n’achète pas les émotions !” »

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