Guillaume Herrnberger : « Les courses attirent à nouveau »

Courses / 17.09.2023

Guillaume Herrnberger : « Les courses attirent à nouveau »

En octobre, cela fera deux ans que Guillaume Herrnberger a pris la tête de l’Afasec. L’occasion de dresser avec lui un premier bilan de son action. 

Jour de Galop. – La rentrée scolaire est encore toute proche. Quelle est la photographie ? 

Guillaume Herrnberger. – Les métiers des courses recommencent à attirer les jeunes ! C’est la première fois que nous intégrons autant d’élèves, pour une rentrée, depuis dix ans. Il y a deux ans, 580 élèves étudiaient chez nous ; aujourd’hui, nos campus accueillent 718 apprenants. Et géographiquement, puisque nous sommes basés un peu partout en France, la fréquentation de tous nos campus est en hausse, même si celle-ci varie d’un site à l’autre. 

Comment expliquer ce nouvel attrait ? 

Je crois que c’est un travail collectif, qui a résulté d’une prise de conscience essentielle : l’humain est l’or noir des courses. Sans l’humain, notre filière ne peut pas vivre et progresser. D’où la nécessité d’agir. Les équipes de l’Afasec jouent évidemment un rôle moteur. Mais ce succès, c’est aussi celui de tous les professionnels. 

Au quotidien, comment donne-t-on plus envie aux jeunes de venir travailler chez nous ? 

Il est très important d’apporter un cadre rassurant, un cadre de qualité, à la fois vis-à-vis des élèves et vis-à-vis des parents. Pour cela, de nombreux investissements ont été réalisés. Cela passe par exemple par l’achat de chevaux mécaniques ou les passerelles avec Arioneo… Nous avons redonné du sens à nos équipes et nous avons réussi à sortir de "l’entre-soi" pour nous faire connaître du monde extérieur. Un compte TikTok a par exemple été créé. Il permet d’attirer des jeunes ou des parents qui ne connaissent pas les courses hippiques. De nouveaux projets ont pu éclore, à l’image de la masterclass jockey, d’une épreuve à Deauville réservée aux apprentis venus des quatre coins du monde ou de la présence d’un camion mobile dédié aux métiers des courses sur de nombreux hippodromes… Nous avons également installé une proximité avec les professionnels, afin de comprendre leurs envies et d’expliquer les nôtres. 

Une des caractéristiques de notre univers, c’était de perdre un taux assez important de collaborateurs après X années. Où en est-on sur ce sujet épineux ? 

Lors de l’année scolaire 2021-2022, le taux d’abandon était de 13 % ; en 2022-2023, il est descendu à 10 %, ce qui signifie qu’il y a 25 % d’abandonnistes en moins. En attirant plus de jeunes, nous avons pu nous attarder sur la qualité des candidatures et pratiquer plus de sélection. La sélection est dans l’intérêt des élèves et de la filière. Toutes nos équipes ont réalisé un travail remarquable, à commencer par les nombreuses portes ouvertes et les stages de découverte qui se sont transformés en stages de détection : dans ce mot, détection, nous trouvons les termes "découverte" et "sélection". Nous avons renforcé l’exigence et la durée de ses stages, passant de deux à cinq jours. Les futurs élèves ont pu découvrir le déroulement d’une écurie de courses le temps d’une journée, ils ont également passé des entretiens de sélection, aussi bien physiques qu’à l’écurie. 

Quels sont vos nouveaux projets ? 

C’est une chance exceptionnelle et un vecteur de fidélisation que de pouvoir disposer, grâce aux pouvoirs publics et à l’Institution des courses, d’un service d’accompagnement des salariés. Nous sommes en train de terminer le projet de rénovation totale de la résidence Afasec de Chantilly ; et celles de Deauville et de Pau vont également être rénovées. En 2024, nous espérons que le projet de maison d’assistantes-maternelles de Chantilly puisse aboutir. Nous avons aussi comme projet de créer une maison de santé à Chantilly pour les acteurs de la filière. L’entreprise adaptée Epona [atelier de fabrication d'articles de sellerie artisanal et service d'entretien d'espaces verts dans l'Oise réservé aux anciens professionnels des courses en situation de handicap, ndlr] est en train de créer une nouvelle ligne de services pour réaliser des petits "chantiers" au sein des écuries. L’optique de cette rentrée 2023 est d’être à l’écoute et au service de nos clients dans une logique de croissance, de qualité et d’exigence. 

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