HARAS D’ÉTREHAM PRIX JEAN PRAT, LA SÉLECTION À LA FRANÇAISE
Dimanche, le meeting de Deauville accueille son premier Gr1 avec le Haras d’Étreham – Prix Jean Prat. C’est un vrai beau match franco-anglais, avec un irlandais en arbitre, qui rassemble de bons chevaux venus du sprint et d’autres passés par le mile. La fenêtre médiatique est idéale, car ce jour-là , il n’y a rien « en face » dans le programme outre-Manche. Et c’est aussi un avant-goût du meeting de Deauville, un événement cher au cÅ“ur de bien des passionnés en Europe et au-delà .
Le haras d’Étreham est le seul acteur français à sponsoriser des Groupes à la fois en plat et en obstacle. Nicolas de Chambure détaille : « Nous aimons beaucoup l’idée de soutenir une course à Deauville. C’est un hippodrome à taille humaine, où l’on peut circuler et voir les gens, à proximité des éleveurs. Deauville, c’est élégant tout en ayant un côté un peu détendu et chaleureux. Cela représente un vrai effort financier, bien sûr. Mais cela fait aussi partie de notre stratégie qui est tournée vers l’avenir et les jeunes chevaux. C’est important de remercier les éleveurs et de soutenir notre filière française. »
L’enjeu est aussi sportif comme l’explique Nicolas de Chambure : « Durant la saison, c’est la dernière fois que les bons 3ans peuvent s’affronter uniquement entre eux. C’est une opportunité très intéressante, sur une distance intermédiaire qui permet aux lignes de se croiser, avec des sujets venus d’horizons différents. Qui plus est sur la ligne droite de Deauville qui permet d’avoir un parcours où la sélection s’opère, sans malheureux, avec des courses qui roulent. L’Angleterre a ses Guinées en ligne droite. En France, sur un parcours rectiligne, les 3ans ont le Jean Prat ! Et c’est une victoire de valeur pour de futurs étalons, tout comme pour les pouliches. L’épreuve est l’une des petites finales de milieu de saison pour les 3ans. »
Le Haras d’Étreham – Prix Jean Prat est peut-être en train de devenir une (autre) stallion making race à la française. Le premier gagnant de la nouvelle formule – raccourcie sur 1.400m – n’est autre que Too Darn Hot (Dubawi). Le jeune sire de Darley fait partie des meilleurs étalons de sa génération en Europe. Il va vraisemblablement finir tête de liste en Australie. Et il a déjà des produits remarqués aux États-Unis. Ce n’est pas courant ! Parmi les gagnants suivants, Good Guess (Kodiac) et Pinatubo (Shamardal) ont été très bien accueillis au haras en Irlande et en Angleterre, si bien qu’ils auront une vraie chance de « sortir ». Nicolas de Chambure détaille : « Ce changement de distance était un bon choix de la part de France Galop. Cela permettait à la course de se démarquer, d’avoir une véritable identité. Elle est désormais bien établie dans le calendrier. Le fait que Too Darn Hot s’avère être l’un des meilleurs jeunes étalons mondiaux valorise encore un peu plus la course et ses gagnants. »
Dimanche, Étreham sera représenté (en tant que copropriétaire) par Beauvatier (K) (Lope de Vega) au départ : « Nous avons la chance d’avoir un partant, en association avec la famille Allaire. Nous avons hâte de le revoir en piste. Son entraîneur, Yann Barberot, a l’air de l’avoir très bien. Son pedigree – étant par Lope de Vega et une mère par Sea the Stars – poussait théoriquement pour un rallongement vers la Poule et le Jockey Club. Mais c’est un cheval avec beaucoup de vitesse naturelle. Il a besoin d’un parcours qui roule pour pouvoir se détendre et livrer sa superbe pointe de vitesse. On a hâte de le voir sur ce parcours qui devrait bien lui convenir. »