FELIX DE GILES ROI DE L’HIVER

La plupart des jockeys d’obstacle choisissent l’un ou l’autre des deux meetings hivernaux, rarement les deux à la fois. Felix de Giles, lui, n’a pas hésité à enchaîner les allers-retours entre les Pyrénées-Atlantiques et la Côte d’Azur. Et il a réussi à conclure premier à Cagnes avec huit succès et à Pau avec vingt-deux victoires. Le tout en ayant été pénalisé par une mise à pied de quinze jours, qui lui a fait rater plusieurs réunions paloises et cagnoises. Il nous a avoué : « Je ne m’attendais pas à un tel hiver. J’ai été à pied pendant quinze jours. J’ai donc raté le début du meeting palois et quelques réunions à Cagnes. Avant les meetings, je ne savais pas si j’allais avoir beaucoup de clients ou pas. Je suis aussi conscient que les entraîneurs pour lesquels je travaille ont leur équipe, donc je ne sais pas forcément à quoi m’attendre en meeting. Mais Cagnes puis Pau ont bien commencé et tout s’est enchaîné. » Pau et Cagnes ne réclament pas du tout les mêmes aptitudes pour les chevaux… ni pour les jockeys. Pour autant, faut-il se « conditionner » rapidement à chaque site avec des réunions qui s’enchaînent ? « Il faut tout de suite s’adapter à l’hippodrome, mais j’ai maintenant pas mal d’expérience. Les chevaux qui vont à Cagnes sont faits pour cette piste. Ils sont vite sur jambes et ils ont un changement de vitesse. À Pau, ce sont des chevaux qui ont plus d’action, de grands sauteurs qui se sortent bien du terrain lourd. »

Les meetings permettent souvent de s’ouvrir à une nouvelle clientèle. « J’ai une base de clients fidèles. Le fait que David Cottin ne fasse pas le meeting de Pau cette année m’a permis de me rendre disponible pour d’autres personnes. » C’est ainsi que Felix de Giles a collaboré régulièrement avec Jérôme Delaunay avec lequel il a gagné la Grande Course de Haies (L) avec Ital Conti (Masked Marvel), et le Prix Antoine de Palaminy (L) avec Un Chic Cheval (Jeu St Éloi). « Durant l’année, j’ai monté quelques chevaux intéressants pour Jérôme comme Vismie, Koriste et d’autres. Mais c’est vrai que je ne travaillais pas forcément beaucoup avec lui avant. Lui aussi a vécu un superbe meeting palois. Il ne m’a confié que des chevaux très intéressants. C’est un entraîneur à suivre ! »

Felix de Giles a toujours voué une grande passion au cross qui le lui rend bien, car l’avoir avec soi dans ce genre de courses est toujours un plus. Ses trajectoires et la manière de préparer les obstacles de terre… C’est un régal pour les yeux ! Au moment de choisir ses meilleurs souvenirs de l’hiver, pas étonnant donc qu’ils aient pour cadre le cross… « C’est toujours un grand plaisir de monter en cross ! Bien sûr, Saint Godefroy m’a fait plaisir. Il a pris un peu d’âge, mais il a gagné deux courses préparatoires au Grand Cross et c’était beau ! J’ai aussi aimé monter Gris Minois qui a pris sa retraite après sa deuxième place sur le cross palois. Il s’est donné à chaque fois. Il a gagné pendant l’hiver aussi. C’est le genre de cheval qui est très attachant. La meilleure sensation comme jockey est d’avoir un bon sauteur en cross, en particulier à Pau qui est le parcours le plus dur. »

Des chevaux intéressants, Felix en a monté plusieurs cet hiver. Au moment d’en détacher quelques-uns qui ont brillé à Pau et qu’il a hâte de voir à l’Å“uvre à Paris, il nous a dit : « Un Chic Cheval est un très bon élément. Kif Kif Bourricot va être très intéressant. Il a vraiment le profil pour Auteuil. Il a gagné en débutant là-bas. Il va être obligé d’aller sur les belles courses, mais il a le profil pour y réussir. C’est un bon cheval et il faudra voir ce qu’il pourra faire contre des vieux chevaux. Roc Dino a une très bonne ligne et nous allons voir ce qu’il sera en mesure de faire à Paris [il court samedi à Auteuil dans le Prix Varaville, ndlr]. L’Espoir a gagné très facilement mardi et il va falloir le suivre. »

Lauréate du Prix Kerym alors qu’elle débutait devant Mamisuz de Houelle (Beaumec de Houelle), future gagnante du Haras d’Etreham Prix Magalen Bryant (Gr2), Layla Lux (Doctor Dino) a terminé deuxième du Prix Chalet (L) ensuite. Son entraîneur Gabriel Leenders l’estime beaucoup et elle devrait être revue dans le Prix Virelan (L), le 8 mars. Felix de Giles lui a été associé lors de ses deux premières courses et lorsque nous lui avons demandé quel cheval il attendait avec impatience de revoir au printemps, il nous a dit : « J’ai hâte de retrouver Layla Lux. C’est une très grande pouliche et si elle prend un peu de force, elle peut être vraiment très intéressante. » Très bien parti grâce à ses meetings palois et cagnois, Felix de Giles garde la tête froide, avec toujours une recherche de qualité comme objectif pour 2025 : « J’ai toujours le même objectif, à savoir de monter de bons chevaux pour de bons professionnels. Une Cravache d’or n’est pas l’objectif. Je ne dirais pas non, évidemment, mais je ne la cherche pas particulièrement. L’année est longue et je ne m’enflamme pas. Je veux continuer à monter des courses correctes et être associé aux meilleurs chevaux possible. »