LIGNE DROITE : FAUSSE ET NOUVELLE

Sitôt couru le Grand Prix de Paris, le 13 juillet, France Galop effectuera des travaux de drainage dans la fausse ligne droite de la grande piste, afin d’assurer une homogénéité totale, quelle que soit la météo.

« Nous savons depuis longtemps que nous connaissons un vrai souci d’homogénéité dans la fausse ligne droite, nous a expliqué Charles de Cordon, le patron de Longchamp. Les jockeys nous l’ont souvent dit : « On perd nos chevaux à cet endroit-là. » En même temps, c’est logique, puisque c’est le point bas de l’hippodrome, sans parler de la proximité de l’étang, qui garde l’humidité. On est même plus bas que dans la ligne d’arrivée. Cela forme une cuvette dans laquelle l’eau de toutes les pistes converge. Et cela crée une rétention. »

C’est pour cela que France Galop avait besoin d’une solution pour évacuer l’eau dès que le terrain devient souple, voire davantage. « Après avoir un peu tout essayé en termes de semences et d’apports, nous avons décidé d’agir différemment. Dans un premier temps, nous avons mené des recherches pour analyser tous les drains existants dans ce secteur. Des entreprises sont venues les examiner et dire s’ils étaient en capacité d’accueillir des fentes de suintement, ce qui est le cas. » Le résultat des recherches a rapidement mis en évidence les problèmes à répétition rencontrés à cet endroit, obligeant France Galop à déplacer des courses sur la moyenne ou la petite piste : « Il y a vraiment un sous-sol qui s’est accumulé à l’intérieur, constitué de sable et d’alluvions. Ces éléments se sont bloqués et forment comme une plaque. C’est pour cela que les drains ne fonctionnent pas : le sable rapporté, de mauvaise qualité, fait que ça colmate et que l’eau ne descend pas dans les drains. »

Un choix de travaux s’est rapidement imposé : « Nous allons creuser des fentes de suintement de 5 cm de large et 30 cm de profondeur, espacées de 70 cm, réparties sur les 20 m de largeur de la piste. Une grosse machine grattera et ira jusqu’au drain, pour enlever toute la mauvaise terre et le mauvais sable, et les placera dans un camion, sans que rien ne tombe sur la piste à côté. » Chaque fente sera remplie d’une couche de 15 cm de graviers drainants, surmontée de 12 cm de sable roulé favorisant l’infiltration de l’eau, puis recouverte d’une couche finale de terre sablonneuse destinée à offrir les meilleures conditions d’enracinement pour le semis d’un nouveau gazon. La terre ne pourra plus s’infiltrer, car il y aura des épaisseurs de cailloux différentes : au-dessus, du gravier drainant pour bloquer, puis du sable drainant. 

Charles de Cordon précise : « Les drains sont implantés dans le sens du parcours. L’étroitesse a plusieurs intérêts : le drain est plus fin qu’un sabot de cheval et cela va éviter de trop drainer d’un seul côté. La vingtaine de drains va vite se refermer. »

Les travaux vont durer dix jours. Pour respecter ce calendrier, les engins seront déjà présents sur place, et les équipes de Charles de Cordon aideront les entreprises afin d’aller plus vite. Le gazon devrait être parfait pour la réouverture.