NICK ROCKETT ET PADDY MULLINS PRIVENT I AM MAXIMUS DU DOUBLÉ

« Ce n’est pas le plus grand, mais il est très intelligent ! » Dans la rubrique qu’il écrit dans le Sporting Life, Patrick Mullins croyait en ses chances dans le Grand National (Gr3), associé au pensionnaire de son père, Willie, Nick Rockett (Walk in the Park). Il a eu raison ! Malgré sa petite taille, Nick Rockett a surmonté les obstacles imposants d’Aintree pour remporter le steeple-chase le plus célèbre du monde à la cote de 33/1. Il a ainsi privé le French bred I Am Maximus (Poliglote) d’un doublé historique. Trois ans après la victoire de Sam Waley-Cohen avec Noble Yeats (Yeats), c’est à nouveau un gentleman-rider qui a gagné ce Grand National. Assistant de son père, Patrick continue de monter au plus haut niveau. Généralement, il n’est pas associé aux premières chances, mais il enlève régulièrement des Grs1 comme avec Gaelic Warrior (Maxios), avec lequel il a remporté le Bowl Chase (Gr1), jeudi à Aintree.

Ayrton Senna, le légendaire pilote de Formule 1 brésilien avait le surnom de Magic. Un surnom qui conviendrait parfaitement à Willie Mullins tant il arrive à tirer le meilleur de ses chevaux au moment juste. Après un excellent Cheltenham, il a réalisé un festival du Grand National époustouflant marqué par son trio dans le Grand National. En effet, les trois premiers, Nick Rockett, I Am Maximus et Grangeclare West (Presenting) sont entraînés par ses soins… Au total, il avait six partants dans la course. Il a donc pris les première, deuxième, troisième, mais aussi cinquième et septième places ! C’est la troisième fois qu’il remporte le Grand National après les victoires d’Hedgehunter en 2005 et d’I Am Maximus en 2024. Comme le diraient les fans de jeux vidéo, il a terminé le jeu !

Lors de la saison d’obstacle anglaise 2023-2024, Willie Mullins avait été sacré tête de liste des entraîneurs anglais en étant basé en Irlande, à l’image de Vincent O’Brien. Il avait alors quasiment tout gagné à Cheltenham et à Aintree. Cette saison, il est arrivé avec un retard aux gains sur ses confrères anglais avant Aintree. Mais il va repartir d’Aintree à portée de fusil du leader, Dan Skelton. En effet, grâce à son trio dans le Grand National, mais aussi à ses cinquième et septième place, l’écurie Mullins va prendre 860.000 £ et il va donc se retrouver à 2.876.116 £, voire plus car il reste encore deux courses à courir à Aintree à l’heure où sont écrites ces lignes. Bien sûr, Dan Skelton peut aussi reprendre un peu d’air car il a de bonnes cartouches. Mais ce dernier était à un peu plus de 3 millions de livres de gains samedi matin… Sa marge est donc très faible désormais (moins de 200.000 £) et Willie Mullins a encore trois semaines pour envoyer quelques chevaux en Angleterre et remporter à nouveau le titre. Ce titre de tête de liste des entraîneurs anglais en obstacle paraît donc quasiment acquis au professionnel de Closutton.

À 8ans, Nick Rockett n’en était qu’à sa quatorzième course en comptant son point-to-point. Mais il avait gagné la moitié de ses courses, dont un Gr2 sur les claies. Il venait de remporter coup sur coup deux des plus gros handicaps irlandais sur le steeple, le Thyestes Handicap Chase et le Bobbyjo Handicap Chase (Grs3). En plein épanouissement, il avait beaucoup d’atouts dans sa manche, même s’il découvrait le parcours. Nick Rockett a permis à Patrick Mullins de réaliser un rêve : « C’est tout ce dont j’ai rêvé depuis mon enfance. Cela fait cliché de dire cela, mais quand j’avais 5 ou 6 ans, je me souviens d’avoir lu des livres sur le Grand National et regardé des vidéos en noir et blanc de Red Rum. Inscrire mon nom au palmarès de la course est vraiment très spécial pour moi. » En selle sur Nick Rockett, Patrick Mullins a monté le Grand National parfait avec un cheval très tonique en le reprenant pour le faire attendre. Nick Rockett a pris les commandes dans la dernière courbe et il a été très courageux pour repousser I Am Maximus et l’emporter. Très fier de son fils, très ému aussi, Willie Mullins a déclaré : « Quel beau résultat ! C’est formidable de pouvoir offrir une chance à son fils de monter le Grand National, mais le gagner, c’est incroyable. »

Avant la victoire de Patrick Mullins dans le Grand National, son cousin David avait gagné l’épreuve en 2016 avec Rule the World alors qu’un autre de ses cousins, Emmet, était l’entraîneur de Noble Yeats, vainqueur en 2022.

En selle sur le lauréat de Gr1 en steeple, Bravemansgame (Brave Mansonnien), qui découvrait les obstacles du Grand National, James Reveley a dû prendre du plaisir car son partenaire l’a gratifié de quelques bonds superbes. Il a évolué parmi les premiers en dehors et il allait encore bien pour aborder le dernier tour de piste. Au second franchissement du Canal Turn, il avait une belle action en troisième position. Mais il a été légèrement contrarié par une chute, puis il s’est fait prendre en sandwich deux fois et il a rendu les armes entre les deux derniers obstacles et a terminé quinzième. Côté élevage français, outre l’excellente performance d’I Am Maximus, qui avait le top weight et a surgi à la fin du tournant final pour finalement buter sur Nick Rockett, il faut souligner l’excellente quatrième place d’Iroko (Cokoriko). Encore tendre, il a tracé un beau parcours sur un tracé qu’il découvrait et il a été courageux jusqu’au bout. À 7ans, âge minimal pour participer à la course, il a tout l’avenir devant lui.

Élevé par Kieran Cotter, Nick Rockett est un fils de l’inévitable Walk in the Park (Montjeu), étalon d’obstacle chez Coolmore, qui ont pour projet de sortir un étalon de ce dernier qui aura été valorisé par le programme français. Mère de Nick Rockett, Eireann Rose (Flemensfirth) est une jument inédite dont il est le meilleur produit. Nick Rockett est le neveu d’Emily Gray (Flemensfirth), lauréate de Gr3 sur les claies, et de Pride ofthe Parish (Flemensfirth), deuxième de Gr3 sur les claies.