RIDARI, SI SPÉCIAL

Au papier, l’édition 2025 du Prix de Fontainebleau (Gr3) était compliquée à cerner… Un mélange de poulains expérimentés face à des profils dont les limites étaient encore inconnues… comme Ridari (Churchill). Le protégé de Son Altesse l’Aga Khan restait sur une victoire dans un maiden d’hiver sur la P.S.F. de Chantilly, où il avait été très convaincant. En remportant cette préparatoire classique, il frappe un grand coup et pose ses jalons pour la Poule d’Essai. Poulain délicat, il reste un diamant brut à façonner, et Mikel Delzangles et son équipe ont un mois pour finir de le polir.

Contrarié à la sortie des stalles par deux de ses concurrents, Ridari a sans grande surprise mal réagi. Placé par Mickael Barzalona en avant-dernière position à la corde, il s’est montré très allant et a eu beaucoup de mal à se détendre. Mais l’épreuve a été rythmée, et dans la fausse ligne droite, Ridari a lâché son mors et a pu s’oxygéner. Cadencé assez tôt dans la phase finale, il a fallu qu’il se fraye un passage. Une fois trouvé, Ridari a changé de jambes, accéléré, et il est venu lutter avec les deux premiers. Courageux, il a su allonger ses foulées pour venir dominer d’un précieux nez Sahlan (Wootton Bassett) au passage du poteau. Deux petites longueurs plus loin, Misunderstood (Hello Youmzain) complète le podium après avoir mené l’épreuve.

Mikel Delzangles nous a confié : « C’est un poulain qui peut être tendu. Le matin, nous faisons tout pour le détendre au maximum. Mickaël Barzalona s’en est très bien sorti car il n’est pas simple. Il a reçu une très bonne leçon. Il a le droit de tenter sa chance dans la Poule. Son cavalier du matin Daniel s’en occupe très bien, c’est important. Physiquement, Ridari était beau et en condition, mais il devrait encore avoir de la marge. Sa mère a gagné l’Opéra en terrain très lourd, donc il devrait être polyvalent à ce sujet. Il a de la classe, il est capable d’accélérer, mais j’aimerais qu’il soit un peu plus serein. C’est sur ce point que nous devons travailler. »

Comme Ridari, Sahlan a remporté un maiden d’hiver sur la P.S.F. (à Deauville et sur 1.500m). Le style était très bon et le lot encore difficile à situer. Dimanche, il passait un vrai test – pour sa deuxième sortie seulement – et il s’est avéré positif. Rupert Pritchard Gordon racing manager d’Al Shaqab en France explique : « Le plus important, c’est qu’il a effectué une très bonne rentrée. Nous sommes battus d’un nez, mais il a surtout montré qu’il avait le niveau, malgré une seule course au compteur. Chacun a son avis sur le déroulement de la course, mais les deux premiers sont peut-être allés un peu vite, ce qui a favorisé les chevaux venus de l’arrière. L’objectif reste la Poule, nous allons en rediscuter avec Francis-Henri Graffard. Mais c’est encourageant. C’était la première fois qu’il voyait le gazon en compétition, face à des chevaux qui avaient déjà gagné au niveau Listed ou Groupe… »

À 2ans, Misunderstood était vraiment compliqué, menant toujours les épreuves à un rythme soutenu. Un défaut qu’il semble encore posséder, bien qu’il ait paru plus maniable. Rupert Pritchard Gordon nous a dit : « C’est un poulain puissant qui s’exprime vraiment dans sa manière de galoper. On espère simplement qu’il a « craché son feu » aujourd’hui et qu’il sera plus posé la prochaine fois. Mario Baratti reste positif, et nous pensons qu’il va progresser sur cette sortie. Nous ne sommes qu’au début de la saison, les chevaux ont encore une belle marge d’évolution. Une rentrée reste une rentrée, d’autant plus que Cristian (Demuro) a été très correct avec lui. Et au final, il ne craque pas vraiment, il paie simplement ses efforts. »

https://www.jourdegalop.com/wp-content/uploads/2025/04/Ridari.pdf

Élevé par ses propriétaires, Ridari est un fils de l’étalon Coolmore Churchill (Galileo) dont les deux meilleurs produits à ce jour ont été entraînés en France (Blue Rose Cen et Vadeni). Sa mère Ridasiyna (Motivator), qui n’était pas la plus simple des pouliches, a remporté le Prix de l’Opéra (Gr1) et le Prix Chloé (Gr3).

Ridari est son septième produit et son cinquième gagnant. Ridasiyna a également donné Ridwaan (American Pharoah), lauréat de huit courses dont un handicap en 40,5 de valeur, Ridaviya (Sea the Stars), gagnante de son maiden à Compiègne puis deux fois non placée au niveau Listed, Ridisia (Mizzen Mast), lauréate d’un handicap à Saint-Cloud, et enfin Ridpour (Siyouni), gagnant lors de ses débuts à 3ans sur les 1.800m de Clairefontaine, mais qui n’a pas confirmé par la suite. Ridari est donc le premier bon produit de sa mère. Mais c’est aussi le 21e gagnant de stakes pour Motivator (Montjeu) en tant que père de mère ! Ridasiyna a également un yearling par Ghaiyyath (Dubawi) et elle a été saillie cette année par Vadeni (Churchill).

La deuxième mère Ridafa (Darshaan) a gagné une course et s’est placée six fois. Quatre de ses cinq produits se sont imposés. Son seul black type est Ridasiyna. Elle a été vendue en Turquie pour 30.000 € en 2009 avant d’être réimportée en 2012 en France après les victoires de Ridasiyna au niveau Groupe. Ridafa a été revendue 260.000 Gns à 14ans, en tant que mère de gagnant de Gr1, mais sans confirmer au haras ensuite.

Départ à 1.000m : 39’’22

De 1.000m à 600m : 24’’30

De 600m à 400m : 11’’76

De 400m à 200m : 11’’16

De 200m à l’arrivée : 11’’58

Temps total : 1’38’’02