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vendredi 25 avril 2025
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UNE NOUVELLE ÈRE POUR AL SHAHANIA STUD

UNE NOUVELLE ÈRE POUR AL SHAHANIA STUD

Les couleurs bleu et blanc (et désormais aussi rose et gris) d’Al Shahania Stud occupent le devant de la scène dans les courses de pur-sang arabes au Qatar et en Europe. Et ce depuis sa fondation, dans les années 1980, par Son Altesse le cheikh Mohammed bin Khalifa Al Thani. Après quelques années plus discrètes sur la scène internationale et plusieurs ajustements du côté de l’élevage, l’entité est en train de faire un retour remarqué, aussi bien en piste qu’au haras.

Lors de l’Amir Sword Festival, Aneed Al Shahania (Azadi), un produit maison né au Qatar, a confirmé ses ambitions : après sa victoire dans le Qatar National Derby (Classe 1), il s’est imposé avec autorité dans l’Al Zubara Trophy (Classe 1). Depuis, il n’a été battu que d’une tête… par un autre produit de l’élevage local, son compagnon d’entraînement Ray’Q (Azadi). Le fait que ces deux chevaux aient laissé leur plus proche rival à cinq longueurs montre bien la qualité du programme d’élevage local d’Al Shahania. Mais l’objectif principal reste toutefois de faire naître et d’élever leurs chevaux de course en France. Dean Lavy, le directeur d’Al Shahania, explique : « Ce qui nous a manqué ces dernières années, comme à l’époque où Julian Smart entraînait pour nous, c’est d’envoyer des chevaux du Qatar courir en France. Nous sommes en transition actuellement et nous nous approchons à nouveau de notre ancien niveau. Et pour ce faire, nous avons notamment réajusté notre élevage en y intégrant davantage de vitesse. Aujourd’hui, nous avons 60 poulinières arabes contre 90 auparavant. L’objectif était de se concentrer sur la qualité plutôt que le nombre. Elles sont principalement basées en France, au haras des Cruchettes. Une quinzaine seulement est stationnée au Qatar. Mais la moitié rejoindra probablement la France. »

Viser les courses internationales

Dean Lavy poursuit : « Nous aimons que les poulains naissent et soient élevés en France : le climat et la qualité de l’herbe y sont meilleurs. Élever ici est difficile, même si nous avons la chance de disposer de paddocks en herbe, et nous faisons un très bon travail. Je pense que nous avons quelques bons chevaux nés localement qui pourraient devenir des internationaux. Aneed Al Shahania en fait partie. C’est un fils d’Azadi et d’Al Anga (Amer), une très bonne jument de course. »

Al Anga a remporté huit courses au Royaume-Uni et au Qatar. Elle ne manquait pas de vitesse, avec deux succès de Groupe sur 1.000m et 2.000m. La jument s’est également placée à quatre reprises au niveau Gr1 PA, avec notamment une belle troisième place à Newbury dans une édition très relevée des Emirates Equestrian Federation International Stakes. Dans ce Gr2 PA pour 3ans sur 1.400m, où elle affrontait notamment Manark (Mahabb, 1er), Samima (Dahess, 2e), Al Atique (Amer, 6e) et Djanka des Forges (Kerbella, 7e).

Ray’Q, et Aneed Al Shahania, premier et deuxième à Al Uqda le 13 mars, partagent le même père, Azadi (Darike). Sa mère, Zahwah (Amer), n’a remporté que deux petites courses, mais c’est une fille de Djamour des Forges (Tidjani), ce qui en fait une demi-sœur de la gagnante de Gr1 PA Djainka des Forges et la propre sœur du placé de Gr1 PA Dawi (Amer).

Une stratégie tournée vers la vitesse

« Les courses ont beaucoup évolué au Qatar, notamment vers les sprints de pur-sang arabes. On l’observe aussi en France, et nous nous adaptons à cette tendance, qui me paraît très importante. Avant, nous étions dans un style très français, où tout se jouait dans les 200 derniers mètres. Aujourd’hui, la course se joue du départ à l’arrivée. On voit beaucoup de vainqueurs issus d’Af Albahar (Amer), Al Mourtajez (Dahess) et Azadi. On espère que certains de nos jeunes étalons comme Gazwan (Amer), Ebraz (Amer) ou Methgal (TM Fred Texas), qui transmettent de la vitesse, vont émerger. Le changement dans l’élevage ouvre aussi de nouvelles opportunités. Avant, on voyait surtout des produits d’Amer. Aujourd’hui, il y a un bon mélange d’étalons, c’est très positif et cela augmente la compétition à tous les niveaux. »

Concernant le choix des étalons, Dean Lavy explique : « Nous utilisons des étalons comme Al Mourtajez, Azadi, Af Albahar – même si ce dernier est désormais décédé – et Af Al Buraq (Amer) est privé. Gazwan montre qu’il pourrait être un étalon de qualité, nous sommes impressionnés par les produits d’Ebraz, et nous avons quelques 2ans de Methgal qui nous plaisent aussi, avec une vraie génération à venir. Les produits de Gazwan sont longs et élancés, comme lui : on dirait des chevaux de 4ans ou 5ans. Certains sont même précoces : nous avons été surpris qu’ils puissent déjà performer à 3ans. Ceux d’Ebraz sont plus rapides. C’est un cheval compact qui transmet plus de vitesse. Methgal, lui, est un vrai cheval de vitesse. Mared Al Sahra (Amer) donne encore de bons produits, mais il est peu utilisé à l’extérieur. Nous essayons de relancer Assy (Amer), qui avait fait grosse impression au départ. Mais si vous n’avez pas un cheval « phare » chaque année, le marché vous oublie très vite. Samlla (Assy) avait gagné trois Grs1 PA à 3ans et 4ans, mais il a rencontré des problèmes par la suite. »

De nouvelles infrastructures au Qatar

En tout, 200 chevaux dont une petite cinquantaine de « show » sont stationnés au Qatar : « Nous avons tout sur place : un spa, une clinique vétérinaire… Les chevaux peuvent naître, grandir et s’entraîner ici… C’est très complet ! Les plus grands changements concernent le haras lui-même. Nous avons ajouté une cinquantaine de paddocks en herbe, construit une piste en gazon, alors que nous n’avions que du sable mélangé à de l’huile, et de nouvelles écuries. En France, nous avons aussi quelques juments de show, mais il y a principalement des chevaux de course. À 2ans, ils quittent la ferme et vont chez les entraîneurs ou pré-entraîneurs, comme Paul Basquin ou Éric Ventrou. S’ils sont nés au Qatar, ils restent ici. Nos entraîneurs en France sont Thomas Fourcy, François Rohaut et Xavier Thomas-Demeaulte. Au Qatar, nous avons Rudi Nerbonne. » Concernant les pur-sang anglais, Dean Lavy ajoute : « Nous en avons encore quelques-uns, mais nous avons beaucoup réduit. Quand je suis arrivé, il y en avait plus de cent. Nous avons encore une quatorzaine de poulinières en France. Ce sont de très bonnes juments et elles sont envoyées aux meilleurs étalons. Nous vendons certains produits, ce qui fait que nous n’avons jamais plus de quatre ou cinq chevaux à l’entraînement en même temps. »

Le développement des courses au Qatar

« J’ai entendu dire que le budget pour le nouveau projet de Lusail avait été approuvé. J’avais vu les plans il y a quelques années. Peut-être que cela commencera la saison prochaine. Le projet s’appelle « Horse City » : ce sera un complexe avec un hippodrome, des écuries, des installations de quarantaine, des poney-clubs… même des logements. Ce sera intéressant de voir comment cela évolue. Concernant les propriétaires, il y en a beaucoup plus aujourd’hui, ce qui change la donne. Il y a dix ans, seuls quelques haras dominaient : Umm Qarn, Al Shaqab, nous… Le fait d’avoir beaucoup plus d’éleveurs-propriétaires rend les choses plus compétitives. L’implication de l’Émir et de Wathnan Racing est aussi très importante. L’utilisation de la piste d’Al Uqda pour soulager celle d’Al Rayyan est un vrai pas en avant. »  

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