À la recherche du nouveau Vandeek

Dans un français (quasi) parfait, l’Irlandais Roderic Kavanagh explique : « Le marché des breeze up a été très fort sur le haut du marché. Si vous avez le cheval qui fait bien en piste, qui a le physique et qui est par le bon étalon, vous pouvez très bien vendre. À la Craven, nous avons vendu une Havana Grey (Havana Gold) pour 275 000 Gns. Les premières ventes de l’année ont été fortes. Espérons que cela sera la même chose ce week-end à Deauville. Les gros acheteurs devraient être représentés. » À ce stade de la saison, les breeze up européennes représentent déjà 19 millions de chiffre d’affaires (+29 % sur l’an dernier). Sur le total des différentes ventes, la moyenne (+25 %) et le médian (+15 %) sont en nette augmentation. Mais, comme chez les yearlings, l’augmentation des indicateurs cache une réalité contrastée : « Cela dit, c’est un marché où tout tient à peu de chose. Le chrono impose beaucoup de choses et certains chevaux n’atteignent pas leur véritable valeur. Ainsi, certains acheteurs font de réelles affaires dans ce type de ventes. Cela récompense leurs connaissances d’hommes de cheval et leur coup d’Å“il. » Pour toute la communauté des breeze up, le fait que les taxes de Trump ne soient pas encore à l’Å“uvre est un véritable soulagement car la vente Arqana est celle où ils font leur apparition dans la saison des ventes européennes. Vandeek (Havana Grey), vendu 625 000 Gns l’an dernier, s’est montré impressionnant à 2ans. Il est pour beaucoup dans la promotion du consignement de Roderic Kavanagh, qui explique : « Sa réussite a vraiment été très positive pour nous. En outre, cela vous permet de voir que ce que vous estimez est capable de confirmer à ce niveau de la compétition. Les acheteurs ouvrent les portes de vos boxes avec un Å“il différent. »

« Nous avons un bon lot de 2ans, bien équilibré. C’est la bonne vente pour venir avec une pouliche et nous en avons trois. Nous avons ainsi une Sioux Nation (Scat Daddy), taillée pour la vitesse et éligible aux primes françaises. La mère est par Pivotal (Polar Falcon), ce qui est toujours un plus, et elle a du pedigree. Née le 19 mai, elle est néanmoins bien avancée physiquement. La Pinatubo (Shamardal) a une très bonne famille, mais ce n’est pas forcément le type de pedigree qu’on s’attend à trouver dans une breeze up. La deuxième mère Elle Danzig (Roi Danzig) a gagné 12 courses dont deux fois le Premio Roma (Gr1), le Grosser Dallmayr-Preis Bayerisches-Zuchtrennen (Gr1) et le Preis der Diana (Gr2). C’est une pouliche que nous avons élevée. Elle a du physique. Enfin, nous avons une Kingman (Invincible Spirit) qui sort de l’ordinaire. Bien sûr, son père ne laisse personne indifférent. Nous l’avons achetée au cheikh Fahad à Newmarket. La mère est par Sea The Stars (Cape Cross). La pouliche travaille très bien. C’est certainement un sujet pour faire 2.000m l’année prochaine. »

Un peu sorti des radars en Europe, l’Américain War Front (Danzig) a pourtant un bilan exceptionnel de ce côté de l’Atlantique : 293 partants européens, dont 211 gagnants (72 %) et 80 black types (27 %). C’est difficile de faire mieux… Roderic Kavanagh présente un de ses fils : « Ce War Front est un très bon poulain avec un bon pedigree. La mère est gagnante de stakes. Le terrain plutôt rapide va l’avantager. J’ai un autre poulain par Mohaather (Oasis Dream) dont la mère a déjà donné trois black types. Nous avons eu la chance de pouvoir l’acheter chez Shadwell au mois de décembre. Il a un super physique et pèse 550 kg. C’est dire s’il est puissant. Mohaather réussit bien et d’ailleurs Big Mojo a encore gagné la semaine dernière, se positionnant comme l’un des favoris pour la Commonwealth Cup (Gr1). Ce 2ans rappelle un peu Big Mojo dans sa manière de galoper. » À Deauville, Roderic Kavanagh a vendu de bons chevaux comme Big Everest (The Gurkha), lauréat des Artie Schiller Stakes aux États-Unis, Thanks Monica (Teofilo), placée de Listed en Irlande, ou encore Prontamente (More Than Ready), troisième du Prix des Réservoirs (Gr3) : « C’est la vente où il faut venir avec vos chevaux les mieux nés ! »