Calamandra sur les traces de Calandagan

Calamandra (New Bay) faisait partie des rares inédites au départ du Prix de la Croix Saint-Ouen (Maiden). Représentante de la succession Aga Khan, elle ne possède peut-être pas un physique impressionnant mais affiche cependant de grandes jambes, une silhouette athlétique, et une allure très élégante. Sous l’entraînement de Francis-Henri Graffard, elle pourrait bien offrir un avant-goût du grand week-end à venir pour son entourage. Une chose est sûre : Calamandra semble en mesure de marcher dans les pas de son illustre frère, Calandagan (Gleneagles).

À la sortie des stalles, un peloton compact s’est formé avant que Liwa Pearl (Australia) ne s’assure le meilleur, imposant un bon rythme malgré la distance à couvrir. Quant à la future lauréate, elle a patiemment attendu parmi les dernières du peloton, appliquée. À la sortie du tournant final, Mickaël Barzalona, son jockey, a commencé à rapprocher sa partenaire, abordant la ligne droite avec des ressources évidentes. La pouliche a parfaitement compris la demande, se faufilant côté corde afin de pouvoir s’extirper de l’emprise du peloton. À 200m du but, Calamandra a produit une belle accélération, prenant l’ascendant avec autorité, les oreilles pointées en atteignant le poteau. Seine (Le Havre), malgré quelques contacts dans la phase finale, ne s’est pas laissé déconcentrer. Elle s’est bien relancée pour venir accrocher une méritoire deuxième place, à une longueur de la lauréate. Highara (Latrobe), brillante dans le parcours, semblait disposer de ressources à l’entrée de la ligne droite, mais a légèrement plafonné dans les 150 derniers mètres. Elle conclut troisième, à deux longueurs de Seine.

Après la victoire de Calamandra, Nemone Routh, racing manager des Aga Khan Studs en France nous a appris : « C’est une pouliche que nous n’avons pas pu trop travailler à 2ans, suite à un petit problème. Elle a passé cinq mois au haras et est revenue à l’entraînement fin janvier. Cette semaine, elle a travaillé avec Mandanaba, sans être ridicule. Nous nous attendions donc à de bons débuts, bien que cela ne soit pas toujours simple d’affronter des pouliches déjà expérimentées. L’objectif était qu’elle reçoive une bonne leçon. Mickaël Barzalona a confirmé qu’elle n’était pas très vite sur jambes, un peu comme son frère ! Mais il était content de son comportement sur un parcours de Compiègne qui n’est pas toujours très simple. Calandagan n’est pas petit, mais il est assez léger, plutôt efféminé. Calamandra a un peu de taille et une bonne profondeur. La mère produit de jolis modèles, et surtout des chevaux qui possèdent un beau geste. »

Élevée par son propriétaire, Calamandra est une fille de New Bay (Dubawi), étalon stationné au Ballylinch Stud, et de Calayana (Sinndar), lauréate de deux courses sur 2.200m et 2.800m, et deuxième du Prix Minerve (Gr3). Calamandra est le troisième produit de sa mère… et son troisième gagnant. Avant elle, Calayana a donné le très bon Calandagan (Gleneagles), vainqueur des King Edward VII Stakes (Gr2), du Prix Hocquart et du Prix Noailles (Grs3), deuxième des QIPCO Champion Stakes, de la Longines Dubai Sheema Classic et des Juddmonte International Stakes (Grs1). Elle a également produit Caliyza (Le Havre), lauréate d’un maiden sur 2.500m et d’un handicap sur 2.800m. La poulinière a une 2ans par Zarak (Dubawi), actuellement à l’entraînement chez Francis-Henri Graffard, et a été saillie l’an dernier par Palace Pier (Kingman). Cette année, elle a été présentée à Siyouni (Pivotal).

La deuxième mère Clariyn (Acclamation) n’a remporté qu’une course lors de ses débuts sur 2.000m, et n’a donné que Calayana comme produit black type. La troisième mère Clodovina (Rock of Gibraltar) s’est classée deuxième du Prix Isola Bella (L) et a produit Canndal (Medicean), deuxième du Belmont Derby (Gr1).