DISPARITION DE PHILIPPE COTTIN
La grande famille de l’obstacle est en deuil après la disparition de l’entraîneur Philippe Cottin, à l’âge de 65 ans. À la tête d’un effectif restreint, Philippe Cottin a pourtant toujours su tirer le meilleur de ses pensionnaires, formant de nombreux sauteurs de talent comme Captain’s Kid (Mad Captain), anglo-arabe vainqueur du Prix Gaston de Bataille face aux purs, Malberaux (Michel Georges), treize fois lauréat à Pau dont quatre fois le Grand Cross, mais aussi Rochmi du Mont (Rochesson) et Kalmonto (Kalanisi), tous deux gagnants du Grand Prix de Pau (Gr3), Malino (Adnaan), victorieux dans le Prix Antoine de Palaminy (L), Mali Borgia (Malinas), vainqueur du Prix Robert de Clermont-Tonnerre (Gr3), ou encore Kick On (Poliglote), sacré dans l’Anjou-Loire Challenge (L).
Éleveur à ses heures perdues, Philippe Cottin a aussi produit plusieurs bons chevaux d’obstacle, parmi lesquels Dalahast (Ballingarry), Karré d’As (Balko) ou Uroquois (Passing Sale). En dernier lieu, il était copropriétaire de Nyiri (Scorpion), gagnant du Grand Prix de la Ville de Nice (Gr3) et du Prix Hubert d’Aillières (L).
De l’importance de la transmission
Né dans les courses – neveu de Rémi Cottin et gendre de Michel Peltier –, Philippe Cottin plaçait la transmission au cœur de son engagement. En 2017, il nous confiait : « C’est mon oncle, Rémi Cottin, qui m’a bien formé. J’ai ensuite fait un passage dans le monde de l’équitation et j’ai monté à bon niveau en concours complet, avant de revenir dans la filière hippique. Ce que j’ai appris dans les sports équestres m’est utile en permanence, et pas uniquement pour les chevaux de cross-country. On apprend à travailler l’équilibre Je pense qu’il faut donner une place privilégiée à la mise en selle dans la formation. Cela permet de façonner les jockeys en leur donnant de l’équilibre. En France, en ce qui concerne l’équilibre des jockeys en selle, nous sommes souvent très en retard. La formation n’est pas adéquate. Cela passe par beaucoup d’exercices : trot enlevé sans étriers, position des fesses, placement des mains… C’est une foule de détails qui ont leur importance. Ce volet de la formation a été négligé. Il y a plusieurs décennies, les jockeys bénéficiaient d’un tel apprentissage. Aujourd’hui, tout cela n’est plus transmis. Pourtant, on sait bien que, quelle que soit l’activité, la transmission est essentielle. On gagne tellement à pouvoir s’appuyer sur les connaissances de nos aînés. Il faut des bases pour avancer. »
Et effectivement, Philippe Cottin a su transmettre tout au long de sa vie, à commencer par son fils David, jockey de premier plan devenu entraîneur à succès. De nombreux professionnels ont également appris à ses côtés, dans sa structure près du Lion-d’Angers. Citons notamment – de manière non exhaustive – Pascal Journiac, Kévin Nabet, Hector de Lageneste, Patrice Détré, Camille Collet, parmi d’autres.
À son épouse, à ses enfants et à l’ensemble de ses proches, la rédaction de Jour de Galop adresse ses plus sincères condoléances.