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samedi 14 juin 2025
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Guillaume de Saint-Seine, morceaux choisis

Guillaume de Saint-Seine, morceaux choisis

Voici une synthèse du long entretien avec Guillaume de Saint-Seine, filmé mercredi après-midi au siège de France Galop (pour voir la version vidéo sur YouTube, ou pour l’écouter au format podcast audio, ).

Plan de relance ou plan d’économies ?

Comme nous l’avons dit, il s’agit à la fois d’un plan de retour à l’équilibre et d’un plan de relance. Le Conseil d’administration s’est clairement positionné sur ce point. La relance est essentielle : il faut reconquérir le public, reconquérir les propriétaires. C’est tout l’enjeu de ce que nous avons baptisé Ambition 2030. Cela passe par l’expérience client sur l’hippodrome, par un produit « course » plus lisible, plus facile à comprendre. D’autres sports ont su se transformer. Nous avançons dans ce sens avec les Arc Races, qui visent à créer une montée en intensité, à renforcer l’aspect compétition. L’idée est de fédérer le public autour d’un événement fort, de faire de l’Arc une vraie finale de saison. Cette stratégie permet aussi de médiatiser davantage les courses. L’effet attendu ? Plus de public, plus de présence, et surtout, replacer les courses au cœur des Français – un slogan qui m’est cher. Cela passe par aller à la rencontre du public, comme à Chantilly avec «des chevaux dans la ville». Cela passe aussi par la valorisation des jockeys, par le digital. Nous allons poursuivre et accélérer les investissements déjà engagés.

Les premiers signes de succès ?

Vous les avez vus : 18.000 spectateurs lors du week-end du Grand Steeple-Chase de Paris, le succès de notre opération avec NRJ. Nous allons continuer dans cette voie pour que l’Arc de Triomphe suscite le même engouement, avec sans doute, là aussi, une expérience «chevaux en ville». Et nous voulons que les 48 h de l’obstacle soient un succès comparable, avec une expérience profondément renouvelée pour les turfistes et le grand public, comme cela a été reconnu lors du dernier Grand Steeple.

Une concertation en amont ?

Les statuts de France Galop garantissent une représentation des différentes associations au sein du Conseil d’administration : Nicolas Clément pour les entraîneurs, Philippe Germond pour l’AEP, Nicolas de Chambure pour le Syndicat des éleveurs, Hervé d’Armaillé pour les AQPS, Thierry Gillet en tant que membre consultatif. Le Conseil est donc véritablement représentatif. Nous avons veillé à construire une séquence de travail conjointe entre le Conseil et les équipes de France Galop. Un premier Conseil a validé les grandes lignes du plan, puis le Comité, réuni mardi dernier, a pu faire part de ses réactions. Le plan n’a été validé par le Conseil d’administration qu’après ce retour.

Une baisse équitable ?

Les économies doivent se faire progressivement. France Galop, c’est près de 400 collaborateurs, cinq hippodromes, trois centres d’entraînement. Le retour à l’équilibre impose une baisse des allocations. Il fallait l’assumer. Pourquoi 20 millions ? Cela ne représente que 7 % des allocations, qui avaient atteint un niveau historique de 294 millions. Et rappelons que les encouragements représentent plus des deux tiers des charges de France Galop. Il fallait agir vite pour préserver la trésorerie et la capacité à faire face aux besoins à venir.

D’autres leviers que le pari mutuel ?

Quand on améliore le parcours client et qu’on attire le public, les sponsors suivent. Si un week-end attire 10.000 personnes, cela intéresse d’autres partenaires que ceux du sérail. Aujourd’hui, nos sponsors sont encore trop issus de notre écosystème. Mais avec des événements comme les JeuXdis de Longchamp, nous prouvons qu’on peut faire salle comble et attirer une nouvelle cible. Quand 18.000 personnes viennent au Grand Steeple, cela permet de montrer que les sponsors peuvent toucher un public bien plus large, jeune, curieux. C’est une question de rentabilité de l’investissement.

Sponsoring : quelles pistes ?

Je continue à travailler dans la banque, et je ne manque jamais un JeuXdi de Longchamp sans inviter des amis, des entrepreneurs, pour leur faire découvrir les courses. C’est un travail de terrain que je mène, mais aussi que d’autres mènent autour de moi. Le rayonnement des courses passe aussi par ces rencontres. J’y vais presque tous les dimanches, j’y amène des gens, et ensuite, les échanges se poursuivent avec leurs équipes communication pour mettre en avant nos hippodromes.

Un plan décourageant pour les propriétaires ?

Nous avons préservé les catégories les plus sensibles à la baisse des allocations : les handicaps, les réclamers, en plat comme en obstacle, sont moins affectés. Nous n’avons pas touché aux allocations des Grs1, car gagner un Gr1 reste un rêve. Le message est clair : continuez à investir, nous maintenons le cap pour ces courses-là. Les allocations de Grs1 en obstacle étaient à un haut niveau quand on compare à l’international, donc la baisse n’entame pas leur attractivité.

Sur le P.M.H. et les indemnités de transport

Les allocations P.M.H. représentent un peu plus de 30 millions, et elles passeront à 27. Cela ne remet pas en cause l’équilibre général de la filière. Certaines voix disent que ces courses ne rapportent rien, qu’elles pèsent sur les finances. Peut-être, mais il faut un effort gradué. Sur les indemnités de transport, le même raisonnement s’applique. Je suis prêt à écouter les propositions pour revoir la mise en œuvre, tout en gardant un objectif d’économie d’un million.

La fin de la décentralisation ?

Nous n’avons aucune volonté de recentralisation. France Galop n’est pas Paris Galop. Des réunions premium ont lieu en région, les hippodromes animent les territoires. Je vais demain au Lion-d’Angers, je suis récemment allé à Craon. Nous voulons rapprocher les courses du public, pas supprimer les réunions P.M.H.

Prime à l’éleveur à l’étranger

Nous avons choisi de réduire les primes sur les Groupes à l’étranger plutôt que celles versées en France. Souvent, les chevaux qui courent à l’étranger ont déjà été commercialisés, et ne participent pas aux recettes générées en France.

PMU : quel profil de D.G. ?

Il faut un vrai leadership, une expérience d’organisations complexes, une connaissance du digital – car le online, c’est déjà un milliard d’euros de chiffre d’affaires. Il faudra aussi une capacité à redresser une entreprise, à agir sur la croissance et le réseau commercial. Nous allons lancer un processus de sélection avec LeTrot pour identifier rapidement des candidats.

Parieurs, paris sportifs, interface

La mesure sur les gros parieurs internationaux était attendue. Elle a permis d’augmenter la fréquence des gros rapports pour les parieurs français. Le PMU développe aussi une nouvelle interface digitale, disponible d’ici 12 à 18 mois, pour une expérience client comparable aux meilleurs standards du marché.

Investissement dans le PMU

Nous serons un investisseur avisé. En tant qu’actionnaire, nous examinerons le plan d’investissement proposé et nous le soutiendrons s’il s’inscrit dans la stratégie qui nous convient.

Vote des comptes du PMU

Avant de procéder au vote, nous avions demandé un audit. Nous avons voté en faveur des comptes car ils avaient été validés par les commissaires aux comptes, sans changement de méthode comptable, et ils reflétaient fidèlement la réalité de l’activité économique du PMU en 2024.

Un secteur de main-d’œuvre

France Galop opère aujourd’hui dans le cadre d’un plan de relance. Notre secteur est intensif en main-d’œuvre, avec cinq hippodromes, quatre centres d’entraînement, de fortes exigences professionnelles, et une saison événementielle dense qui s’étend d’avril à fin novembre. Nous courons sur gazon, ce qui nous distingue de nos partenaires du Trot. Dans ce contexte, la stabilisation des effectifs est un levier de productivité important.

Personnel sur site

L’entretien des centres d’entraînement et des hippodromes relève de France Galop, et non du G.T.H.P. Le G.T.H.P. prend en charge certaines prestations comme l’accueil, mais pas l’entretien. Si une évolution devait être envisagée, elle ferait l’objet d’un dialogue préalable avec les représentants du personnel. Je précise que les prestations facturées en Angleterre pour les centres d’entraînement sont bien plus élevées qu’en France. Chez nous, nous proposons un produit de qualité «cinq étoiles», pour un coût nettement inférieur à celui pratiqué à l’étranger.

Réflexion sur la P.S.F.

La question des courses sur P.S.F. fait partie de nos réflexions. C’est aussi une question de sécurité, pour les chevaux comme pour les professionnels. Les courses sur P.S.F. produisent des résultats fiables et réguliers.

Le déficit des centres d’entraînement

Le déficit correspond à la différence entre les recettes et les charges. Il faudra agir sur les deux leviers. Il y a aussi une question d’équité vis-à-vis des centres privés. C’est une trajectoire que nous avons choisi d’étaler dans le temps. Il n’est pas question de fermer un centre, mais nous avons déjà entamé des discussions avec les professionnels pour envisager des solutions permettant de réduire un déficit substantiel. L’objectif est aussi de rééquilibrer la situation entre les différents centres, dont les réalités sont parfois très hétérogènes.

Coopératives pour les centres d’entraînement ?

Je connais bien le modèle coopératif, celui des Scop. Ce que je sais aujourd’hui, c’est que le personnel est celui de France Galop. Mais si des propositions viables voient le jour, qui garantissent l’emploi et la qualité des pistes, et si une association d’entraîneurs ou autre souhaite reprendre un centre, la porte n’est pas fermée. Notre objectif, aujourd’hui, reste de réduire le déficit.

Réaction à l’inflation

Je pense qu’on n’a pas suffisamment anticipé l’inflation ni l’augmentation des salaires. L’entretien d’une piste, c’est essentiellement des frais de personnel. Or, les charges ont parfois augmenté plus vite que l’inflation. Sur les dix dernières années, les ajustements n’ont pas été faits. Aujourd’hui que j’ai la responsabilité, je suis dans l’obligation d’agir.

Adapter les prestations de service

Aujourd’hui, sur nos hippodromes et dans nos centres, nous avons un service de niveau cinq étoiles. Mais faut-il maintenir ce niveau d’excellence en acceptant d’en payer le prix, ou faut-il, certains jours ou sur certaines pistes, adapter les prestations ? C’est une question légitime.

Vente d’un hippodrome ?

France Galop exploite cinq hippodromes, mais ne possède qu’un seul site : Saint-Cloud. Il y a une quinzaine d’années, un projet avait été envisagé pour le transformer en zone d’habitation. Nous n’y étions pas favorables, même si la valeur foncière était très élevée — on parlait de 200 millions d’euros. Mais depuis, le P.L.U. a été modifié par le maire de Saint-Cloud : la zone n’est plus constructible. La valeur foncière est désormais sans commune mesure, autour de 20 millions d’euros. La vente de Saint-Cloud n’est donc pas à l’ordre du jour, d’autant qu’elle n’apporterait pas les moyens nécessaires pour investir dans l’avenir.

Exécution du plan : une gouvernance renforcée

La responsabilité de l’exécution du plan incombe au Conseil d’administration. Dans le cadre de la Commission gouvernance, nous avons mis en place deux Commissions : l’une dédiée à la communication, et l’autre aux finances. Ce sera le rôle de la seconde d’accompagner les équipes de France Galop dans la mise en œuvre du plan annoncé.

Un tableau de bord stratégique

Avec le Conseil, nous veillerons au suivi rigoureux de l’exécution du plan, et nous rendrons compte régulièrement de sa mise en œuvre et de ses résultats.

Questions courtes… réponses courtes ! 

Envisagez-vous un rapprochement avec la FDJ ?

Ah non ! 

Y a-t-il trop d’hippodromes en France ? 

Je ne crois pas.

Trop de courses ?

Non plus. Mais enfin, je préfère – et c’est l’orientation qu’on a prise – réduire quelques courses sur les P.M.H., on l’a dit, plutôt que de toucher aux allocations des P.M.H. Je pense qu’il y a un seuil au-dessous duquel il ne faut pas descendre en termes d’allocations. 

D’ici la fin de votre mandat, la T.V.A. de 10 % sera-t-elle mise en place ? 

J’en ai l’espoir, mais vu l’état des finances publiques françaises aujourd’hui… C’est un thème que j’ai relevé auprès de l’inspection des finances, mais je dois prendre en compte l’état général des finances publiques et, même si je me battrai pour ça, je ne prends pas l’engagement que ce soit fait en 2027. 

Le PMU doit-il se positionner sur les casinos en ligne si jamais l’État le valide ?

De la même façon que le PMU s’est positionné sur le pari sportif à l’ouverture du marché, je pense que oui.

Allez-vous revoir le système de gouvernance des Comités d’ici la fin de votre mandat ? 

Je ne pense pas qu’il y ait lieu maintenant de relancer une Commission gouvernance. Je pense que le Comité, le Conseil du plat, le Conseil de l’obstacle, les Comités des régions et les deux Commissions qui ont été mises en place assurent un fonctionnement harmonieux. Donc non, pas de modifications institutionnelles à mon sens.

Attendez-vous vraiment quelque chose du rapport de l’Inspection générale des finances qui va bientôt tomber ? 

Oui, parce qu’il a deux objectifs : la gouvernance et le financement de la filière. Je ne peux pas anticiper. Quand notre ministre de tutelle lance une inspection des finances, je pense que oui, on va être à l’écoute et il y aura certainement des propositions.

Le regroupement des trois Institutions dans le même immeuble apporte-t-il vraiment un plus ? 

C’est une communication plus fluide, et à l’heure du télétravail, c’est bien de se retrouver à la machine à café ! 

Si vous aviez été président de France Galop à l’époque, auriez-vous donné votre go à l’hippodrome de Longchamp ? 

Oui. On en voit les effets aujourd’hui : du sponsoring, des hospitalités, du public.

Avez-vous été surpris de la situation en arrivant à France Galop ? 

J’ai trouvé des équipes mobilisées, actives. Ce que j’admire, c’est quand même une organisation qui, avec le Trot, organise 18.000 courses par an. On parle souvent des trains qui n’arrivent pas à l’heure, mais là honnêtement, c’est une organisation qui tourne. Qu’est-ce qui m’a surpris ? Peut-être en effet, je ne m’attendais pas à voir un retournement de tendance au PMU. Après le Covid, 2022 avait été très bien, 2023 avait très bien démarré, et c’est vrai qu’on est surpris quand la tendance se retourne, oui bien sûr. 

Existe-t-il des projets concrets de diffusion, de production de contenus de type Netflix consacrés aux courses françaises ?

On continue à y travailler. Alors aujourd’hui, est-ce qu’il y a un projet concret ? Je ne peux pas vous dire oui, mais on continue à y travailler avec les sociétés de production pour disposer de la même fenêtre et de la même audience. 

Allez-vous supprimer les courses premium sur l’hippodrome de Clairefontaine ?

Non. 

On supprime les frais de déplacements pour les chevaux en P.M.H., cela sera-t-il le cas pour les jockeys également ? 

Non.

Dernière question, irez-vous à la fin de votre mandat de président de France Galop ? 

Oui, pourquoi ? Bien sûr !

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