Irésine comme à la maison

La rentrée d’Irésine (Manduro) s’est fait attendre, sa préparation ayant été ralentie par des myosites venues entacher son début de saison. Aller au plus simple a été le choix de Jean-Pierre, Jean-Paul, Marion et Fabien Gauvin, Bertrand et Cédric Millière, ainsi que Christian Goutelle. Irésine connaît la piste de Parilly par cÅ“ur : sur ses 16 succès, il en a remporté la moitié sur un tracé où il n’a jamais connu la défaite ! Samedi, dans le Prix Bedel (L), Irésine n’a pas impressionné, mais il n’avait pas son terrain de prédilection. Désormais âgé de 8ans, Irésine entame de la meilleure des façons une nouvelle saison !

Dans une course emmenée par Zen Spirit (Inns of Court), Irésine a aussitôt voyagé dans le sillage de ce dernier. Le rythme n’a pas été soutenu et tout s’est joué dans la ligne droite. Se décalant de quelques mètres de la lice intérieure, Mickaël Barzalona associé à Zen Spirit a offert l’opportunité à Irésine de plonger à la corde, et de rentrer en tête dans la ligne droite. Sur une piste donc trop légère pour ses réelles aptitudes, la star du Centre-Est a cependant réussi à accélérer sur sa classe avant de se faire attaquer un court instant par Le Combat Continue (De Treville)… en vain. Irésine était au-dessus et il s’impose d’une petite longueur, uniquement sollicité aux bras, devant Daring Prince (Zarak), qui a tracé une bonne ligne droite. Ce dernier devance d’un quart de longueur sa compagne d’entraînement Le Combat Continue.

Jean-Pierre Gauvin a expliqué : « Irésine a été victime de myosites, ce qui a repoussé sa rentrée. Il est sujet à ce problème mais c’est la première fois que cela nous contrarie autant. Il y a un mois, le cheval reprenait tout juste les petits canters, mais il s’est vite préparé. Nous sommes vraiment soulagés. Il prend de l’âge et j’avais vraiment peur de l’état du terrain. Ce n’est pas sa tasse de thé, mais il le fait bien. C’est un champion et ce n’est pas encore l’heure de la retraite pour lui ! Il est engagé dans le Grand Prix de Chantilly, mais cette course arrive vite. S’il était vraiment très bien et que la pluie venait à faire son apparition, cela pourrait être une option. Sinon, il pourrait courir La Coupe, sur 2.000m, épreuve qu’il a déjà gagnée. Ce sera à Longchamp, son hippodrome ! Ensuite, il pourrait prendre part au Grand Prix de Saint-Cloud comme l’année dernière… Mais il faut déjà savourer la course du jour. »​​​​​​

Dans le Prix Bedel (L), l’entraînement Stéphane Wattel était représenté par Daring Prince, qui n’était pas avantagé par la piste mesurée à 3,1, et Le Combat Continue qui devait rassurer après sa contre-performance dans le Prix Allez France (Gr3). Satisfait, le metteur au point deauvillais nous a confié : « Je suis content de leur attitude et de les voir ainsi performer. Daring Prince réalise sa meilleure valeur sur un terrain aussi bon. Nous sommes logiquement battus par Irésine, mais nous sommes ravis d’accéder au podium. Mes deux pensionnaires ont accéléré de belle manière, déployant une jolie action. Pour les deux, les choses vont dans le bon sens et nous devrions avoir de beaux objectifs cette année. Ce n’est pas qu’une question d’aptitude ni de distance, mais surtout une question d’envie, de moral. Dans le cas de Le Combat Continue, il faut réussir à trouver les bons réglages afin de lui donner envie. Elle a été montée plus près car elle commençait à se lasser d’être montée en attendant et de venir placer sa pointe de vitesse. Nous devions lui proposer quelque chose de différent et cela a fonctionné. »

Irésine est un élève de Marie-Louise van Dedem et Pierre Joyaux. C’est un fils de Manduro (Monsun), qui officiait au haras du Logis lors de sa conception. Assurément, Irésine est le meilleur cheval de distance intermédiaire de la production de son père en Europe. Jean-Pierre Gauvin a signé le bon à 6.000 € en octobre 2018, à Arqana, où il était présenté par le haras de Montaigu. La mère, Inanga (Oasis Dream), une élève de la marquise de Moratalla, a couru sept fois sans s’illustrer. Irésine fut son premier gagnant. Elle a aussi donné Cedrus (Chemical Charge), lauréat de son maiden à 3ans sur les 2.200m de Lyon-Parilly, et Purple Lady (Joshua Tree), lauréate en valeur 28,5 sur 2.400m. Cette dernière, pleine de Doctor Dino (Muhtathir), a été achetée 90.000 € par Horse Racing Advisory à la vente d’été Arqana. Inanga a un 3ans, Morus (Mondialiste) à l’entraînement chez Jean-Pierre Gauvin, ainsi qu’une yearling par Intello (Galileo).

La deuxième mère, Cas Royaux (Woodman), a donné neuf gagnants sur douze partants, le meilleur étant In Chambers (Oasis Dream), deuxième des Prix de Guiche et Daphnis (Grs3). Cas Royaux est aussi la grand-mère de trois autres black types : Earth Amber (Hurricane Run), deuxième des Sagaro Stakes (Gr3, 3.200m), Double Look (Mastercraftsman), troisième des Prix Roland de Chambure, Maurice Caillault, du Critérium du Languedoc (Ls), et de Scarlet Honey (Holy Roman Emperor), deuxième du Prix Caravelle et troisième du Prix des Lilas (Ls). La troisième mère, Rêve de Reine (Lyphard), a terminé deuxième du Prix Vanteaux (Gr3). Elle a produit Roi de Rome (Time for a Change), gagnant du Prix de Guiche (Gr3) puis étalon (d’obstacle) en France. C’est une famille qui fait partie de l’héritage que l’écurie Aland – Alec Head et Roland de Chambure – a « légué » à l’élevage français…