Jardin d’Arthel complètement retrouvé

Après un début de carrière très prometteur, marqué notamment par une victoire dans le Prix Philippe Ménager (L), Jardin d’Arthel (Cokoriko) n’était jamais vraiment parvenu à confirmer les espoirs placés en lui. Mais avec du repos, du moral, et de la fraîcheur, le représentant de la famille Cyprès, de l’écurie Patrick Joubert, de Francis Woods, et de son entraîneur Emmanuel Clayeux retrouve la plus haute marche du podium, et de quelle manière !

Jardin d’Arthel s’est fait discret tout au long du parcours, galopant parmi les derniers. Très sûr dans ses sauts, il n’a pas commis la moindre erreur. Encore loin dans le tournant final, le cheval a entamé son rapproché après le saut de la double barrière. Il est venu très vite sur le saut de l’ultime haie et aucun de ses adversaires n’a pu contester sa supériorité. Il domine de trois longueurs Jaguar des Obeaux (Joshua Tree) devant Jeriko Bouloise (Racinger) qui complète le podium trois longueurs et demie plus loin.

La famille Cyprès a connu un début de journée délicat, et la victoire de Jardin d’Arthel a apporté du baume au cœur à ses propriétaires. Jacques Cyprès a confié après la course : « Sa fin d’année de 4ans a été compliquée. Nous pensons qu’il était un peu malade. Nous l’avons alors mis au pré pendant dix mois avant de le reprendre à l’automne. Nous voulions le courir à Pau, mais il n’était toujours pas au top. Nous avons été patients, et je pense que nous le retrouvons enfin. Son jockey l’a très bien monté. Il a toujours eu du gaz. Sa rentrée à Moulins était bonne, même si ce n’était pas le même lot. Nous nous faisions un peu de souci sur son potentiel, mais il nous rassure aujourd’hui. Ce sont des journées importantes. Tout ne s’est pas passé comme nous l’aurions espéré dans les deux premières courses, donc nous avions un peu de stress pour celle-ci… »

Jaguar des Obeaux a signé la meilleure performance de sa carrière en s’emparant de la deuxième place, au terme d’une remontée remarquable dans la ligne droite. Cette jument, un peu froide dans le parcours, semble meilleure avec l’allongement des distances. Son entraîneur Nicolas Devilder confirmait après l’épreuve : « Je l’avais dit, c’est une jument de longue distance. Je voulais courir le Président, mais nous avions peur que ça aille trop vite. Si elle ne prend pas trop de poids, je suis sûr que le Prix Montgomery (Gr3) lui conviendra parfaitement. Et ce n’était même pas son terrain aujourd’hui, ce qui rend sa performance encore plus valorisante. » Jeriko Bouloise permet à Emmanuel Clayeux de placer ses deux pensionnaires sur le podium. Pour une première tentative à ce niveau, le joli gris a tracé une belle ligne droite, concluant plaisamment pour venir arracher la troisième place. Une performance encourageante qui confirme sa régularité et son potentiel.

Jardin d’Arthel a été élevé par le comte Guillaume de Brondeau, comme son nom l’indique. C’est un fils de Cokoriko (Robin des Champs), stationné au haras de Cercy, et d’Olga d’Arthel (Brier Creek), gagnante en steeple à Enghien et en haies à̀ Cagnes. Jardin d’Arthel est le sixième produit de sa mère qui compte sept gagnants en tout. On lui doit également Enjeux d’Arthel (Saddler Maker), vainqueur de sept courses dont le Prix Fondeur, et deuxième du Prix Robert de Clermont-Tonnerre (Gr3), ou encore de Lutèce d’Arthel (Cokoriko), invaincue en deux sorties cet hiver sur les haies de Pau puis deuxième d’une Classe 2 à Auteuil. Olga d’Arthel est par ailleurs la grand-mère de July Flower (Pastorois), lauréate du Prix Jacques de Vienne (Gr1 Aqps) et deuxième du Prix Renaud du Vivier (Gr1).

La deuxième mère, Didon (Cyborg), n’a pas couru, et Olga d’Arthel est son seul gagnant.