Le Qatar poursuit son développement au galop
Dimanche, le Prix du Jockey Club est une nouvelle fois associé au Qatar, un pays où les courses sont en plein développement. Le QREC – Qatar Racing and Equestrian Club, c’est-à -dire le France Galop local – cultive depuis des années ses liens avec la France où de nombreux Qataris ont des chevaux à l’élevage et/ou à l’entraînement. Hamad bin Abdulrahman Al Attiyah, le président du QREC, nous a confié sa vision du sponsoring et de l’évolution des courses dans son pays.
Le boom des courses au Qatar
À 48 heures de l’événement, Hamad bin Abdulrahman Al Attiyah nous a confié : « Le Qatar Prix du Jockey Club est une course importante en France, dans le calendrier hippique, et ce sponsoring constitue un prolongement naturel de notre partenariat avec France Galop qui s’étend également sur le week-end de l’Arc. Cela fait aussi partie de notre engagement en faveur des courses européennes. Nous sponsorisons également Goodwood par exemple. Et je pense qu’en France, le Prix du Jockey Club est la course la plus prestigieuse après le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. Et ce d’autant plus que c’est une épreuve classique qui fait les étalons. Le QREC associe donc son nom à la carrière de grands noms du sport hippique. Et ce n’est pas juste la question de sponsoriser cet événement. C’est un investissement dans l’avenir de ce sport. La France est une plateforme, un carrefour, depuis toujours, pour les pur-sang anglais et les pur-sang arabes. »
Plus de propriétaires et plus de courses au Qatar
Concernant l’évolution de la place des courses dans son pays, Hamad bin Abdulrahman Al Attiyah poursuit : « Depuis huit ans environ, on assiste à une évolution assez nette. Nous avons plus de propriétaires et plus de courses. La qualité est aussi bien plus élevée. Je me souviens qu’il y a vingt ans, six chevaux couraient le Derby. Maintenant, nous devons parfois en refuser. Les effectifs ont augmenté car les Qataris sont vraiment passionnés par les chevaux. Pour avoir une place dans les boxes mis à disposition par le QREC, il y a une liste d’attente avec plus de 300 demandes. L’arrivée récente de Wathnan Racing a vraiment fait monter le niveau. La victoire d’Hit Show dans la Dubai World Cyp a eu une belle visibilité. Wathnan fait briller le Qatar. C’était une victoire pour toute la communauté hippique du pays. Tous les entraîneurs, tous les propriétaires et tous les élus étaient vraiment extrêmement heureux. Cela aura un impact sur les propriétaires. Désormais, ils se disent que rien n’est impossible !
Comme partout dans le monde, les acteurs locaux du Qatar ont besoin de visibilité pour se projeter dans l’avenir et se développer. Au Qatar, c’est simple, nous faisons une planification à long terme pour que les propriétaires, les entraîneurs et nos partenaires internationaux sachent exactement à quoi s’attendre. C’est une question de confiance et cela encourage nos propriétaires à acheter de bons chevaux. Nous voulons poursuivre le développement du sport hippique dans notre pays. Cela inclura certainement aussi une amélioration des allocations et du programme local. Notre saison est très courte. Elle commence en octobre et se termine en mai. Mais grâce au nouvel hippodrome d’Al Uqda, qui nous permet d’avoir deux sites pour courir, la promotion des courses est plus facile. Nous avons de nouveaux entraîneurs et de nouveaux propriétaires. Dans deux ou trois ans, nous devrions pouvoir quantifier de manière plus précise l’impact de nos efforts. Le QREC travaille à élever le niveau, moderniser le système et le rendre plus professionnel. Et ce tout en essayant de conserver nos valeurs et nos traditions. »
La France et les pur-sang arabes
C’est grâce aux pur-sang arabes que le Qatar et la France se sont rapprochés… Hamad bin Abdulrahman Al Attiyah rapelle : « Depuis longtemps, le Qatar est un grand soutien du développement des courses de pur-sang arabes dans le monde, surtout en termes de qualité. La France offre un bon environnement. On y trouve de très bons entraîneurs et de très bonnes courses. En outre, le programme des courses arabes est vraiment fort. Et cela correspond à notre passion, à notre vision pour l’avenir des chevaux arabes. Beaucoup de Qataris ont des galopeurs en France, quitte à les faire voyager au Qatar pour les bonnes courses. On le voit avec Al Ghadeer (Al Mourtajez), appartenant à Son Excellence le cheikh Joaan Al Thani, qui est maintenant, selon moi, le meilleur cheval du monde chez les pur-sang arabes. À l’international, je veux que le QREC soit vu comme un acteur sérieux des courses. »
Le QREC a la ferme intention d’améliorer l’image de son événement phare, où la participation française (surtout chez les pur-sang arabes) est traditionnellement forte : « HH The Amir Sword Festival rassemble les courses les plus prestigieuses du Qatar. Nous voulons que ce festival devienne un rendez-vous de tout premier plan. Il a déjà une forte reconnaissance internationale. Mais nous travaillons à aller plus loin : de meilleurs concurrents, plus de visibilité… C’est un moment privilégié où le Qatar montre sa passion pour le sport hippique. Mais aussi son hospitalité et sa capacité à organiser ces courses. »
Former les acteurs de demain
On voit désoprmais de jeunes entraîneurs et jockeys qataris capables de briller à l’international depuis quelques années. Par exemple, Hamad Al Jehani entraîné Diego Ventura (Mehmas) qui a gagné le Prix de Pontarmé (L) le 15 mai. Le dimanche précédent, toujours à Longchamp, Faleh Bughenaim s’est imposé en selle sur Luwsail (Al Mourtajez) dans The President of the UAE Cup – Coupe d’Europe des Chevaux Arabes (Gr1 PA). Hamad bin Abdulrahman Al Attiyah réagit : « Pour nous, il est très important de former des jockeys. Parce que nous sommes une petite nation, nous devons trouver les talents et les mettre en avant. Faleh Bughenaim, qui monte en Europe, est un bon exemple. Nous avons aussi un garçon qui s’appelle Abdullah El Hadry. Nous avons sélectionné une dizaine de jeunes pilotes, qui sont soutenus pour aller se former à l’étranger. D’autres le font sur leurs propres moyens. »