Midak, de Lyon-la-Soie… au Grand Prix de Paris ?

Il n’y a pas qu’à Longchamp, Chantilly ou Deauville que des futurs très bons chevaux peuvent éclore, et Midak (Footstepsinthesand) en est le parfait exemple. Protégé des Aga Khan Studs, il a fait ses premiers pas au mois de mars dernier sur la P.S.F. de Lyon-la-Soie. Ses débuts étaient intéressants, mais de là à le retrouver quatre mois plus tard au départ d’un Gr1… Vendredi, après son succès dans le Prix Greffulhe (Gr3), c’est pourtant le chemin qu’il va prendre. Avec Midak, Surabad (Bated Breath), Daryz (Sea the Stars) et Azimpour (Dubawi), les Aga Khan Studs ont toutes les chances d’être très bien armés dans le Grand Prix de Paris (Gr1) !

Malgré son numéro 5 (sur 5) dans les stalles, Midak est venu progressivement se placer en tête de l’épreuve. Les oreilles bien pointées, il avait dans son sillage Dioptase (New Bay). Uther (Camelot) était dernier, peinant à entrer dans sa course. L’épreuve a été menée bon train, sur une piste rapide et Midak s’est montré sérieux du départ à l’arrivée. Poulain doté d’une grande action, il a lancé l’épreuve dès l’entrée de la ligne droite. Et n’attendant pas les attaques, il a allongé ses foulées pour se détacher et rapidement s’assurer le succès. Dans un bon style, il s’impose de deux longueurs et demie devant Dioptase, lequel a résisté à la bonne fin de course d’Uther.

Nemone Routh, racing manager d’Aiglemont, a déclaré : « Avec lui, nous pensons plutôt au Grand Prix de Paris qu’au Jockey Club. Il n’est pas engagé mais, grâce à France Galop, si vous gagnez certaines préparatoires, la supplémentation est remboursée. Le Prix Greffulhe en fait partie. C’est une très bonne initiative de France Galop car ces chevaux peuvent être très tardifs et progressent avec les courses. Au moment des engagements en février, nous ne savons pas forcément qui sont les bons chevaux. La mère de Midak avait beaucoup de tenue, elle a gagné sur 2.900m. Son père, Footstepsinthesand, a certainement apporté un peu de vitesse. Midak est un beau poulain, il a apprécié la piste rapide. Pour la suite, il faudra se poser et réfléchir au programme. Nous avons Surabad dans le Prix du Lys (Gr3) et Daryz devrait être au départ du Prix Ridgway (L)… Quant à Azimpour et Midak, nous n’avons pas encore choisi. Le Grand Prix de Paris se tient à la mi-juillet, il va falloir les revoir avant. » Francis-Henri Graffard a ajouté : « C’est un poulain qui a de la qualité. Aujourd’hui, il a montré davantage de sérieux. Physiquement, il est de plus en plus fort. Son cavalier du matin se donne du mal, l’équipe fait du très bon travail. Ce sont des chevaux avec lesquels il faut savoir aller dans leur sens. »

Dioptase est un « vilain petit canard ». Il a beaucoup de caractère, ce qui lui a certainement joué des tours lors de ses sorties précédentes, mais sa personnalité peut également être une force. Alors que beaucoup pensaient qu’il avait montré ses limites, sa performance dans le Prix Greffulhe remet tout en jeu positivement. Jérémy Para, son copropriétaire, nous a dit : « Nous sommes très contents de sa performance ! Devancer un cheval comme Uther, qui affiche une valeur de 50,5, c’est magnifique. Nous l’avons toujours aimé et estimé. La corde à gauche ne nous inquiétait pas : nous savions qu’il en était capable. C’est un poulain très sympa, qui a beaucoup de qualités… et de caractère ! Je pense que le fait qu’il soit un peu « grimacier », comme on dit dans le milieu, est aussi ce qui fait sa force. Il devrait maintenant se diriger vers le Prix du Jockey Club. Nous aimons les courses, les grandes – c’est pour cela qu’on se lève le matin ! »

Lauréat du Prix Noailles (Gr3) dans un bon style, Uther était attendu pour une confirmation dans le Prix Greffulhe. Pris de vitesse tout le parcours, il sera à reprendre sur plus long comme nous l’a confirmé Pierre-Yves Bureau, représentant de l’écurie Wertheimer & Frère : « Il faudra analyser ce qu’il ressort dans les prochains jours mais Uther devra être revu sur plus long. Nous ne sommes pas certains que le terrain rapide l’ait avantagé. »

Élevé par les Aga Khan Studs, Midak est un fils de Footstepsinthesand (Giant’s Causeway), stationné à Coolmore, et de Minya (Sinndar), lauréate de deux courses sur 2.600m et 2.900m. Présentée pleine de Victor Ludorum (Shamardal) à la vente d’élevage d’Arqana en 2022 par les Aga Khan Studs, elle a été achetée 16.000 € par F.B.A. Jusqu’à ce jour, Minya n’avait pas très bien produit. Midak est son cinquième produit et deuxième gagnant. Son premier, Minakiya (Iffraaj) est lauréate d’une course de haies sur 3.500m. Les Aga Khan Studs se sont séparés des quatre sœurs de Midak pour un total de 29.500 €.

La deuxième mère, Minatlya (Linamix), a remporté le Prix de Royaumont (Gr3) et le Prix Caravelle (L). Elle a aussi donné Mandistana (Azamour), deuxième du Prix de Malleret (Gr2) et troisième du Prix de Royaumont (Gr3), Mila (Cape Cross), lauréate du Prix de Thiberville (L). La troisième mère est à l’origine de Manighar (Linamix), multiple lauréat de Gr1 en Australie (Ranvet Stakes, The BMW, Dubai Australian Cup), mais aussi du Prix Chaudenay (Gr2) en France.

Départ à 1.000m : 1’10’’29

De 1.000m à 600m : 26’’06

De 600m à 400m : 11’’86

De 400m à 200m : 11’’49

De 200m à l’arrivée : 11’’94

Temps total : 2’11’’64