NITOI (RS) SANS TREMBLER VERS LE JOCKEY CLUB

Très estimé par son entourage, Nitoi (RS) (Siyouni) a été le favori des trois courses qu’il a disputées à ce jour ! Cependant, dans le Prix Noailles (Gr3), il a été battu par son compagnon de casaque Uther (RS) (Camelot). Vendredi à Chantilly, il était encore une fois favori. Mais cette fois, il s’est imposé avec assurance dans le Prix de Suresnes (L), la préparatoire au Prix du Jockey Club (Gr1) qui a révélé Ace Impact (Cracksman) et Sottsass (Siyouni) !

Juwelier a animé le début de l’épreuve, avec le futur lauréat à son contact. En bon terrain, avec un train sélectif, Nitoi a vraiment eu la course parfaite. Et lorsque l’animateur a montré ses limites dans la ligne droite, il s’est retrouvé en tête mécaniquement. Leffard (Le Havre) est venu le challenger, mais Nitoi n’a rien lâché et il s’impose avec un écart minimal. Leffard, proche deuxième, réalise une très belle performance pour sa première à ce niveau de la compétition. New Ground (New Bay) était loin au moment de l’accélération finale et il a dû refaire beaucoup de terrain pour se classer troisième à trois quarts de longueur. Il laisse une très belle impression. Azimpour (Dubawi), proche quatrième, s’est vraisemblablement fait mal et il est allé directement chez le vétérinaire en sortant de piste.

Ce Prix de Suresnes était le théâtre de la rencontre entre la ligne du Noailles, représentée par Nitoi, et celle de La Force, avec Azimpour, New Ground et Nizam (Pinatubo). C’est donc le Noailles qui a pris du crédit avec le succès de Nitoi ! Pierre-Yves Bureau, s’exprimant au nom de l’écurie Wertheimer & Frère, nous a confié : « Nitoi a toujours été estimé, et lors de sa victoire, Maxime Guyon l’avait beaucoup aimé. Sa rentrée dans le Noailles était bonne, car Uther est aussi un poulain que nous aimons bien. Aujourd’hui, j’ai beaucoup aimé voir Nitoi lutteur et dur. Il montre qu’il est aussi compétitif sur 2.000m. Si on peut passer par la case « Jockey Club », c’est une très bonne chose. Comme Uther, il commence à avoir du métier. C’est un lot de sujets estimés, et l’avenir nous dira si c’était effectivement justifié. Mais il est intéressant de le voir s’imposer ainsi, et les 100m supplémentaires ne le dérangeront pas. Nitoi est un poulain assez impressionnant physiquement. La course sélective l’a certainement aidé. Mais il est facile, et c’est très positif. »

Passer d’une Classe 2 à Toulouse à une préparatoire classique, c’est faire un sacré bond en avant. Proche deuxième, Leffard a vraiment très bien couru en signant une fin de course remarquée, pour le plus grand bonheur de son éleveur Pierre Talvard, qui avait fait le déplacement à Chantilly, et de John Hammond, racing manager de Gérard Augustin-Normand. Remporter le Derby français avec un des derniers fils de Le Havre (Noverre)… cela ne manquerait pas de panache pour Jean-Claude Rouget, l’entraîneur, et Gérard Augustin-Normand, le copropriétaire. C’est aussi l’avis de Jean-Bernard Eyquem. Tout sourire, il nous a confié en marchant vers les vestiaires : « Il court vraiment très bien. C’était un test, mais nous savions ce que nous avons dans les mains. Le patron, Jean-René Dubosc et moi-même ne sommes pas surpris de sa performance. J’ai voulu être gentil avec lui. Nous voulions simplement voir s’il avait la capacité à lutter avec des poulains de ce niveau. On sera plus dur s’il le faut dans trois semaines, lors du Jockey Club. »

Encore loin à mi-ligne droite, New Ground signe les meilleurs temps partiels de la phase finale pour se classer bon troisième, après avoir été allant en début de parcours. C’est encourageant pour la suite et son entraîneur Henri Devin nous a confié : « Je l’ai trouvé très bon dans sa course. Il a beaucoup appris depuis sa dernière sortie et avait besoin de cet engagement pour progresser. La fois précédente, il s’était montré un peu allant car il était trop frais. C’est un cheval avec énormément d’influx, donc il s’est montré un peu plus posé cette fois. J’espère qu’il évoluera encore lors de sa prochaine sortie. Pour la suite, plusieurs options sont possibles, mais il faudra en discuter avec les propriétaires. »

Élevé par ses propriétaires, l’écurie Wertheimer & Frère, Nitoi est un fils de Siyouni (Pivotal), étalon des Aga Khan Studs et de l’américaine Lady Zuzu (Dynaformer), troisième des Edgewood Stakes (Gr3, 1.700m) et deuxième des Regret Stakes (Gr3, 1.800m). En 2016, à la vente d’élevage de Fasig-Tipton, la jument avait été acquise 2.350.000 $ pleine de War Front (Danzig) par l’écurie Wertheimer & Frère. Nitoi est le quatrième produit gagnant de sa mère après Warzuzu (War Front), laquelle a gagné son maiden sur 1.500m avant de devenir poulinière, Zileo (Galileo) également gagnant de maiden mais sur 2.650m puis exporté en Irlande, et surtout Junko (Intello), gagnant du Hong Kong Vase et du Grosser Preis von Bayern (Grs1).

La deuxième mère, Indy Pick (AP Indy), est gagnante aux États-Unis à 2ans et 3ans avant d’avoir des prétentions au niveau Gr1. Outre Lady Zuzu, c’est la mère de l’étalon Optimizer (English Channel), vainqueur de trois Grs3, deuxième notamment du Woodford Reserve Manhattan Handicap (Gr1, 2.000m) et des Woodford Reserve Turf Classic Stakes (Gr1, 1.800m).

Départ à 1.000m : 1’01’’43

De 1.000m à 600m : 25’’66

De 600m à 400m : 12’’05

De 400m à 200m : 11’’42

De 200m à l’arrivée : 11’’72

Temps total : 2’02’’28