Rafale Design, une grande première pour Jean-Noël Bocahut

« Nous ne sommes pas des gens riches (rires) mais nous aimons les courses. » 77 ans, 15 % d’un bon poulain, voici la vie de retraité de Jean-Noël Bocahut, heureux copropriétaire de Rafale Design (Starspangledbanner) et qui était bien présent jeudi en début de soirée à Longchamp pour assister à la victoire de son poulain dans le Prix Hocquart (Gr3). Mais il n’est pas seul dans l’aventure, puisqu’il est associé à Laurent Dassault, Cormac Farrell (breeze up consignor qui opère sous le nom CF Bloodstock), Laurent Nobile, Ghislain Bozo ainsi que Frank Dhooghe (que l’on connaît comme copropriétaire de Sevenna’s Knight sous la bannière OTI). Si Jean-Noël Bocahut et son épouse étaient les seuls copropriétaires à Longchamp pour cette préparatoire, ils devraient être rejoints par le reste de l’équipe le 13 juillet prochain, sur ce même hippodrome, à l’occasion du Grand Prix de Paris (Gr1), qui devrait désormais être le prochain objectif de Rafale Design.

Bien sorti des stalles, Rafale Design a été repris par Christophe Soumillon afin d’être positionné en seconde partie de peloton. L’épreuve a été animée par Zarakchic (Zarak), qui a tenté de cadenasser le rythme. Voulant anticiper le démarrage, Christophe Soumillon a décalé le futur lauréat dans la fausse ligne droite. Progressant alors en pleine piste, il s’est rapproché librement des premiers. Changeant de jambe à 250m du but, Rafale Design a su accélérer nettement avant de s’assurer l’avantage. Avec une grande facilité, il a filé jusqu’au poteau dans une action plaisante pour s’imposer d’une franche longueur devant Asmarani (Sottsass), qui a mis du temps à trouver son action, mais a réussi à devancer Zarakchic d’une tête.

C’est avec beaucoup d’émotion que Jean-Noël Bocahut nous a dit : « Nous avions peur du terrain ! En effet, le poulain n’aime pas les pistes trop souples. Pour nous, petits propriétaires, avoir 15 % d’un cheval comme lui est exceptionnel. C’est notre première victoire de Groupe. Nous ne sommes pas des gens riches (rires) mais nous aimons les courses. J’ai connu ce milieu grâce à mon père. Quand j’étais plus jeune, mon père tenait un café-restaurant et il jouait aux courses. J’ai commencé à jouer un petit peu aux courses quand j’avais 12 ans ! Mais depuis j’ai arrêté. Nous avons des parts de chevaux depuis une petite dizaine d’années. Nous avons commencé avec des chevaux d’obstacle, mais ils se sont accidentés et nous nous sommes essentiellement dirigés vers le plat. Nous avons quatre chevaux chez Yann Barberot et un cheval d’obstacle chez Patrice Quinton. Les entraîneurs sont adorables ! Nous vivons à Issy-les-Moulineaux et sommes à la retraite. »

Entraîneur lauréat, Yann Barberot a ajouté : « C’est mon meilleur 3ans mais j’étais un peu inquiet avec la pluie tombée hier soir. En bon terrain, il est encore meilleur. Il possède un grand braquet et beaucoup de tenue. Dès lors, il sera encore mieux sur plus long. C’est un poulain qui vient avec le temps. J’avais comme plan le Prix du Lys mais nous allons maintenant pouvoir revenir à Longchamp au mois de juillet ! » 

Asmarani a, comme beaucoup de protégés des Aga Khan Studs, un physique qui sort de l’ordinaire. Très haut sur jambes, il dégage beaucoup de puissance. Il a débuté puis gagné sur 2.400m. Dans le Prix Hocquart, les 2.200m semblaient un peu courts pour lui, et il devrait rapidement se tester sur les 3.000m, comme nous l’a indiqué Nemone Routh : « Nous sommes très contents. Ce n’est que sa troisième course et il n’est pas encore arrivé à maturité. Mickaël Barzalona a dit qu’il allait encore un peu par à-coups. Il ne pensait pas qu’il allait venir chercher la deuxième place. Plus la distance s’allonge, plus il va vite. Il n’a pas le changement de vitesse qu’a pu avoir le gagnant. Quand il passe le poteau, il poursuit encore son effort. Il sera donc meilleur sur plus long. Je crois que Francis vise les courses de stayers. Il y a notamment le Prix Michel Houyvet (L) à Deauville. Mais une chose est sûre : ce grand cheval avec beaucoup de fond va encore s’endurcir. »

Zarakchic n’est pas très grand mais il possède de beaux points de force. Encore un peu tendre à son entrée au rond de présentation, il a cependant montré davantage de sérieux en piste. Sa performance est bonne et ne fait que confirmer ce que pense Jérôme Reynier, son mentor : « C’est un poulain que nous avons toujours bien aimé, c’est pour cela qu’il avait débuté à Longchamp. Il a ensuite confirmé en gagnant son maiden. Nous avons souhaité éviter Cagnes-sur-Mer. Nous avons pris notre temps avec lui et pour sa rentrée à Marseille-Borély, la distance s’est avérée un peu courte. Il a échoué du minimum, en venant terminer fort en pleine piste. Ensuite, à Salon-de-Provence, la course s’est jouée sur un sprint, ce qui l’a totalement desservi. Nous avons fait comme si Zarakchic s’était imposé lors de cette sortie, et suivi le programme. Les lignes n’étaient pas mauvaises, puisque Dioptase s’est ensuite bien comporté dans le Greffulhe. Aujourd’hui, il perd le premier accessit aux abords du poteau. C’est encourageant et cela prouve sa qualité. Il va progresser avec le temps. Dans son état d’esprit, il me fait penser à Zarakem. Il peut être un peu bouillant mais il se donne. À ce stade de sa carrière, Zarakem n’avait gagné qu’un maiden et deux Classes 2. Zarakchic est déjà en avance sur lui et je lui souhaite de pouvoir gagner un Gr2 et se placer d’un Gr1 à Royal Ascot. »

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Élevé par Newstead Breeding LLC, Rafale Design est passé́ trois fois en vente. Présenté foal par Castlehyde Stud chez Goffs, il a été acheté par Whitehall Stables pour 48.000 €. Yearling, présenté par Whitehall Stables chez Goffs, il a été vendu 75.000 € à CF Bloodstock. Enfin il a été vendu 200.000 € (à l’amiable) lors de la breeze up Arqana à Meridian International. Il était présenté par CF Bloodstock. C’est un fils de Starspangledbanner (Choisir), étalon de Coolmore, et de Fashion Design (Montjeu), qui a pris trois places à 3ans. Elle a eu un autre partant, Eternal Presence (Mastercraftsman), qui a pris des places en obstacle après une courte carrière en plat. Au haras, la poulinière a un yearling par Ten Sovereigns (No Nay Never). La jument a été saillie par Blackbeard (No Nay Never) en 2024. 

La deuxième mère, Sense of Style (Thunder Gulch), a enlevé les Matron Stakes (Gr1, 1.600m, 2ans) aux États-Unis. On lui doit aussi Only a Pleasure (Montjeu), vainqueur du Prix Michel Houyvet (L) et troisième du Prix de Lutèce (Gr3). Sous la troisième mère, on retrouve le nom de Valentine Waltz (Be my Guest), lauréate de la Poule d’Essai des Pouliches (Gr1). Plus loin dans le pedigree, on retrouve également la grande souche de Mill Princess (Last Tycoon, Immortal Verse, Henri Matisse…)

Départ à 1.000m : 1’08’’30

De 1.000m à 600m : 1’06’’45

De 600m à 400m : 58’’70

De 400m à 200m : 54’’85

De 200m à l’arrivée : 57’’45

Temps total : 2’22’’74