Un nez, un Gr1, Kivala du Berlais au sommet

« Les trois premiers de cette course sont des guerriers. Ils se sont battus comme des lions. » Voici les mots de Marc-Antoine Lucas, du haras du Berlais, quelques minutes après la victoire de leur protégé Kivala du Berlais (Saint des Saints) dans le Prix Alain du Breil – Course de Haies de Printemps des 4ans (Gr1). Le haras du Berlais n’est pas seul dans l’aventure, puisqu’il est associé à Alain Benaroch et Stéphane Szwarc, dont Kivala du Berlais défend les couleurs. Une association qui a déjà brillé au plus haut niveau : souvenez-vous de Goliath du Berlais (Saint des Saints), qui avait conclu sa carrière par une victoire dans le Prix Ferdinand Dufaure (Gr1). Si Goliath du Berlais a commencé sa carrière sur les haies avant de la conclure sur le steeple, tous deux ont un point commun : être venus avec les courses. Goliath du Berlais a ouvert son palmarès lors de sa cinquième sortie, tandis que Kivala du Berlais s’est imposé pour sa quatrième apparition. Hongre, Kivala du Berlais ne peut prétendre à une carrière d’étalon, mais semble prêt à nous offrir du beau sport sur les haies et peut-être bientôt en steeple ?

Sans grande surprise, l’épreuve a été emmenée par Nikkaluokta (Cloth of Stars), qui a rapidement pris plusieurs longueurs d’avance. Kivala du Berlais, associé à Felix de Giles, évoluait dans la première partie du peloton. Se faisant oublier, sans faire d’efforts superflus, il s’est montré sérieux dans ses sauts. En face, à six obstacles du but, Kivala du Berlais a été le premier à partir en chasse derrière Nikkaluokta, toujours en tête. Deuxième à l’entrée du dernier tournant, il a pisté le plus longtemps possible son leader, jusqu’au moment où il a été attaqué par Six Figures (RS) (Harzand), venu sèchement avant l’entrée de la ligne droite. Mais Felix de Giles n’a pas paniqué et il a laissé respirer son partenaire, qui est revenu à la hauteur des premiers. Dans son sillage, Musique Maestro (RS) (Kapgarde), qui s’était totalement fait oublier durant le parcours, n’a pas perdu de temps pour les rejoindre entre les deux dernières haies. Et sur la portion plate, alors que Six Figures et Kivala du Berlais semblaient partis pour se disputer la palme en pleine piste, Musique Maestro s’est invité à la fête, isolé à la corde. Le spectacle a été somptueux dans une arrivée très longtemps indécise. À la photo, Kivala du Berlais s’impose d’un nez devant Musique Maestro. Une encolure plus loin, Six Figures complète le podium.

Marc-Antoine Lucas, du haras du Berlais, nous a dit : « Stéphane Szwarc et le haras du Berlais ont déjà connu une belle réussite avec Goliath du Berlais. C’est une association qui fonctionne bien ! David Cottin a réalisé un super travail avec lui. À 3ans, le poulain manquait un peu de maturité et il a vraiment évolué dans le bon sens. Il pouvait être délicat mais ce genre de chevaux, David les gère très bien. Aujourd’hui, Kivala du Berlais est pro, comme il l’a prouvé. C’est dommage pour Bertrand Lestrade, qui aurait dû lui être associé, mais Felix a réalisé un excellent travail avec lui. Physiquement, le cheval a aussi changé. Aujourd’hui, la concurrence était forte, mais nous étions vraiment confiants après sa course de rentrée. Les trois premiers de cette course sont des guerriers, ils se sont battus comme des lions. Tout s’est joué à la photo, et c’est toujours plaisant de tenir ce Gr1 ! Cette victoire est de bon augure pour le prochain automne… Je viens d’avoir David au téléphone, il était vraiment ému et heureux, il mérite cette victoire. »

Musique Maestro est un vrai cheval d’Auteuil et il l’a prouvé dès ses bons débuts sur les haies. Confirmant rapidement, il a ensuite été aligné au départ du Prix Cambacérès (Gr1), où il n’avait pu répondre présent. Cet hiver, il s’est aussi testé sur le steeple de Pau avant de revenir sur les haies d’Auteuil. Quatrième du Prix Amadou (Gr2) derrière Six Figures et Kivala du Berlais, il portait ce dimanche les œillères australiennes pour la première fois.  Son mentor Joel Boisnard analyse : « Il court vraiment très bien. Il n’y a rien à redire. Il prouve à quel point il est un bon cheval. Je suis ravi pour la famille Papot. Ils méritent d’avoir de tels chevaux. Nous verrons dans les jours à venir qu’elle sera la suite de son programme… »

Au rond de présentation du Prix Alain du Breil, Six Figures était incroyable. Ce poulain dégage beaucoup de puissance, de classe et il était présenté dans un superbe état. Lauréat du Prix Amadou devant ceux qui l’ont devancé aujourd’hui, il n’a cependant pas dit son dernier mot et pourra certainement tenter de prendre sa revanche. Thomas Sivadier, copropriétaire de Six Figures, nous a dit : « Le cheval court super bien aujourd’hui. Il fait sa valeur. Cette tentative faisait figure de deuxième course, puisqu’il était tombé lors de sa rentrée. C’est un cheval en devenir. Il n’est pas encore venu à 100 %. Nous sommes troisièmes, battus de très peu. C’est toujours un peu rageant… Les terrains plus souples de l’automne vont l’avantager. La voie du steeple sera royale dans les années à venir. »

Après la victoire de Léopard du Berlais (Ectot) dans le Prix Aguado (Gr3), c’est au tour de Kivala du Berlais de faire briller l’élevage de la famille Lucas ! Élevé par le haras du Berlais, c’est un fils de Saint des Saints (Cadoudal), le grand sire de la dernière décennie sur les obstacles français.

Kivala du Berlais est un fils de Kadika (Poliglote), une jument inédite, dont il est le troisième vainqueur. C’est le frère de Kalif du Berlais (RS) (Masked Marvel), lauréat de l’Adonis Hurdle (Gr2) et troisième de Gr1 sur les claies d’Aintree, et de Kansas du Berlais (Martaline), vainqueur sur les claies de Fontwell. Depuis 2022, la jument produit pour l’Irlandais Paul Kelleher. Après Kivala du Berlais, Kadika a eu une 2ans par Born to Sea (Invincible Spirit), une yearling, Mahadevi (Nirvana du Berlais), et un foal par Bathyrhon (Monsun).

La deuxième mère Kotkira (Subotica) est gagnante sur les haies d’Auteuil au second semestre de ses 3ans. C’est la sœur de Kobrouk (RS) (Saint des Saints), vainqueur des Prix Congress (Gr2) et Orcada (Gr3), deuxième des Prix Ferdinand Dufaure et Maurice Gillois (Grs1), de Katgary (Ballingarry), lauréat sur les haies d’Enghien et deuxième de Gr3 sur les claies de Cheltenham, et de Kalmonika (Saint des Saints), gagnante de quatre de ses six sorties sur les obstacles. Sous la quatrième mère Kakira (Cadoudal), une jument inédite, on retrouve les noms de Kotkita (Subotica), lauréate du Prix Cambacérès (Gr1), mère de Kotkikova (RS) (Martaline), gagnante du Prix Ferdinand Dufaure (Gr1)… liste non exhaustive. La cinquième mère de Koliriska est la matrone Kotkie (Rheffic), lauréate de quatre courses sur les haies parisiennes et surtout mère des cracks Katko (Carmarthen) et Kotkijet (Cadoudal) qui comptent cinq Grands Steeple-Chases de Paris (Gr1) à eux deux.