À la table ronde d’Au-delà des Pistes, lundi
Lundi matin, la filière s’est retrouvée autour du sort des chevaux après leur carrière. La table ronde organisée le 30 juin par l’association Au-delà des Pistes, à l’issue de son Assemblée générale, a donné lieu à un échange nourri entre différents maillons de la filière. Tous se sont entendus sur la nécessité de faire évoluer les mentalités, les pratiques et les responsabilités.
Une association saluée pour son rôle structurant
« Ce que fait Au-delà des Pistes, c’est la définition même du Race & Care », a salué Pauline Chehboub, en rappelant l’importance de la reconversion et de la convalescence pour une filière plus éthique. Tim Donworth, lui, a mis en perspective son expérience à l’international : « J’ai beaucoup voyagé, et ce que fait cette association est rare : elle est bien organisée, efficace et apporte énormément à la filière. » Des propos confirmés par Clotilde de Barmon, responsable du placement des chevaux et du référencement des écuries de reconversion : « Tout le monde était d’accord autour de la table. Le plus important maintenant, c’est que les paroles se traduisent en actes, pour faire avancer concrètement les choses. »
Responsabiliser dès l’amont
Tous les intervenants l’ont dit : la charge de la reconversion ne peut pas reposer uniquement sur les épaules d’Au-delà des Pistes. Les propriétaires doivent être sensibilisés dès l’achat, tout comme les courtiers et les entraîneurs. L’idée a même été évoquée d’associer l’adhésion à l’association à l’agrément d’un propriétaire ou à la vente d’un cheval. Le sujet des accidents en course a également été abordé. « Si un vétérinaire estime qu’un cheval peut vivre, alors il doit vivre, a-t-il été rappelé. Le propriétaire ne peut pas s’y substituer. » Ce respect de l’avis vétérinaire, dans un souci de bien-être animal, doit s’accompagner d’une responsabilisation financière. Trop souvent, les frais de convalescence ou les soins lourds restent à la charge de l’association.
Une dynamique collective à renforcer
Alix Chopin, vice-présidente, a retracé les origines de l’association, fondée par Lisa-Jane Graffard et Nemone Routh : « C’est parti de deux volontés individuelles. Aujourd’hui, tout le monde s’y identifie. » Mais le développement reste progressif, ralenti par un manque de moyens qui oblige à faire des choix. La traçabilité des chevaux, par exemple, reste difficile à assurer. Clotilde de Barmon note cependant un changement de ton encourageant : « Ce qui est ressorti de cette table ronde, c’est que la filière est de notre côté. Il faut que les réunions de ce type se multiplient et que les professionnels parlent fort, s’engagent, osent porter ces sujets. »