0,00 EUR

Votre panier est vide.

0,00 EUR

Votre panier est vide.

vendredi 18 juillet 2025
AccueilVentesÀ Paray-le-Monial, l’obstacle à la croisée des chemins

À Paray-le-Monial, l’obstacle à la croisée des chemins

À Paray-le-Monial, l’obstacle à la croisée des chemins

Après Cercy-la-Tour, le microcosme de l’obstacle s’était donné rendez-vous le lendemain à Paray-le-Monial pour le Chaser Day. C’est-à-dire la deuxième journée des 48H de l’AQPS. Même en Saône-et-Loire, la demande est ce que l’on appelle sélective… dans une discipline qui fait le grand écart entre les exigences du marché et l’espoir de sauver la base de la pyramide.

Par Adrien Cugnasse

ac@jourdegalop.com

Après une soirée très réussie – bravo aux organisateurs – la journée de jeudi a débuté par les yearlings et les 2ans. Mais ce sont bien sûr les foals, au programme de l’après-midi, qui constituaient le plat de résistance. Cette catégorie permet de voir des produits de jeunes étalons et chacun essaye donc de « lire dans le marc de café » pour savoir qui sera le futur bon étalon de demain. Bien sûr, cela n’a rien de facile et nous avons tous en mémoire un bon sire dont les premiers produits n’ont pas brillé en concours de modèle et allures. Mais produire beau et d’aplomb, c’est déjà un bon début. Et d’ailleurs, si on regarde l’édition 2015 du Chaser Day, le bilan est plutôt bon ! Sur les podiums des foals, on trouvait en effet Fontaine Collonges (Saddler Maker) lauréate de Groupe, Fearless Lady (Cokoriko) deuxième du Prix d’Essai des Pouliches, Gabynako (Tirwanako) cinq fois placé de Gr1 en Irlande…

En souvenir de Hyères III

Le champion suprême des foals 2025 revient à un élève de Jean-Charles Pallot (le lot 95) dont la mère a déjà donné un bon cheval avec What Path (Coastal Path), placé de Listed sur les haies de Cork. On ne peut pas faire plus local comme origine car la souche vient de chez Paul Boulard – qui était installé non loin de Paray-le-Monial – à qui elle avait donné la championne Hyères III (Tosco). Jean-Charles Pallot a eu la bonne idée d’aller à Joshua Tree (Montjeu), alors stationné dans l’Ouest, et qui a depuis rejoint le haras de Cercy. La jument a été saillie très précisément six jours après la victoire de Youtwo Glass (Joshua Tree) dans le Prix Murat (Gr2).

Un œil sur les jeunes étalons

Les reproducteurs bien établis de la région étaient bien représentés comme Tunis (Estejo) père de la gagnante des foals femelles pur-sang (section) pour le domaine de Reuillet, et Karaktar (High Chaparral) géniteur du lauréat de la section 1 des mâles AQPS pour Clotilde de Barmont. Anciennement stationné en Allemagne, Tai Chi (High Chaparral) a donné des gagnants de Groupe en Allemagne – avec pas loin de 10 % de black types par partants, ce qui est toujours difficile à atteindre pour un étalon à petit prix – et il a le profil pour bien réussir sur le marché français de l’obstacle. L’étalon stationné au haras des Beaux avait ses premiers foals cette année. Deux ont remporté leur section à Paray-le-Monial et il faut certainement y voir un bon signe. Tai Chi a donné la gagnante des foals femelles pur-sang (section 1) pour Xavier Lamy et la lauréate des foals femelles AQPS pour l’élevage des Lavriots. Débutant au haras du Lion, Mendocino (Adlerflug) a pour l’instant cinq foals immatriculés et l’un d’eux – présenté par Nicolas Ferrand – a remporté la section 1 des foals mâles pur-sang. Latrobe (Camelot) a déjà fait le plus dur en donnant récemment un gagnant de Groupe à Auteuil. L’étalon du haras de la Tuilerie était représenté à Paray-le-Monial par le lauréat de la section 2 des mâles AQPS pour le domaine Saint-Georges.

1re F25 (Lot 40) par Tai Chi & Face à Face

Présentée par Élevage des Lavriots

2e F25 (Lot 42) par Karaktar & Habanera

Présentée par Haras de Palinges

3e F25 (Lot 43) par Robin du Nord & Ines de Larcelière

Présentée par Lisa Tahon

1re F25 (Lot 57) par Tai Chi & Exotique Cotte

Présentée par Xavier Lamy

2e F25 (Lot 55) par Cokoriko & Dernière Minute

Présentée par Haras de la Tour, Imperium Racing, Francis Matzinger

3e F25 (Lot 51) par Karaktar & Victoire du Seuil

Présentée par Haras de la Reconce & Catherine Boudot

1re F25 (Lot 64) par Tunis & Galatée des Sablon

Présentée par Domaine de Reuillet (Florent Lanier)

2e F25 (Lot 65) par Tunis & Gaspatir

Présentée par Haras de Sivola

3e F25 (Lot 63) par Cokoriko & Jolie d’État

Présentée par Jean-Charles Pallot

1er M25 (Lot 68) par Karaktar & De Bonne Guerre

Présenté par Clotilde de Barmont

2e M25 (Lot 72) par Battle of Marengo & Fodile

Présenté par Haras de la Bédellerie (Vanessa Oger)

3e M25 (Lot 66) par Sommerabend & Haramat

Présenté par Haras des Anses, Karine Pillot, Milène Fèvre

1er M25 (Lot 75) par Latrobe & Une Deux Trois

Présenté par Domaine Saint-Georges

2e M25 (Lot 81) par Imperial Monarch & Haut les Mains

Présenté par E.A.R.L. du Paquier (Claire Juillet Mailly)

3e M25 (Lot 78) par Khalkevi & Vahiné de Cotte

Présenté par Jean-Charles Pallot

1er M25 (Lot 84) par Mendocino & Next Best

Présenté par Nicolas Ferrand

2e M25 (Lot 91) par Stellar Mass & Hosanna

Présenté par Élevage de Chamoges

3e M25 (Lot 86) par Petillo & Boucouria

Présenté par Domaine du Fénoir

1er M25 (Lot 95) par Joshua Tree & Quoi d’Autre [Champion Suprême des foals]

Présenté par Jean-Charles Pallot

2e M25 (Lot 96) par Doctor Dino & Bia Has

Présenté par Haras des Beaux

3e M25 (Lot 98) par Palace Prince & Libre Lady

Présenté par Joël Denis

Ce que les acheteurs étrangers en pensent

Pour les anglo-irlandais qui se promenaient sous le soleil de plomb du Centre-Est, une personne de confiance qui connaît les éleveurs et parle le français est indispensable. Cette semaine, c’est l’Irlandais Daniel Cooper (DC Bloodstock) qui a fait faire le tour de la région et des concours à plusieurs courtiers et entraîneurs étrangers. Celui qui est installé à Maisons-Laffitte explique : « Pour les chevaux acquis dans le but de repasser en vente, la difficulté c’est qu’il faut trouver des sujets par des étalons commerciaux. Et bien sûr, il y a beaucoup de chevaux avec des pages de catalogue légères. Mais il reste possible de trouver des pedigrees commerciaux sur le marché. » En ce début d’année, on trouvait moins de FR au catalogue des ventes de stores et on sait que les exportations ont baissé de manière significative sur plusieurs années. Daniel Cooper analyse : « Avec l’embellie du marché, les chevaux français sont devenus plus chers. » Pour les éleveurs, la donne a beaucoup changé car ils essayent désormais de produire – comme les Irlandais – pour le marché anglo-irlandais qui est par nature instable. Après la traversée du désert de 2024, il y a du mieux au niveau commerce cette année en 2025. Mais il n’est plus possible de demander les mêmes prix qu’en 2022 ou 2023. Ce qui n’est pas sans créer des problèmes. Christian Williams faisait partie du groupe d’acheteurs étrangers. À l’inverse, lui achète pour courir, dans un contexte où les professionnels avec un effectif de taille moyenne sont en réelle difficulté face aux plus gros entraîneurs anglo-irlandais dont les clients ont des moyens illimités. Le Gallois explique : « Nous sommes arrivés mardi, et nous avons la chance de rentrer avec deux foals et deux 2ans. Nous espérons trouver des champions tout en respectant un certain budget. Quand on achète un foal ou même un 2ans, la route est longue avant les courses. Mais il est évidemment très difficile d’aller sur les ventes de « store » car les bons profils sont très chers. Tout comme pour les chevaux de point-to-point ou les jeunes sujets acquis sur performance en France. Il faut donc essayer autre chose et nous venons ici car l’élevage français est performant. On peut encore trouver des chevaux dans un bon rapport qualité prix dans cette région, à condition de miser davantage sur l’individu que sur la page. Par exemple, nous faisons un pari sur un sujet qui a l’air très bien mais qui est par un étalon peu connu – mais de grande naissance – Zaskar (Sea the Stars). Le pedigree est léger, mais il est beau et nous l’avons eu pour un prix correct. On va le former à la maison. J’ai le personnel et les installations pour débourrer et façonner les jeunes chevaux. Ce n’est pas facile de convaincre les clients d’acheter des foals et des 2ans car la route est longue jusqu’aux courses. Mais la plupart de ces jeunes chevaux, je les garde pour moi au départ. C’est le prix à payer en espérant trouver un bon cheval au milieu du lot. Ceux qui nous plaisent après six ou douze mois dans le système, on les propose à des propriétaires lorsqu’ils peuvent les voir travailler. Entre Cercy et ici, mais aussi chez les éleveurs, on espère avoir trouvé une perle durant ces quelques jours. C’est Daniel Cooper qui nous conduit et nous aide avec son carnet d’adresses. Cela étant dit, juger des jeunes chevaux dans un champ chez l’éleveur n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. En Angleterre et en Irlande, les grosses écuries deviennent de plus en plus grosses, et l’écart se creuse avec le reste. Mais quand on est jeune entraîneur, il faut bouger pour se faire une place. Venir ici est une bonne option pour éviter d’être face aux poids lourds du secteur. »

1er M24 (Lot 3) par Zaskar & Templière

Présenté par Severine Sourd

1re F23 (Lot 15) par Triple Threat & Dynamite Forez [Champion Suprême des 2ans]

Présentée par Élevage de Forez

2e F23 (Lot 12) par Headman & Hera Prima

Présentée par Pierre Bonin

3e F23 (Lot 11) par Weltstar & It’s Folle d’Airy

Présentée par Vincent et Gérard Delorme

1re F23 (Lot 20) par Karaktar & Lorlycharm

Présentée par Audrey Benoist

2e F23 (Lot 22) par Ivanhowe & Étoile du Maroc

Présentée par François Bonnot

3e F23 (Lot 21) par Free Port Lux & Eau Bénite

Présentée par Les Écuries d’Espigaou

1er H23 (Lot 26) par Stellar Mass & Belle Charolaise

Présenté par Élevage de Chamoges

2e H23 (Lot 28) par Ivanhowe & Altesse du Plessis

Présenté par Severine Sourd, Jean-Pierre Andriau

3e H23 (Lot 25) par Earnshaw & Grivna

Présenté par Elevage des Épeires (Thierry Morenvillez)

1er H23 (Lot 29) par Nirvana du Berlais & Prima Perfect

Présenté par Haras de la Tour, G. Thomesse, F. Matzinger, F. Hector

2e H23 (Lot 32) par Headman & Montebella

Présenté par Élevage Figerro

3e M23 (Lot 38) par Magic Dream & Sky High Flyer

Présenté par Bernard Barbery

De l’intérêt des concours

Les élevages de grande taille et avec des top juments n’ont pas besoin des concours pour faire tourner la boutique. Mais ces comices pour sauteurs sont cruciaux pour les éleveurs avec des effectifs plus modestes ou excentrés. La caravane des courtiers a en effet tendance à rester sur les routes principales. Parmi les éleveurs qui ont toujours su tirer profit des concours d’élevage, il y a bien sûr l’élevage du Forez de la famille Coÿne. Souvent à l’honneur dans ces compétitions, ils élèvent de beaux chevaux, avec de la taille comme ils élevaient (par le passé) des bovins charolais avec beaucoup de modèles (d’où un record local de poids). La réussite dans les compétitions d’élevage a permis à l’élevage du Forez de se faire une place en incitant des entraîneurs à donner leurs chances à ces chevaux plus beaux que bien nés. Et ils ont eu raison car la souche maison – qui hésitait entre course et sports équestres au départ – a vraiment fait parler d’elle récemment avec Ho La La Forez (Saddler Maker), gagnant du Prix de la Muette (L) et Captain Forez (Network), deuxième du Mersey Novices’ Hurdle (Gr1). Ces deux bons chevaux sont les frères de Dynamite Forez (Lucarno), la mère de Légionnaire Forez (Estejo) vendu à Willie Mullins après ses débuts à Paray-le-Monial en plat. Il avait gagné sa section à 2ans lors du Chaser Day 2023. Mais Dynamite Forez est aussi la mère du lot 15, championne suprême des 2ans du Chaser Day 2025. Cette fille de Triple Threat (Monsun), un bon étalon avec un taux de gagnants de partants élevé (mais mort peu après son arrivée en Irlande) a été sacré champion suprême. Pierre Coÿne jeune éleveur continue à produire lui-même une bonne partie l’alimentation de ses chevaux (sauf l’orge). Outre des poulinières de course, cet agriculteur dirige une écurie avec des pensions de chevaux de sport. Et il vient de faire un choix courageux, c’est-à-dire arrêter les Charolais, alors même que les bovins allaitants connaissent une embellie remarquable sur le marché.

Bovins et équins, même combat ?

Il n’y a pas si longtemps, l’élevage bovin était économiquement difficile et beaucoup ont jeté l’éponge. D’où un manque d’offre sur le marché qui booste les cours et remplit les caisses de ceux qui ont survécu. En 2026, on va vraisemblablement enregistrer une baisse des naissances car un certain nombre de juments n’ont pas été saillies en 2025. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose – à court terme – car certaines poulinières au profil trop faible n’ont plus vraiment leur place sur le marché. Mais à plus long terme, une baisse des naissances serait problématique car notre système – celui du pari mutuel – a besoin de partants pour remplir les courses et il faut suffisamment de juments dans nos régions pour lancer les jeunes étalons. Le monde change et il n’y plus de galop à Paray-le-Monial car comme le confiait Gérard Gordat (vice-président) à nos confrères de 24H AU TROT – « Il nous était en effet demandé de refaire notre piste de galop. Or, nous sommes sur un terrain assez sableux et il aurait fallu envisager un arrosage automatique si nous avions procédé à la réfection de cette piste. Vu la conjoncture actuelle avec un nombre de partants en baisse au galop, il ne nous a pas semblé opportun de réaliser de tels investissements sans avoir d’assurance quant à l’avenir. Mais ne plus courir au galop a été un crève-cÅ“ur pour tous les membres de la société et les bénévoles. » Alors que les foals et 2ans défilaient à quelques mètres de la piste, il était fou de se dire qu’ils ne la fouleraient jamais. Surtout dans la localité qui a vu éclore les familles Boudot et Boulard, mais aussi Francis-Henri Graffard et son assistant Romain Dupasquier…

VOUS AIMEREZ AUSSI

Les plus populaires