Comment en est-on arrivé là  ?
Par Patrick Fellous
Président Association des Propriétaires de Chevaux Île-de-France Nord Haute-Normandie
À l’adresse des membres du conseil d’administration de France Galop, pour donner suite à la tribune de messieurs Adrien Montoille, Jacques Le Dantec, Cédric Boutin, et Hubert Tassin.
« Entre 2025 et 2028, 100 M€ seront prélevés sur les sociétaires de France Galop. Comment en est-on arrivé là  ?
En 2024, les enjeux du PMU étaient supérieurs de 528 M€ à ceux de 2009. Mais la marge brute avant charges et prélèvements a baissé de 4 points, passant de 25 % à 21 % des enjeux. Un manque à gagner de 393 M€.
Pourquoi ? Comment ?
Que s’est-il donc passé durant ces dernières années ?
Cette érosion de la marge durant ces 14 dernières années s’explique par :
• Le choix de développer les paris sportifs et le poker, des activités à forts enjeux mais nécessitant de très lourds investissements et ne laissant aucune marge : pour des enjeux moyens de 800 M€ par an, la perte nette a été en moyenne de 10 M€ chaque année. (Le comble est que le PMU a décidé, avec l’accord de France Galop et du Trot, de relancer les paris sportifs – voir notre tribune des 2 et 3 juin avec chiffres sourcés à l’appui – avec retour aux bénéfices prévu à l’horizon… 2030 !)
• Le choix de développer les grands parieurs internationaux (les GPI) qui assurent également de forts enjeux mais toujours très peu de marge et surtout ont fait fuir les parieurs français : pour assurer à ses 7 GPI une marge sur leurs 800 M€ d’enjeux annuels, le PMU ponctionne de 2 points le retour financier aux joueurs français… résultat entre 2010 et 2024 une baisse des enjeux français (les plus rentables) de 1.900 M€.
Et pourtant, et fort heureusement :
• Les pouvoirs publics ont baissé de près de 2,4 points leurs prélèvements sur enjeux par rapport à 2009, cela a représenté une économie de 371 M€ en 2024.
• Et Cyril Linette, durant sa courte mandature, a baissé les charges salariales et publicitaires du PMU de quelque 80 M€ (des charges qui étaient passées de 510 M€ en 2009 à 590 M€ en 2017… paris sportifs obligent).
Sans eux, le résultat net versé par le PMU aux sociétés mères n’aurait pas dépassé 460 M€ en 2024.
Y aurait-il encore des courses aujourd’hui ?
Notre proposition :
1. Ne conserver au PMU qu’une activité sur les paris sportifs et sur le poker pour répondre à la demande de ses clients hippiques. Une simple activité de service.
2. Renégocier à la baisse la rémunération des opérateurs des GPI et partager le différentiel de marge en résultant entre les parieurs et le PMU.
Le PMU délivrerait alors, dès 2026, un résultat brut d’exploitation amélioré de plusieurs M€.
De quoi surseoir au plan d’économie annoncé et, enfin, avoir la possibilité de construire un vrai plan de relance. »