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samedi 14 juin 2025
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Comment John Hammond s’est classé 2 du Derby… avec un cheval qui n’avait pas le niveau !

Comment John Hammond s’est classé 2e du Derby… avec un cheval qui n’avait pas le niveau !

Le Cantilien a couru deux classiques anglais dans sa carrière. En 1997, il a mené Gazelle Royale (née pour l’obstacle) à la deuxième place des Oaks. En 2005, Walk in the Park s’est classé deuxième du Derby. Deux performances extraordinaires avec des chevaux qui ne l’étaient pas. L’un et l’autre n’ont jamais gagné un Groupe, ni avant, ni après.

Adrien Cugnasse

ac@jourdegalop.com

La performance de Walk in the Park (Montjeu) a été possible car le poulain a été programmé très longtemps à l’avance dans un objectif précis. Le Derby fut la concrétisation de presque 12 mois de travail. John Hammond se souvient : « Dès le mois de juin de son année de 2ans, je m’étais dit qu’il serait intéressant de le diriger vers le Derby d’Epsom. Une course que je n’avais pas courue avec son père, Montjeu (Sadler’s Wells), car, bien qu’engagé, il nous avait montré lors de son dernier galop qu’il ne fallait pas y aller. Dix jours avant Epsom, j’avais donc préféré dire non. Mentalement, Montjeu n’était pas assez prêt. Son fils Walk in the Park, mentalement, était un peu plus facile. Dans l’optique d’aller à Epsom l’année suivante, j’avais dans l’idée qu’il fallait qu’il coure beaucoup à 2ans. C’était un géant, mais je l’ai couru cinq fois à cet âge. C’était beaucoup pour moi ! Au mois d’octobre, je l’avais couru deux fois en 10 jours, il avait gagné une course B le 22 octobre à Saint-Cloud avant de se classer troisième du Critérium International (Gr1) le 31 octobre. Je voulais vraiment qu’il soit endurci. Toujours dans l’optique d’aller à Epsom, il a couru la préparatoire au Derby de Lingfield, où il s’est classé deuxième. Je l’ai ensuite emmené à Epsom dix jours avant pour lui faire découvrir la piste. L’idée, c’était qu’il soit préparé au mieux. Le Derby exige des poulains endurcis et certains sont d’ailleurs un peu grillés après cette course. Le jour du classique, Walk in the Park était prêt à faire une performance correcte. Mais il est tombé sur un bon cheval, Motivator (Montjeu), qui était intouchable. Le troisième n’est autre que Dubawi (Dubai Millennium) [Dettori expliquera qu’il n’avait pas tenu les 2.400m, ndlr]​​​​​. Le truc avec le Derby, c’est qu’il faut tenir. Je ne sais pas si, historiquement, il y a des chevaux de 2.000m qui l’ont gagné, mais cela m’étonnerait. Il faut vraiment tenir. »

Montjeu et ses trois gagnants de Derby

Cette année-là, Montjeu était donc le père des deux premiers du Derby… lui qui n’avait jamais couru à Epsom, son entraîneur préférant (à juste titre) le diriger vers Chantilly. Mieux encore, il a donné deux autres gagnants avec Pour Moi (Montjeu) et Authorized (Montjeu) : « Cela n’arrive pas souvent dans l’histoire qu’un étalon en soit capable. C’est certain. Et il ne faut pas oublier qu’il est mort à 16 ans. Montjeu a peut-être été privé de ses meilleures années au haras. Galileo, par exemple, a donné certaines de ses meilleures générations à partir de cet âge. Évidemment, dans la culture anglaise, c’est une course un peu mythique. Epsom reste Epsom. Maintenant, au niveau des étalons, le Derby est peut-être moins en vue qu’à l’époque. »

Une course qui fait partie de l’histoire du galop anglais

Historiquement, le Derby était LE grand événement sportif britannique avec des foules allant jusqu’à 750 000 personnes à son sommet historique. Mais il faut dire que Royal Ascot et Cheltenham n’étaient pas encore les événements énormes qu’ils sont devenus. De même, énormément d’entreprises donnaient leur après-midi à leurs salariés pour pouvoir se rendre à Epsom, en bus depuis Londres, ce qui paraît impossible dans l’économie moderne. On voit mal les patrons anglais modernes offrir une journée de repos à leurs équipes pour aller aux courses en milieu de semaine. John Hammond poursuit : « Avant, traditionnellement, le Derby était un mercredi. Il y a très, très longtemps, le Parlement anglais était suspendu lors de cette journée pour que les gens puissent s’y rendre. Pendant plusieurs jours, le centre de l’hippodrome était une véritable foire avec énormément d’activités. Quand j’étais jeune, il y avait quand même encore beaucoup de monde. La société évoluant, le Derby est passé du mercredi au samedi. Et c’est plutôt un échec. Parce que le mercredi, le Derby était le seul événement sportif ce jour-là. Le samedi, il doit faire face à la concurrence du foot, du cricket, du tennis… Peut-être que les habitudes du public ont un peu changé dans le sens où, aujourd’hui, les gens aiment bien aller dans les festivals. C’est vraiment le format qui fonctionne. Il sera intéressant de suivre cette édition 2025. Elle semble ouverte et il y a pas mal de partants. » Forcément, vu l’importance que le Derby a occupée dans l’histoire du galop européen, c’est un événement qui fourmille d’anecdotes. Et John Hammond conclut : « J’ai lu l’article où l’anecdote avec Zilber et Cecil est relatée. Cela m’a fait rire car je me souviens bien que Maurice m’avait raconté cette anecdote. Henry Cecil était un chain smoker, il avait toujours une cigarette à la bouche. Et avant le Derby, il faisait les 400 pas à cause de la pression. Il était donc très énervé et Maurice lui a mis la main sur l’épaule en lui disant qu’il allait le battre. Cela fait partie des nombreuses anecdotes sur le Derby ! »

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