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mardi 8 juillet 2025
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Damien Artu : « Ce sont eux, les visages de demain. Aidons-les à ne pas décrocher. »

Damien Artu : « Ce sont eux, les visages de demain. Aidons-les à ne pas décrocher. »

Par Damien Artu, entraîneur

« Je repense à ce père de famille venu un dimanche matin découvrir l’écurie. Il avait vu une vidéo sur les réseaux. Il s’est dit « pourquoi pas ». Il est venu, avec ses enfants. Depuis, il a demandé son agrément, il est venu sur l’hippodrome, il a vibré. Il s’est découvert une passion. Des histoires comme celle-là, j’en vis chaque semaine depuis octobre. Avec mon équipe, on s’est lancé un défi un peu fou : faire entrer 100 nouveaux propriétaires dans les courses en un an. Pas avec des grands moyens, pas avec des discours creux, simplement avec du travail, du partage, et une immense envie d’ouvrir les portes d’un univers qui mérite d’être découvert. On ne vend pas un rêve inaccessible. On montre une réalité : celle du quotidien, du soin aux chevaux, de l’émotion en piste, de l’énergie collective. On organise des visites d’écurie, on accueille les familles aux courses, on crée des souvenirs. Et les gens y répondent. Mieux : ils s’engagent. Ce système fonctionne. En quelques mois, des dizaines de personnes sont venues, ont déposé leur dossier, et une trentaine a déjà été agréée. Ce ne sont pas seulement de nouveaux clients : ce sont des ambassadeurs de notre passion, des relais de vitalité pour les hippodromes, pour les paris, pour l’image des courses. Mais voilà. Cette dynamique est menacée. Pas par le manque d’intérêt, pas par la crise économique, mais par des blocages administratifs. Aujourd’hui, certains agréments sont validés en 10 jours. D’autres restent sans réponse depuis trois mois. Une future associée, pleine d’enthousiasme, s’est entendue dire ce mois-ci que son dossier ne serait probablement pas traité avant septembre. Elle voulait vivre ses premières ventes à Deauville, elle a renoncé. Elle n’est pas la seule. Cette situation n’est pas tenable. Pas pour moi, pas pour eux, pas pour notre filière. Depuis huit mois, nous travaillons sept jours sur sept pour construire une écurie accessible, ouverte, vivante. Nos salariés s’investissent bien au-delà de leurs missions. Des jeunes salariés de 20 ans, dévoués à leur milieu et engagés dans l’optique du sauvetage de la filière, viennent bénévolement le dimanche pour faire visiter les écuries à des familles. On croit à ce qu’on fait, profondément. Et on sait que ce modèle peut être dupliqué. À Chantilly, il y a toute une génération d’entraîneurs motivés, passionnés, dynamiques. C’est vrai ici, et partout en France. Ce sont les entraîneurs, aujourd’hui, qui sont les mieux placés pour ramener du monde aux courses. Parce qu’ils incarnent cette passion, parce qu’ils savent la raconter, parce qu’ils donnent envie. Mais il faut qu’on nous aide. Je ne demande ni financement, ni privilège. Je demande que les institutions, et notamment la Police des Jeux, comprennent l’urgence de ce moment. Chaque agrément retardé est une occasion manquée. Un projet abandonné. Un pas de plus vers le désengagement. France Galop fait déjà beaucoup pour simplifier et fluidifier. Mais sans réactivité au niveau de l’agrément, tout ce travail est fragilisé. Le bateau peut repartir, mais pas sans rame. Cette tribune n’est pas une attaque. C’est un appel à l’unité, à la lucidité, au bon sens. Les courses ont une chance devant elles : une nouvelle génération s’investit, crée, innove, s’engage. Ne laissons pas cette chance filer. »

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