France Galop rend hommage à Son Altesse le prince Karim Aga Khan IV

Plusieurs personnalités étaient présentes : Anne Miller (administratrice générale du Domaine de Chantilly), Isabelle Wojtowiez (maire de Chantilly), François Deshayes (président de la Communauté de l’Aire cantilienne), Claude Dulamon (madame le Sous-Préfet de Senlis), Guillaume de Saint-Seine (président de France Galop), Éric Woerth (député de la 4e circonscription de l’Oise) ainsi que la Princesse Zahra Aga Khan ont pris la parole pour rappeler l’engagement et l’importance de Son Altesse l’Aga Khan IV, dans le rayonnement des courses hippiques et de la ville de Chantilly.

À la suite de ces prises de parole, une plaque commémorative en hommage à Son Altesse l’Aga Khan IV a été dévoilée sur les anciennes balances de l’hippodrome de Chantilly qui sont officiellement renommées « Pavillon Aga Khan ».

« Nous vous remercions de tout cÅ“ur pour cet hommage. Nous sommes profondément reconnaissants pour le bonheur que vous nous offrez en nommant ce joli bâtiment en hommage à Son Altesse l’Aga Khan IV. C’est une personne passionnée par une multitude de sujets et dotée de connaissances approfondies dans de nombreux domaines. Il a énormément construit de son vivant. Non seulement en créant des agences et des institutions destinées à améliorer la qualité de vie des populations, bien au-delà de ce programme, mais aussi des institutions et des programmes pointus dans les secteurs financiers, l’industrie, les médias, la communication, l’infrastructure, le secteur de l’énergie et surtout la santé et l’éducation. Mon père était tout particulièrement captivé par l’architecture, la préservation des cultures et la sauvegarde du patrimoine historique. De nombreux monuments, villes anciennes et parcs témoigneront durablement de son action.

Ici en France, il s’est penché sur la mise en valeur du patrimoine de Chantilly et de sa région. Il a œuvré main dans la main avec l’État, la Région et l’Institut de France à la restauration du château, des grandes écuries, des parcs… et même des fameux poteaux rouges.

C’est grâce à son initiative que nous pouvons aujourd’hui espérer que ces lieux puissent apporter aux futures générations, non seulement divertissement et culture, mais aussi accès aux jardins et à la forêt de manière enchantée. Il espérait stimuler le secteur touristique de notre région en créant des liens entre les entités, les institutions et les activités sportives qui animent cette belle région. Il participa aussi au renouveau de l’académie diplomatique internationale à Paris et, bien sûr, l’élevage familial qu’il fit vivre pendant plus de 60 ans.

Ayant succédé à son grand-père, le prince Aga Khan III, et à son propre père, il a choisi, dans les années 1960, de perpétuer cette tradition. Il appréciait notamment les terres normandes et les terrains d’entraînement de la région de Chantilly.

Dans toute chose qu’il entreprenait, mon père faisait preuve d’une rigueur exemplaire. Et il en allait de même pour le cheptel et les familles tout au long. Sur le plan personnel, l’élevage et les courses lui apportaient un bonheur immense. Son approche des croisements était tout à fait rigoureuse, cartésienne, basée sur la logique et des formules uniques.

Mais les succès de ses partants sur le gazon engendrent en lui un bonheur singulier, spontané et sincère.

Chaque victoire représentait pour lui l’aboutissement d’une politique d’élevage construite patiemment. Ce furent, pour lui, des instants de célébration sincère que nous partagions.

Son Altesse l’Aga Khan IV était un bâtisseur, un visionnaire, un éleveur… Mais c’est surtout un homme qui transforma la vie de millions de personnes. »

« Ce premier jour de juin 2025 restera un moment marquant dans l’histoire des courses françaises, car il est dédié à la mémoire d’un homme qui aura profondément marqué le monde entier, Chantilly et le sport hippique. C’est avec beaucoup de solennité et d’émotion que nous dédions cette journée du 1er juin 2025 à Son Altesse l’Aga Khan IV. Au nom de France Galop, je souhaite saluer la mémoire d’un homme véritablement passionné et d’un compétiteur exceptionnel. Ici même, sur cet hippodrome, il a signé certains de ses plus grands succès. Je voudrais en garder deux pour l’illustrer. Le Jockey Club 1984, pour beaucoup observateurs, est considéré comme la plus grande histoire de cette épreuve qui aura bientôt 200 ans… Aucune course au monde ne peut se vanter d’avoir réuni, sur un même podium, trois futurs chefs de race au haras. Pour ceux qui n’étaient pas là en 1984, rappelons leurs noms. Le lauréat Darshaan, devant Sadler’s Wells et Rainbow Quest […] Et puis, la deuxième victoire que je souhaiterais mettre en avant, c’est le Prix de Diane 2008. Évidemment, c’est l’histoire de l’invaincue Zarkava. Comme Darshaan, elle a été brillante à l’époque, et surtout, aussi remarquable au haras, donnant naissance notamment à Zarak que nous connaissons tous.

Et la descendance de Zarkava se distingue aussi par son nom de maternelle, avec en particulier Zarigana que l’on a vue cette année remporter la Poule d’Essai des Pouliches. Zarkava symbolise pour nous l’élevage Aga Khan, la confiance placée dans une lignée historique et familiale, puisque la championne remonte au courant de sang de Mumtaz Mahal, entrée dans la famille grâce à votre arrière-grand-père, Son Altesse l’Aga Khan III. Sur le plan de l’élevage, en France, rappelons que les étalons des Aga Khan Studs ont joué et jouent toujours un rôle fondamental dans le progrès de votre élevage, et à l’image de Siyouni et de Zarak.

Et comme nous le partagions ensemble lors de la récente victoire de Zarigana, chère Zahra, nous sommes heureux de voir que le travail généalogique hippique engagé depuis plus de 65 ans par votre famille est plus fort que jamais. Aujourd’hui donc, nous inaugurons le pavillon des balances en l’honneur de son Altesse l’Aga Khan. Dès son intronisation comme imam des Ismaéliens en 1957, le prince Karim Aga Khan VI était venu à Chantilly.

Sa réaction devant la détérioration du domaine l’a conduit à effectuer un travail formidable avec l’Institut de France, auquel il a apporté une contribution personnelle et totale. Ici même battait dans ce pavillon, pendant des décennies, le cÅ“ur de l’hippodrome : commissaire, salle des balances, propriétaires, entraîneur et jockey se trouvaient dans ce bâtiment, où les vainqueurs de grandes courses étaient acclamés.

Tout se passait autour de ce pavillon. C’est ici, sur la galerie de la tribune, toujours discrètement installé dans le coin gauche, que son Altesse l’Aga Khan regardait les courses et ressentait l’émotion qu’il éprouvait lorsque son poulain ou sa pouliche prenait l’avantage pour gagner une des plus célèbres courses de l’époque. Rien de moins que ce pavillon ne serait plus approprié pour lui rendre le très grand hommage que les courses et la France lui doivent à jamais. En inaugurant le pavillon Aga Khan, nous célébrons à la fois l’héritage d’un visionnaire qui a su allier tradition et modernité, passion et engagement. Son Altesse l’Aga Khan restera à jamais dans nos cÅ“urs comme un bienfaiteur de chantier et un ambassadeur du monde hippique.

Que ce pavillon, enfin, témoigne de sa générosité et de son amour des chevaux, et qu’il inspire les générations futures à poursuivre son Å“uvre. »