La légende Wayne Lukas quitte l’entraînement
L’histoire retiendra que la légende des entraîneurs américains Wayne Lukas – plus de 5.000 succès – a sellé son dernier gagnant le 12 juin, à Churchill Downs, son pensionnaire Tour Player (American Pharoah) s’adjugeant une course à conditions. Dimanche soir, sa famille a annoncé que l’entraîneur, âgé de 89 ans, était hospitalisé à Louisville, souffrant d’une grave infection. Wayne Lukas a refusé d’être placé en soins intensifs et il rentrera prochainement chez lui pour passer le reste de son temps entouré de ses proches. Dans le cadre d’un plan de succession soigneusement préparé, les chevaux entraînés jusqu’ici par Wayne Lukas ont été confiés à son fidèle assistant, Sebastian Nicholl.
Une carrière monumentale, bien au-delà des chiffres
En 2023, Wayne Lukas était devenu l’entraîneur le plus âgé à remporter une épreuve de la Triple couronne, grâce au succès de Seize the Grey (Arrogate) dans les Preakness Stakes. Son parcours dans les courses commence pourtant loin du galop : d’abord entraîneur de quarter horses, il est passé aux pur-sang en 1977… pour faire tomber tous les records. Avec 15 victoires dans les courses de la Triple couronne et 20 succès obtenus à la Breeders’ Cup, il est membre du Hall of Fame depuis 1999. Mais aucun palmarès ne saurait traduire pleinement son impact sur les courses américaines. Surnommé The Coach – en référence à ses années passées à entraîner l’équipe de basket du lycée de LaCrosse –, Wayne Lukas a révolutionné l’entraînement dans les années 1980. Il a été le premier à structurer une opération à l’échelle nationale, avec des écuries simultanément stationnées en Californie, au Kentucky et à New York. Grâce à son propre avion, il assurait une présence constante auprès de ses chevaux et de ses assistants, dont beaucoup sont devenus à leur tour des entraîneurs de tout premier plan. Wayne Lukas, ce perfectionniste acharné, arrivait chaque jour à l’écurie avant tout le monde, montait encore ses magnifiques poneys, et quittait les installations le dernier. Une constance, un œil, une discipline qui ont marqué des générations de professionnels aux États-Unis. Le départ de The Coach marquera à coup sûr la fin d’une époque.