Les 2ans et le haut de gamme portent le marché

Comme l’Arkle Sale récemment, la Derby Sale est une vente cruciale pour l’économie de l’obstacle en Europe. Ce qui s’est passé mercredi et jeudi sur le ring de Tattersalls Ireland a des conséquences directes sur le marché français. Si l’on veut voir le verre à moitié plein, on peut dire que la partie 1 de la Derby Sale (mercredi plus jeudi) s’est conclue de manière positive car, comme l’explique Simon Kerins (directeur général de Tattersalls Ireland) : « Nous avons eu le store le plus cher de l’histoire et sur tous les indicateurs clés, la vente a largement dépassé les chiffres de l’an dernier. Nous avons battu un record avec 38 lots adjugés à 100.000 € ou plus, et la session de jeudi nous a permis de dépasser, pour la première fois, la barre des 10 millions d’euros de chiffre d’affaires en une seule journée. » Néanmoins, ces bons résultats ne sauraient occulter une réalité plus nuancée si l’on se plonge dans les chiffres.

En 2024, le marché de l’obstacle semblait en bien mauvaise passe. Et il est donc très positif de voir un taux de vendus de 82 % (contre 79 % en 2024) avec une progression de 13 % du prix médian et de 11 % du prix moyen. Cette année, pour la première fois, 22 sujets de 2ans sont passés sur le ring et seulement la moitié ont été vendus avec quelques rachats spectaculaires (dont un à 150.000 €). Mais la moyenne de cette section (49.364 €) et la médiane (52.000 €) ont tout de même influé positivement sur le bilan global de la vente. Il est donc intéressant de mettre de côté cette nouvelle section et d’étudier les indicateurs des stores 2025 à part. Mieux encore, on peut les mettre en perspective sur une décennie et ne pas simplement comparer avec une édition faible comme 2024. À l’échelle de 10 ans, l’édition 2025 de cette partie 1 de la Derby Sale est « dans la norme » au niveau de la moyenne comme du taux de vente. Par contre, la médiane recule, alors que le chiffre d’affaires progresse. Le haut de gamme – c’est-à-dire les 38 lots adjugés à 100.000 € – a porté la vente, mais le reste du marché n’a vraisemblablement pas été si simple que ça.

​​​​Les plus gros acheteurs ont encore été les frères Doyle de Monbeg Stables. Les rois des point-to-points ont dépensé 1,4 million d’euros pour 27 chevaux. Dan Skelton et son courtier Ryan Mahon avaient dépensé près de 700.000 € pour 7 chevaux lors de la vente Arkle de Goffs. Ils poursuivent sur leur lancée à Fairyhouse, déboursant cette fois près de 850.000 € pour neuf lots. Avec notamment le top price de la partie 1, à 285.000 €, pour un Walk In The Park (Montjeu) présenté par Ballyreddin & Bushertown. Il va courir pour deux grandes propriétaires américaines, Myrteel Ward et Margaret Duprey. Trois des 6 prix les plus élevés de la deuxième journée étaient des produits de Walk In The Park.

En 2025, 7 des 15 stores les plus chers sont nés en France. C’est le « pire » score pour les FR sur cinq ans et il faut certainement y voir les conséquences de la baisse continue des exportations de sauteurs nés en France. Le store né en France le plus cher de cette partie se nomme Moscovite (Tunis). C’est une pouliche AQPS née chez Yves d’Armaillé. Le bon a été signé par Tom Malone et Gavin Cromwell. Le très francophile Willie Mullins a signé les bons (avec Harold Kirk) pour 9 lots soit 1,2 million. Ses trois achats les plus chers sont des FR : Messire Corton (Cokoriko) à 165.000 € (élevé chez Dominique Guyon), Fontaine L’Abbé (Goliath du Berlais) à 160.000 € (élevé par la famille Madamet et Ian Kellitt), et Miss Mam (Masked Marvel) à 150.000 € (élevée par Géraldine Pothier et Vincent Ferey).

Parmi les étalons français (actifs en 2025) avec un ou plusieurs stores à 100.000 € ou plus dans la partie 1 de la Derby Sale 2025, il faut citer Beaumec de Houelle (un lot), Chanducoq (un lot), Doctor Dino (deux lots), Goliath du Berlais (un lot), Masked Marvel (trois lots), Moises Has (deux lots), Spanish Moon (un lot), et Tunis (un lot).