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mercredi 18 juin 2025
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Guillaume Herrnberger : « La baisse des indicateurs sociaux est plus marquée du côté du trot qu’au galop »

Guillaume Herrnberger : « La baisse des indicateurs sociaux est plus marquée du côté du trot qu’au galop »

Ce jeudi matin, l’Afasec a présenté la 18e édition de son observatoire social. Directeur général de l’Afasec, Guillaume Herrnberger a animé cette conférence en compagnie d’Élise David, directrice de l’emploi, et de Charlotte Camps, directrice commerciale. Pour produire son observatoire, l’Afasec a utilisé la même méthodologie depuis 18 ans, ce qui lui permet d’avoir des tendances à court et à long terme qui soient fiables. L’Afasec bouge et se renouvelle sans cesse pour s’adapter aux défis qui se présentent et améliorer ses formations.

Guillaume Herrnberger a résumé ainsi les points à retenir de l’observatoire social : « Toutes les données que nous avons eues, et nous les en remercions, proviennent de France Galop, du Trot, de la F.N.C.H., mais aussi de l’Ifce, d’AG2R, de la M.S.A. et évidemment des organismes de formation que sont les Afasec Académie, les M.F.R. et les C.F.A. Les messages clés sont au nombre de quatre. Il y a une stabilisation du secteur. Après de nombreuses années de baisse, nous constatons en 2024 une légère augmentation du nombre de chevaux entraînés, et une hausse significative du nombre d’entraîneurs avec + 5,2 % du nombre d’entraîneurs, professionnels et amateurs, trot et galop confondus. Cette hausse du nombre d’entraîneurs est portée par la dynamique des permis d’entraîner au galop qui a progressé sur un an de 42 %. Cette année, nous comptons cependant 1,4 % de salariés en moins par rapport à l’année précédente. Le nombre de salariés continue de diminuer, c’est le deuxième message. Mais il diminue à un rythme plus lent que les années précédentes : la décroissance commence à ralentir. Si l’on regarde les raisons qui nous amènent à perdre 1,4 % de salariés sur un an, nous constatons en 2024 une difficulté à attirer plus qu’à fidéliser les salariés. Mais ces données sont fondées sur le salariat tiré de la M.S.A. et de l’AG2R et elles ne tiennent pas compte des recours aux prestataires indépendants, qui se développent fortement. Le troisième message clé est qu’après plusieurs années d’une hausse de la féminisation du secteur, il y a une stabilisation de cette donnée. 41 % des salariés sont aujourd’hui des femmes dans notre filière. Nous restons à 75 % de femmes en formation, que ce soit à l’Afasec, dans les M.F.R. ou dans les centres de formation. D’ailleurs la Fédération française d’équitation demeure la première fédération sportive féminine en nombre d’adhérents. Le dernier point est la hausse du nombre d’entraîneurs, tirée par la catégorie des permis d’entraîner. »

Le comparatif galop versus trot en dix ans

Avec les données obtenues, l’Afasec a tiré un bilan de la dernière décennie. Guillaume Herrnberger nous a indiqué : « Ce que l’on remarque, c’est la baisse du nombre d’employeurs de main-d’œuvre, et le deuxième chiffre, c’est la baisse du nombre de salariés. J’ai tendance à croire que c’est parce qu’il y a des entraîneurs qu’il va y avoir des employés. En dix ans, au trot, nous avons – 18 % d’employeurs, avec une baisse du nombre de salariés de 14 %. Au galop, nous avons eu une baisse de 2 % d’employeurs, d’où une baisse du nombre de salariés de 1 %. Au galop, le nombre de chevaux en dix ans a plus baissé (14 %) que le nombre de salariés et d’entraîneurs. La baisse des indicateurs sociaux est plus marquée du côté du trot qu’au galop. Le point clé est de savoir comment former les employeurs de main-d’œuvre. C’est un sujet clé dans la formation des entraîneurs publics. Nous n’avons jamais autant formé qu’en 2024 avec 1.073 élèves en formation. »

60 % des entraîneurs au galop estiment manquer de personnel

Élise David a pris le relais : « Une enquête annuelle sur les intentions d’embauche des employeurs des courses a été lancée, auprès de 1.550 entraîneurs (galop et trot) en sachant qu’ils ne sont pas tous employeurs de main-d’œuvre. Le taux de réponse a été de 13 %. Il y a eu 19 % de professionnels du galop qui ont répondu contre 9 % au trot. Au total, 60 % d’entraîneurs au galop estiment manquer de personnel, à cause des manques de compétence, qui est le premier critère mis en avant. Les intentions d’embauche progressent sur les métiers de cour et de personnel de voyage. Les embauches de cavaliers d’entraînement ralentissent par rapport aux années précédentes. Le galop a plus recours aux travailleurs étrangers pour pallier au manque de cavaliers compétents sur le territoire [au total, 20 % des recrutements se font avec des employés étrangers, ndlr]. Ces profils viennent majoritairement d’Inde et d’Italie. Le recours aux travailleurs indépendant progresse, plus au galop qu’au trot, principalement pour de la monte au lot, ou pour accompagner les chevaux aux courses. Ce que nous entendons de la part des entraîneurs est de volontairement baisser les effectifs de chevaux pour ne pas avoir à recruter. Nous avons pour objectif 300 emplois pourvus cette année. Nous avons créé un partenariat avec une plate-forme d’intérim. Nous voulons aussi fidéliser les employés. Cela passera par le déploiement du label Equures au travail. Nous avons prévu de réaliser 100 diagnostics en 2025. Nous travaillons aussi sur la reconversion des employés des écuries qui peuvent, pour diverses raisons, changer d’orientation, via, notamment Epona, qui développe des nouveaux services. Nous sommes aussi un acteur majeur du logement puisque nous développons des partenariats avec des mairies, que ce soit à Dragey, Royan… Nous proposons un large panel de logements pour accueillir des salariés. Nous allons aussi ouvrir une nouvelle maison d’assistantes maternelles à Chantilly avec des horaires adaptés. Nous travaillons sur ce sujet avec les mairies. »

Plus de réserve pour les embauches

Guillaume Herrnberger a poursuivi : « Aujourd’hui, en 2025, nous constatons qu’il y a moins de recrutements. Le contexte économique général de notre milieu amène certainement les employeurs à avoir un peu plus de réserve. Par rapport à ce qui était indiqué en février, nous nous rendons compte qu’il y a un ralentissement des recrutements. » Le budget reçu de l’Afasec par les sociétés-mères a diminué, au vu du contexte actuel, passant de 60 à 48 %. L’entité de formation a donc développé ses propres ressources, avec réussite. Comment ? En allant chercher des ressources à l’étranger, établissant un partenariat avec l’Indonésie, avec l’Ifce, puisque ce pays souhaite développer sa filière locale, en augmentant les prix des formations ou encore des locations immobilières, sans oublier la recherche de subvention ou la location de résidences durant l’été à l’U.C.P.A. ou encore des colonies.

Les métiers de l’entraînement vont passer en tension

Les métiers de l’élevage de chevaux de course sont reconnus aujourd’hui comme métiers en tension, ce qui n’est pas le cas des métiers de l’entraînement, mais ça devrait être changé en septembre dans le cadre de la réforme du répertoire des métiers. En 2020, les métiers de l’entraînement de chevaux de course ont basculé de l’agriculture vers le sport pour permettre une reprise d’activité plus rapide. Mais les métiers du sport ne sont pas reconnus comme des activités en tension. Un travail à plusieurs mains a été réalisé auprès des ministères et il a été obtenu que les métiers d’entraînement des chevaux de course rebasculent du sport vers l’agriculture. Cela permettra de les reconnaître comme métiers en tension.

Une exigence accrue dans le recrutement

En matière de recrutement, Guillaume Herrnberger nous a expliqué : « Nous avons développé quatre marques filles au service des professionnels et de l’Institution. La première, c’est l’Afasec Académie. Nous n’avons jamais autant formé. Il y a 1.073 jeunes, dont 713 à l’Afasec. Nous travaillons aujourd’hui main dans la main avec les M.F.R. et les C.F.A. Nous sommes fiers de ce partenariat. Par le passé, pour accéder au métier de jockey, il fallait être à l’Afasec, mais ce n’est plus le cas désormais. Cinq campus supplémentaires ont intégré le réseau « espoirs en course » et permettent de former aux métiers de jockey et de driver. Aujourd’hui, nous voulons aussi mieux préparer au terrain. Nous sommes plus exigeants dans le recrutement : nous ne faisons plus de stages de découverte, mais de sélection. C’est dans l’intérêt de la filière et du jeune qui nous rejoint. Nous sommes passés de 8 à 6 dossiers sur 10 acceptés. Mécaniquement, il y a une baisse du taux d’abandon. Parallèlement, nous avons développé la masterclass pour les jockeys, sous l’égide de Thierry Thulliez, qui a « fait des petits » à Mont-de-Marsan et Graignes. Cette année, nous avons aussi mis en place un coaching pour les apprentis et jeunes jockeys avec Thierry Jarnet. Cela répond à la problématique, au galop comme au trot, de la baisse du nombre de jockeys professionnels. »

Reprise du concours du meilleur apprenti de France

C’est l’Afasec, entre autres, qui va poursuivre l’organisation du concours du meilleur apprenti de France, comme l’a confié Guillaume Herrnberger : « Le concours du meilleur apprenti de France était porté par l’Ifce, mais, compte tenu du contexte économique, il a dû s’en désengager. Nous sommes assez fiers d’avoir repris l’organisation de ce concours avec plusieurs partenaires. C’est un vrai vecteur de connaissance de nos métiers à l’extérieur. Lorsque vous vous retrouvez au théâtre du Châtelet avec 450 meilleurs apprentis de France et que vous parlez avec de grands chefs cuisiniers, vous créez de l’attractivité et de la découverte autour de nos métiers. Les finales de ce concours auront lieu le 21 juin à Grosbois et les remises des prix se feront le 22 juin à Vincennes. En parallèle, nous renforçons la culture « courses » dans nos établissements. Il y a plus de jeunes et de chevaux qui participent aux courses écoles. Nous avons augmenté les heures de sport dans nos académies. Nous avons aussi favorisé la monte pour qu’ils puissent monter davantage. Nous avons eu comme remarque que les jeunes n’avaient plus de culture « courses ». De ce fait, nous avons mis en place des cycles de conférences sur l’histoire et la culture des courses. Des entraîneurs, jockeys ou encore éditeurs du monde de l’équitation sont venus échanger avec les élèves. Nous pensons être dans le vrai avec plus d’exigences sportives, de courses et de connaissances des courses. Les podcasts de Xavier de Moulins [en partenariat avec JDG, ndlr] sont largement diffusés aux élèves de nos écoles de galop et connaissent un vrai succès. »

Un tronc commun « galop-trot » dans la formation des entraîneurs

Guillaume Herrnberger a fait le point sur l’évolution de la formation pour l’obtention de la licence d’entraîneur public : « Aujourd’hui, après un travail long et fastidieux, nous avons procédé à la refonte et l’harmonisation pour l’obtention de la licence d’entraîneur public pour former des chefs d’entreprise. Nous avons un tronc commun entre trot et galop. Cela crée de l’échange, du partage et des connaissances. Nous avons un nouveau module avec du management et de la gestion d’équipe, du marketing, un module de média training… »

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