Rosa Salvaje, une première pour le haras de l’Hôtellerie
Très rapidement, le haras de l’Hôtellerie est devenu une force majeure du paysage hippique français, en plat comme en obstacle. Si nous avons l’habitude de voir l’entité de la famille Garçon être associée, en tant que copropriétaires, sur des sauteurs comme Sobriquette (Goliath du Berlais) gagnante des Prix Duc d’Anjou et Fleuret (Grs3) cette année, ou encore Jigme (Motivator), c’est un peu moins le cas en plat. Rosa Salvaje (Maximum Security) sera ainsi leur première partante dans un classique en tant que propriétaire.
Guillaume Garçon, qui gère le haras de l’Hôtellerie avec son père Jean-Pierre et sa mère Isabelle, nous a expliqué : « En tant que propriétaire, c’est la première fois que nous aurons une partante dans un classique. Nous n’avons pas beaucoup de chevaux de plat à l’entraînement. C’est un stress différent par rapport à celui d’éleveur. Une place dans les trois premières du Prix de Diane peut tout changer pour son pedigree, sa carrière de poulinière… C’est quelque chose ! Elle est déjà black type à 2ans, ce qui est important, mais je pense que ce qu’elle a réalisé à cet âge, elle l’a fait sur sa classe. Elle a eu un bon break cet hiver, pendant deux mois, et elle a bien évolué physiquement. Nous pensons qu’elle peut faire une bonne 3ans. »
Une histoire de fidélité et d’amitié
Rosa Salvaje est une excellente publicité pour les courses : celle qui réunit fidélité et amitié. C’est un peu le résumé de l’association qui s’est formée autour de la pouliche : « Florent Couturier (Snig Élevage) nous fait confiance depuis le début pour présenter ses yearlings. Je l’avais connu aux États-Unis à l’époque où il avait son haras là -bas. Frédéric Sauque a été l’un des premiers à nous mettre une jument au haras. Francky Defossé est un client de Frédéric. Une personne adorable, un jeune propriétaire ambitieux, et tout cela forme une équipe sympathique. Elle a été élevée pour la Yeguada Centurion et nous leur devons beaucoup parce qu’il y a eu Jigme avant elle et maintenant cette pouliche. Rosa Salvaje faisait partie des lots qui devaient passer aux ventes. Nous l’aimions bien et nous en avons parlé à Frédéric [Sauque, ndlr]. Nous n’hésitons pas à nous associer dès que nous aimons bien des pouliches, toujours dans l’optique de l’élevage. Frédéric appréciait aussi Rosa Salvaje et nous avons monté l’association actuelle autour d’elle. Florent Couturier est un amoureux des États-Unis et il appréciait le pedigree de la pouliche, moi aussi car elle est outcross et elle est donc très facile à croiser pour la suite de sa carrière, en tant que poulinière. »
Parmi les copropriétaires de Rosa Salvaje, figure aussi son entraîneur Christopher Head : « Christopher était aux ventes et en rigolant, nous lui avions dit : « Tu vas prendre une part de la pouliche ». C’est un excellent entraîneur, et nous lui faisons confiance à 100 %. Ensemble, nous avons connu de belles émotions avec Ramatuelle et Blue Rose Cen, et forcément cela crée des liens un peu particuliers. »
Un bon premier semestre
Le cheptel de juments du haras de l’Hôtellerie est composé d’environ deux tiers de juments pour le plat et d’un tiers pour l’obstacle. Dans cette discipline, la famille Garçon a élevé l’excellent Roi Mage (Poliglote), lauréat de Groupe à Auteuil, mais elle élève aussi pour Stéphanie Hoffmann (Phoenix Eventing), une passionnée de concours complet qui a brillé avec Jigme, Sobriquette, ou encore Benou (Great Pretender), tous copropriétés du haras de l’Hôtellerie et entraînés par Marcel Rolland. La première partie de l’année, en obstacle comme en plat, s’est très bien déroulée pour la famille Garçon : « Notre premier semestre est positif. Et nous avons encore quelques espoirs ! Que ce soit chez Christopher [Head, ndlr] ou chez Marcel [Rolland, ndlr]. Chez Christopher, nous avons Amaranta (Siyouni), une pouliche que nous avons élevée pour un client et que nous possédons avec la même équipe que Rosa Salvaje. Elle devrait débuter cet été. Chez Marcel, nous avons aussi de bons espoirs avec des 3ans. »
En plat comme en obstacle, l’Hôtellerie a surtout été représentée par des pouliches, ce qui est complètement logique : « Jigme a été le premier mâle que nous avons acheté. En règle générale, nous ne regardons que les pouliches. En tant qu’éleveur, c’est le but du jeu. Nous avons eu la chance que ça fonctionne. Mais évidemment, ce que nous voulons, c’est garder les pouliches. Acheter une pouliche black type, nous savons ce que ça vaut ! Le moyen le plus « simple » est d’acheter les pouliches que nous aimons bien, de s’associer dessus, et d’essayer de les rendre black type en vue de leur carrière de poulinière. »