SARATOGA (US), SAMEDI
BELMONT STAKES (GR1)
Sovereignty creuse l’écart
Samedi à Saratoga, les Belmont Stakes (Gr1) ont reproduitl’arrivée du Kentucky Derby (Gr1), dans le même ordre : Sovereignty (Into Mischief) a de nouveau devancé Journalism (Curlin), tandis que Baeza (McKinzie) a complété le podium. Cette fois, les écarts se sont creusés : la longueur et demie qui séparait les deux premiers à Churchill Downs est passée à trois longueurs, et l’encolure entre le deuxième et le troisième s’est étirée en trois longueurs et demie. Sovereignty confirme ainsi son statut de meilleur 3ans américain.
Élevé et défendant les couleurs de Godolphin, il signe un doublé Derby – Belmont Stakes, un exploit encore plus rare que celui de la Triple Couronne : douze chevaux ont remporté ces deux classiques, alors que treize ont réussi le triplé. Le dernier auteur de ce doublé était Thunder Gulch (Gulch), vainqueur à Churchill Downs en 1995, troisième des Preakness (Gr1) et de retour au sommet dans les Belmont. La course s’est jouée sur un schéma clair : Rodriguez (Authentic) et Crudo (Justify) ont animé les débats, tandis que Sovereignty, bien placé le long de la corde, a pu se cacher derrière les animateurs. À l’inverse, Journalism a dû progresser en troisième épaisseur dans le dernier tournant. Comme dans le Kentucky Derby, il a pris l’avantage à l’entrée de la ligne droite, mais a une nouvelle fois cédé face à  Sovereignty, qui a surgi dans les 400 derniers mètres. Sur le chemin du retour aux balances Junior Alvarado (Sovereignty) et Umberto Rispoli (Journalism), encore en selle, se sont embrassés et ont caressé le cheval de l’autre – un geste sportif aussi rare que touchant.
Une absence calculée dans les Preakness
Après sa victoire à Churchill Downs, Sovereignty avait volontairement fait l’impasse sur les Preakness. Ces trente dernières années, cela s’est produit à quatre reprises. Mais deux fois pour des raisons de santé (Grindstone, Country House) alors que Mandaloun n’était pas au moment des Preakness le lauréat du Kentucky Derby puisqu’il a hérité le succès neuf mois plus tard suite à la disqualification de Medina Spirit. L’entraîneur Bill Mott a expliqué : « Saratoga, c’est la maison de Sovereignty, et cette course était notre objectif après le Derby. Tout s’est bien passé. Si nous avions été battus, les critiques n’auraient pas manqué à propos de notre absence dans les Preakness. Mais c’est une bonne génération de 3ans, Journalism l’a encore montré. » Aron Wellman, président de Eclipse Thoroughbred, copropriétaire de Journalism, a ajouté : « On peut parler de rivalité, mais le tableau d’affichage est clair : 2–0 pour Sovereignty. » Enfin, Michael McCarthy, entraîneur de Journalism, a conclu : « On se reverra. Peut-être ici dans les Travers (Gr1), ou en novembre dans la Breeders’ Cup Classic (Gr1), chez nous, en Californie. »
Les premierès Belmont d’Into Mischief
Élevé par Godolphin, Sovereignty est le premier vainqueur des Belmont Stakes issu d’Into Mischief (Harlan’s Holiday), étalon leader aux États-Unis avec trois lauréats du Kentucky Derby, mais aucun des Preakness. Débutant à 10.000 $, Into Mischief est désormais tête de liste pour la sixième année consécutive, avec plus de 4 millions de dollars d’avance sur Curlin (Smart Strike) au classement 2025. La mère de Sovereignty, Crowned (Bernardini), achetée 1,2 million de dollars à Keeneland September, n’a jamais couru mais a produit deux autres gagnants. Elle est décédée en 2024, peu après avoir donné naissance à un yearling par Nyquist (Uncle Mo).
La deuxième mère, Mushka (Empire Maker), a remporté les Spinster Stakes (Gr1) sur 1.800m dirt à Keeneland et a produit trois gagnants.