HANSHIN (JP), DIMANCHE
TAKARAZUKA KINEN (GR1)
Un diabolique Yutaka Take transcende Meisho Tabaru
Quel diable que ce Yutaka Take ! Surnommé The Legend dans son pays, le jockey japonais a joué un bien vilain tour à ses collègues dans le Takarazuka Kinen (Gr1), associé à  Meisho Tabaru (Gold Ship). Ce 4ans avait remporté un Gr2 et un Gr3 l’an dernier avant de se classer cinquième – à 150/1 ! – du Dubai Turf (Gr1) après avoir animé les débats. Dimanche, sur les 2.200m de Hanshin, Yutaka Take a appliqué la même tactique qu’outre-Atlantique : il a propulsé Meisho Tabaru au commandement à l’ouverture des stalles, a ensuite temporisé en face, puis a demandé une franche accélération à son partenaire dans le tournant final. Meisho Tabaru a aussitôt répondu, laissant finalement à trois longueurs le favori Bellagio Opera (Lord Kanaloa). La lauréate de l’Arima Kinen (Gr1) et candidate potentielle au Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1), Regaleira (Suave Richard), effectuait une rentrée après cinq mois et demi d’absence. Nantie du 17 dans les stalles, sa tâche s’en trouvait compliquée et, après avoir beaucoup voyagé en épaisseur, elle a plafonné pour finir, se classant au onzième rang. À 56 ans, Yutaka Take s’adjuge son 84e Gr1 au Japon, et son cinquième succès dans le Takarazuka Kinen… 36 ans après le premier ! Il a expliqué : « Le plan était de prendre la tête et d’attendre les attaques. Quand ils ont tenté de venir me chercher dans le tournant, mon cheval est reparti de plus belle… »
Une souche japonaise depuis cinquante ans
Meisho Tabaru, élevé par Yoshio Matsumoto – comme tous les chevaux portant le préfixe Meisho –, est le dixième gagnant de Groupe et le deuxième gagnant de Gr1 pour son père Gold Ship (Stay Gold). Ce dernier a remporté six Grs1, dont deux éditions du Takarazuka Kinen, et il est passé tout près de la Triple couronne. Il avait disputé le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1) en 2014, se classant quatorzième, et reste très populaire au Japon. L’an dernier, il a sailli 125 juments, et son tarif est monté cette année à 4 millions de yens (24.000 €). La souche de Meisho Tabaru est arrivée au Japon il y a cinquante ans, via l’achat de la cinquième mère, Silage (Sir Gaylord). Sa mère, Meisho Tsubakuro (French Deputy), a remporté deux courses et elle a donné deux autres gagnants dans le circuit régional (NRA) parmi ses six produits de 3ans et plus. La deuxième mère, Dancing Happiness (Dance in the Dark), s’est révélée une véritable machine à fabriquer des gagnants, avec onze produits victorieux, dont Meisho Kampaku (Grass Wonder), lauréat du Kyoto Daishoten (Gr2, 2.400m).
Meisho Tsubakuro a une 2ans par Dee Majesty (Deep Impact), un yearling par Al Ain (Deep Impact) et elle a pouliné en mai d’une propre sÅ“ur de Meisho Tabaru.