DE LA V.2 À TATTERSALLS SOMERVILLE
PRÉCOCITÉ ET VITESSE, MAIS AUSSI PLUS DE SAGESSE
Le premier épisode de la saison des ventes s’est achevé mardi soir avec la Tattersalls Somerville Sale. C’était un test dur pour le marché axé précocité et vitesse qui proposait dans le court intervalle de deux semaines 1.056 yearlings en cinq sessions, répartis entre la v.2 Arqana, Goffs UK et la vente de Newmarket pour la première fois étalée sur deux journées.
L’offre dans les trois ventes était assez similaire, et située dans le créneau précocité et vitesse. On pouvait craindre une catastrophe mais finalement les indicateurs de ce segment ne sont pas si dramatiques. Un éternel optimiste vous dira que 80 yearlings de plus que l’an dernier ont trouvé preneurs et le pessimiste répondra que le taux de vendus dans les trois vacations a chuté de 87,1 à 80,6 %. Tous les indicateurs ont baissé. Le chiffre d’affaires a reculé de 5,5 % à 33,76 M€, malgré une offre en hausse de 19 %, mais présenter un yearling sur le ring n’est pas la garantie de le vendre. Le prix moyen s’est fixé à 39.663 € (- 14,5 %). Un autre indicateur mérite attention, celui du nombre de yearlings vendus à 100.000 € ou plus, qui est passé de 70 à 43. On peut le lire de deux façons : les propriétaires ont moins d’appétence pour les yearlings « vite et précoces » ou bien l’offre de ce segment du marché est devenue beaucoup trop nombreuse et a entraîné une sélectivité très forte.
Tattersalls Somerville à plus de neuf millions
Mardi soir, à la fin de la vente Somerville qui a franchi le cap de neuf millions de Guinées, le président de Tattersalls Edmond Mahony a proposé cette analyse : « La demande des éleveurs et la décision de réduire le nombre de yearlings à Tattersalls October ont abouti à une vente sur deux jours et à une augmentation très significative de l’offre, ce qui a contribué à un taux de vendus bien inférieur à celui que nous souhaiterons. Certains secteurs du marché ont bien résisté, avec un nombre record de lots vendus à 50.000 Gns ou plus, mais le ralentissement évident du marché au niveau inférieur, un thème constant cette année, reflète également la conjoncture économique. » La suite de la saison des ventes nous dira si les propriétaires et les entraîneurs ont changé d’avis sur la précocité et la vitesse ou si, tout en restant attachés à ce segment, ils refusent simplement la cheap speed et demandent des sujets capables de courir tôt et vite mais avec du papier pour rêver aux grandes courses sur le mile et plus. Nous ne sommes pas encore en Australie…
Vitesse et précocité : le bilan 2024 versus 2023
2024 | 2023 | |||||||||
Vente | Présentés | Vendus | C.A. (€) | Prix moyen (€) | 100.000 € plus | Présentés | Vendus | C.A. (€) | Prix moyen (€) | 100.000 € plus |
Arqana V.2 | 170 | 140 | 4.558.000 | 32.557 | 2 | 167 | 145 | 5.648.000 | 38.951 | 8 |
Goffs UK | 460 | 381 | 17.876.000 | 46.919 | 35 | 414 | 354 | 19.283.000 | 54.473 | 50 |
Tattersalls Somerville | 426 | 331 | 11.335.300 | 34.250 | 6 | 305 | 273 | 10.808.700 | 39.591 | 12 |
Total | 1056 | 852 | 33.769.300 | 39.663 | 43 | 886 | 772 | 35.739.700 | 46.383 | 70 |
Jeunes étalons : Starman cartonne
Les trois ventes ont été un test pour les yearlings issus des étalons de première production. Neuf parmi eux ont enregistré cinq vendus ou plus et comme attendu, Starman (Dutch Art) a cartonné avec un chiffre d’affaires de 2,25 M€ pour 43 vendus sur 50, un prix moyen de 52.430 € et cinq yearlings à six chiffres. Ce n’était pas évident pour un étalon avec également 147 yearlings dans les catalogues déjà parus. Selon le prix moyen, la tête de liste est Space Blues (Dubawi) avec 53.058 € pour 12 vendus sur 16 alors que la surprise vient d’A’Ali (Society Rocky) qui a atteint 45.982 €, avec deux yearlings à plus de 100.000 €, issue d’une génération conçue à 7.500 £ (8.900 €). Supremacy (Mehmas) a affiché un prix moyen de 46.561 € pour 18 vendus dont deux à six chiffres.
Le bilan des étalons de première production lors de ces trois ventes
Étalon | Père | Tarif 22 (€) | Produits | Présentés | Vendus | C.A. (€) | Prix moyen (€) |
A’Ali | Society Rock | 5.800 | 74 | 24 | 17 | 781.700 | 45.982 |
Lope Y Fernandez | Lope de Vega | 10.000 | 98 | 26 | 21 | 704.800 | 33.561 |
Lucky Vega | Lope de Vega | 15.000 | 96 | 11 | 6 | 164.000 | 27.333 |
Nando Parrado | Kodiac | 6.000 | 87 | 19 | 13 | 361.500 | 27.807 |
Space Blues | Dubawi | 17.500 | 107 | 16 | 12 | 636.700 | 53.058 |
Starman | Dutch Art | 17.500 | 208 | 50 | 43 | 2.254.500 | 52.430 |
Supremacy | Mehmas | 12.500 | 127 | 27 | 18 | 838.100 | 46.561 |
Ubettabelieviet | Kodiac | 5.800 | 80 | 19 | 17 | 467.700 | 27.511 |
Victor Ludorum | Shamardal | 15.000 | 95 | 10 | 7 | 217.000 | 31.000 |
Victor Ludorum, dans un autre créneau
Dans le tableau des trois ventes, vous trouvez avec des petits chiffres Victor Ludorum (Shamardal) mais si on comptabilise les yearlings proposés à la vente d’août on le retrouve avec un prix moyen de 86.127 € pour 17 vendus sur 21 et un top price à 420.000 €. L’allemand Alson (Areion), dauphin de Victor Ludorum dans le Qatar Prix Jean-Luc Lagardère (Gr1) et lauréat du Critérium International (Gr1), avait ses premiers yearlings à BBAG et il a affiché un prix moyen de 43.214 € pour sept vendus et un top price à 100.000 €. Pas mal pour un étalon offert à 6.000 €.