ANARCHY (IN THE STUD-BOOK)
Pour les éleveurs et les propriétaires, c’est toujours une frustration de se voir refuser un nom parce qu’il a déjà été donné. Mais en regardant un peu dans le passé, on mesure à quel point cette règle est importante. Prenons l’exemple de l’édition 1872 du stud-book du pur-sang anglais au Royaume-Uni en Irlande. En pleine ère victorienne – théoriquement empreinte de rigueur et de respect –, le livre généalogique est une totale anarchie. Sir Tatton Sykes, excentrique aristocrate, est connu pour être l’éleveur du célèbre Spearmint (Carbine), champion en piste et grand étalon. Et ce Sir Tatton Sykes avait tout simplement nommé six juments différentes avec le même nom – Young Phantom Mare –, toutes par le même étalon Young Phantom (Phantom). Bonne chance pour s’y retrouver ! À cette époque, certains éleveurs n’hésitent pas à donner le même nom à des propres sœurs qui n’ont qu’un an d’écart ! En tournant les pages, on trouve tout un tas de noms étrange, comme Ten Pound Note (« Billet de 10 pounds »), Vélocipède, Bernard, Birdkiller (« Tueur d’Oiseaux »), Bizarre Mare (« La jument bizarre »), Potoooooooo (transcription humoriste de Pot-8-Os, c’est-à-dire Potatoes, en français « Pomme de Terre »)… C’était tout simplement l’anarchie dans le stud-book !