Glissades en série : Vichy à son tour confronté à un problème de piste
Les jours passent et les incidents se répètent. Après plusieurs réunions marquées récemment par des problèmes de sécurité liés à l’état des pistes, c’est l’hippodrome de Vichy qui a connu des difficultés ce mercredi. Lors de la quatrième course, le Prix Cirrus des Aigles, le 4ans Krungthepmahanakon (Pour Moi) a dû être arrêté dans la ligne droite par son jockey Fabrice Véron, victime d’une glissade dans le dernier tournant.
Une interruption d’une heure et des décisions à prendre
L’incident a entraîné une interruption de la réunion pendant une heure. Une première concertation a eu lieu entre les commissaires et les jockeys, débouchant sur une décision collective de décorder le tournant final pour les courses suivantes, une mesure préventive destinée à éviter tout nouvel accident. Durant cette pause, Fabrice Véron a pris la parole au micro d’Equidia pour expliquer la situation : « Le cheval a glissé et j’ai décidé de l’arrêter tout de suite pour ne pas risquer qu’il se blesse. Il va très bien Nous avons eu une discussion avec les commissaires, mais nous n’avons jamais demandé l’arrêt de la réunion. Une décision a été prise : celle de décorder. Maintenant, cela commence à faire beaucoup. En peu de temps, il y a eu des problèmes de pistes sur cinq hippodromes différents. C’est inconcevable. Aujourd’hui, la piste paraît excellente en apparence, mais on ne peut pas prendre le risque de provoquer des accidents. Nous aimons notre métier, nous aimons les chevaux, mais il faut exercer dans les règles et en toute sécurité. »
Annulation de la fin de réunion : l’impasse sécuritaire
Malgré les efforts consentis afin d’adapter les conditions de course, la fin de la réunion a finalement été annulée sur décision des commissaires. Cédric Boudet, secrétaire de ces derniers, a expliqué la situation : « Suite à la glissade, nous avons tenté de trouver une solution en ajustant le cordage mais cela ne garantissait pas la sécurité des chevaux et des jockeys. Les jockeys ont accepté de remonter, mais avec la conviction qu’ils ne pourraient pas évoluer dans des conditions optimales. Quant aux entraîneurs, 80 % souhaitaient courir, mais une partie comprenait également qu’on ne pouvait pas prendre de risques inutiles. J’entends l’incompréhension – je la partage. La piste avait l’air parfaite. Vichy est un hippodrome très bien dessiné, mais quand on voit ce qui est arrivé au cheval de Fabrice Veron, on se dit que nous sommes passés à côté d’une catastrophe. C’est la loi des séries, et honnêtement, je n’ai pas d’explication. »
Un constat partagé par Philippe Faucampré, président du Syndicat national des propriétaires : « On ne peut pas courir avec un tel risque. Il y a eu un incident grave, qu’il faut analyser, d’autant plus qu’il survient à trois jours d’un autre survenu à Compiègne. Il va falloir trouver des solutions. Si cela implique d’arroser en continu afin de garantir des terrains très souples à lourds, alors il faudra en passer par là. Ce qui est anormal, c’est que certains jockeys aient quitté l’hippodrome avant même la décision finale. Il faut une vraie communication, car tout cela a un coût. Et ce sont les propriétaires qui vont payer ! Au vu de la situation actuelle, c’est encore une journée négative pour notre filière. Le décalage des courses de Compiègne en juin est impensable : cela sort complètement les chevaux de leur programme. »