0,00 EUR

Votre panier est vide.

0,00 EUR

Votre panier est vide.

lundi 11 août 2025
AccueilInternationalKing George, la longue histoire d'une course qui a (beaucoup) changé

King George, la longue histoire d’une course qui a (beaucoup) changé

King George, la longue histoire d’une course qui a (beaucoup) changé

La première édition des King George VI and Queen Elizabeth Stakes s’est disputée le 21 juillet 1951. Cette année-là, le nombre de partants était record (19). Et les 3ans étaient  majoritaires (11), profitant d’un avantage au poids de quatorze livres (ils n’en reçoivent plus que onze aujourd’hui). Au départ, on trouvait un favori français. Mais cinq autres tricolores avaient fait le déplacement à Ascot. Samedi, dans la 75e édition de l’Arc d’été 2025, le seul point commun avec l’édition 1951 sera d’avoir un favori français !  Autre clin d’œil de l’histoire : samedi, nous serons un 26 juillet. Soit exactement la même date que la plus grande édition des King George, celle que l’on appelle LA course du XXe siècle, qui s’est déroulée en 1975.

Franco Raimondi

fr@jourdegalop.com

Où sont les 3ans ?

Le monde a changé… et les courses aussi. Samedi, les 3ans seront absents de la 75e édition des King George VI and Queen Elizabeth Stakes, une épreuve qui fait aujourd’hui figure de match retour des Coronation Cup (Gr1) entre le français Calandagan (Gleneagles) et Jean Brueghel (Galileo). Pourtant, le rôle historique de cette course à Ascot était bien de confronter les gagnants du Derby – et parfois du Prix du Jockey Club – aux meilleurs chevaux d’âge sur 2.400m. Depuis 2001, soit 24 éditions des King George, seuls six lauréats du Derby d’Epsom ont pris part à l’épreuve. Deux ont gagné : Galileo (Sadler’s Wells) en 2001 et Adayar (Frankel) en 2021. Si l’on ajoute les gagnants d’autres Derby (Irlande, France…), on arrive à dix concurrents, dont un seul autre vainqueur : Alamshar (Key of Luck), qui s’est imposé en 2003 après son succès dans l’Irish Derby.

1951 : Tantième et la première édition

Un retour en arrière, à l’édition 1951, s’impose. Le favori était le français Tantième (Deux Pour Cent), élève et représentant de François Dupré, entraîné par François Mathet et monté par Jacques Doyasbère. Vainqueur de l’Arc de Triomphe en 1950, Tantième termina troisième, à six longueurs de deux 3ans anglais : Supreme Court (Precipitation) et Zucchero (Nasrullah). Ce dernier était monté par un certain Lester Piggott… alors âgé de 15 ans ! Quelques mois plus tôt, il avait déjà débuté avec Zucchero dans un Derby à 33 partants, remporté par Arctic Prince (Prince Chevalier), qui participa aussi à la course des King George mais s’y blessa gravement, mettant un terme à sa carrière.

1955 : Vimy et Poincelet cheveux au vent !

Il faudra attendre la cinquième édition pour voir la France triompher. Worden (Wild Risk) s’était classé troisième à deux reprises, battu par les lauréats du Derby Tulyar (Tehran) puis Pinza (Chanteur), avant de finir sa carrière en beauté avec une victoire dans le Washington D.C. International – l’ancêtre de la Breeders’ Cup. En 1954, Vamos (Vatellor) buta sur Auréole (Hyperion), cheval de Sa Majesté la reine Elizabeth II, élevé par le roi George VI. En 1955, Vimy (Wild Risk), entraîné par Alec Head pour Pierre Wertheimer, s’était envolé à Ascot sous la selle de Roger Poincelet. Il avait profité du net échec du grand favori, le français Phil Drake (Admiral Drake), pourtant lauréat du Derby et du Grand Prix de Paris pour la casaque de Mme Volterra et l’entraînement de François Mathet. Anecdote savoureuse : dans la lutte finale, Poincelet perdit sa toque… Les jockeys montaient alors sans casque !

Montaval et un tiercé français 

Deux ans plus tard, en 1957, l’Angleterre avait un champion, Crepello (Donatello), lauréat des 2.000 Guineas et du Derby, pétri de classe mais très fragile. Il était le grandissime favori des King George. Mais après de longues hésitations, le jour de la course, après avoir constaté que le terrain était trop lourd pour ses tendons, Noel Murless prit la décision de le déclarer forfait pour tenter le St Leger et la Triple couronne. Crepello n’a plus couru et la France a pu fêter un podium 100 % tricolore à Ascot avec le succès de Montaval (Norseman) pour l’entraînement de Georges Bridgland et la monte de Freddy Palmer qui a battu à la photo Al Mabsoot (Mat de Cocagne) avec Tribord (Bozzetto) à la troisième place.

Le coup de deux de Dahlia

Le score de la France dans les King George VI and Queen Elizabeth Stakes est de 11 victoires et dix gagnants. C’est la grande Dahlia (Vaguely Noble) qui a remporté la course deux fois, pour l’entraînement de Maurice Zilber, en 1973 et 1974. Dans des conditions normales, elle aurait pu réussir le coup de trois comme Enable (Nathaniel). Mais au contraire de la championne de Juddmonte, qui a décroché son troisième succès en 2020 dans une course à trois partants, la championne s’est retrouvée dans une édition d’anthologie. Le duel entre Grundy (Great Nephew) et Bustino (Busted), le 26 juillet 1975, reste une référence absolue. Grâce à un train d’enfer imposé par les lièvres de Bustino, les deux champions pulvérisèrent le chrono (2’26’’98), un record qui tiendra 35 ans. Grundy s’imposa, épuisé, devant Bustino, avec Dahlia troisième à cinq longueurs. Ce combat titanesque coûta cher aux deux premiers : Bustino ne recourut plus, Grundy fut dominé dans les International Stakes (Gr1) par Dahlia, dix longueurs devant lui. Outre Enable et Dahlia, un troisième cheval a gagné les King George plus d’une fois : Swain (Nashwan), formé par André Fabre avant de partir chez Godolphin à 5ans.

Onze victoires françaises

L’étude du palmarès des King George VI and Queen Elizabeth Stakes est encourageant, surtout si on le compare aux chiffres de l’Arc de Triomphe : depuis 1951, la France a remporté 46 Arcs, contre 14 pour l’Angleterre (dont la moitié depuis 2000, essentiellement avec des pouliches). Quant à l’Angleterre, elle a conservé son épreuve reine 48 fois, contre 11 victoires tricolores à Ascot. Sur les 22 éditions entre 1955 et 1976, la France a signé huit victoires, dont celle de Pawneese (Carvin) en 1976. Cette représentante de Daniel Wildenstein, entraînée par Angel Penna, réussit un triplé légendaire en moins de 50 jours: Oaks, Prix de Diane et King George.  Une performance inimaginable aujourd’hui. S’ensuivit une disette de 23 ans, rompue par le succès de Montjeu (Sadler’s Wells) en 2000. Depuis 2000, seuls Hurricane Run (Montjeu) en 2006 et Goliath (Adlerflug) en 2023 ont gagné pour la France. Ce dernier est à ce jour le seul hongre à avoir remporté l’Arc d’été. Le choix est fait depuis longtemps dans les écuries françaises : pour viser la gagne dans le vrai Arc, celui de Longchamp en octobre, mieux vaut faire l’impasse sur Ascot (surtout avec un 3ans).  Cette stratégie se reflète dans les chiffres.

Les cracks britanniques du XXe siècle

Entre 1977 et 1999, le galop anglais a sorti des cracks capables de faire le doublé Derby – King George : Troy (Petingo), Shergar (Great Nephew), Lammtarra (Nijinsky), Nashwan (Blushing Groom), Generous (Caerleon) et Reference Point (Mill Reef)… Mais cela n’a pas rendu les anglais invincibles à l’automne. Et la France est donc restée maître à Lonchamp avec 16 victoires dans l’Arc en 23 éditions ! Seuls Mill Reef (Never Bend), Dancing Brave (Lyphard) et Lammtarra ont réussi à remporter les King George et l’Arc à 3ans après une campagne classique. L’italien Ribot (Tenerani) a gagné son premier Arc à 3ans mais il n’avait pas suivi le chemin classique. La saison suivante, en 1956, il avait gagné les deux. Ballymoss (Mossborough) et Dylan Thomas (Danehill) ont gagné l’Irish Derby. Mais c’est à 4ans qu’ils ont gagné à Ascot et Longchamp. On notera l’absence du nom de Nijinsky (Northern Dancer), dernier lauréat de la Triple couronne anglaise, qui a perdu l’Arc face à Sassafras (Sheshoon) et Yves Saint-Martin après avoir tout donné pour remporter le St Leger.

Article précédent
Article suivant
VOUS AIMEREZ AUSSI

Les plus populaires