samedi 27 juillet 2024
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Le grand portrait de JP McManus

Le grand portrait de JP McManus

À un mois et demi du Festival de Cheltenham, nous vous proposons un portrait aussi inédit que complet de John-Patrick McManus. L’Irlandais est décrit par beaucoup d’observateurs comme le propriétaire le plus influent et le plus marquant de l’histoire des courses d’obstacle. Sa casaque représente d’ailleurs l’excellence dans la discipline. Au travers de ses achats, “JP” McManus fait également vivre l’élevage français. Il s’est rarement livré et, la plupart du temps, lorsqu’il l’a fait, il s’adressait à des médias généralistes. Mais d’où vient-il ? Quel est son (grand) parcours ? Comment a-t-il débuté dans les courses ? Quelles sont ses ambitions ? Vous saurez tout en lisant les pages qui suivent sur l’homme à la casaque “green and gold”, des couleurs qui ont toujours fait battre le cœur des passionnés…

À 72 ans, avec une fortune estimée à plus d’un milliard d’euros, John-Patrick McManus est probablement le propriétaire et l’homme le plus influent de l’histoire des courses d’obstacle. Mais qui se cache derrière la casaque la plus populaire d’Angleterre et d’Irlande qui se fournit régulièrement en France ?

Par Christopher Galmiche

cg@jourdegalop.com

L’enfance dans sa chère région de Limerick

John-Patrick McManus est né à Dublin et il est l’aîné de cinq frères : “JP”, Kevin, Owen et les jumeaux Gerry et Michael. La famille a déménagé, d’abord à Ballygar, dans le comté de Galway, puis dans la région de Ballysheedy à Limerick, où il a grandi et qui est fondamentale pour lui. Après avoir quitté l’école, John-Patrick McManus a travaillé avec son père Johnny, conduisant des bulldozers et exploitant des machines. Il a même déblayé le site qui est aujourd’hui celui de Martinstown, lorsque ce dernier appartenait à June McCalmont. Martinstown est désormais dans son giron : c’est là qu’est établi son haras où ses anciens chevaux viennent notamment passer leur retraite.

D’abord dans le rang des joueurs…

Dans sa famille, le jeu est une passion familiale, surtout du côté maternel. Sa mère Bridie jouait aux cartes et adorait parier, comme John-Patrick McManus l’a expliqué dans l’Irish Mirror. Elle lui a donné de l’argent pour démarrer sur de bons rails après qu’il a fait faillite à plusieurs reprises au cours des premières années… comme bookmaker ! Le jeune McManus a donc rapidement été intéressé par le jeu, dès l’orée de ses 20 ans. Un cheval a notamment marqué ses débuts : Linden Tree. À plusieurs reprises, il va parier sur lui et empocher des gains “sympathiques”. Plus tard, il dira à ses amis que c’est ce cheval qui l’a mis sur le chemin de la fortune. À Limerick, dans le betting shop où il se rendait, il n’y avait à l’origine aucune taxe sur certains paris. Et puis un jour, l’État a changé les règles et ils ont été imposés à hauteur de 20 %. Alors JP a arrêté de parier sur les courses, ce qui fut salutaire à ce moment de sa vie : « La taxation a été une bonne chose pour moi. Cela m’a permis de changer de direction, j’ai pu voir les erreurs que je faisais et apprendre de celles-ci… Je crois que si mon père m’avait donné un million de livres, j’aurais perdu ce million avant de commencer à apprendre. Je pense que j’ai eu une dépendance au jeu dans ma jeunesse. Je pariais sur n’importe quoi si je pouvais trouver quelqu’un avec qui parier. Mais, avec le recul – et comme un ami me l’a fait remarquer – ce qu’il faut, c’est remplacer votre dépendance au jeu par une dépendance aux gains. Ce n’est pas le jeu qui est important, c’est le gain. C’est quelque chose qui m’est venu après réflexion. J’ai essayé d’enseigner à quelques personnes qu’il fallait gagner, pas jouer. Cela signifie que vous n’êtes pas obligé de parier tout le temps, vous devez être plus sélectif. Le jeu, c’est comme une décision commerciale. Si vous parvenez à changer votre dépendance, vous deviendrez plus contrôlé, plus conscient. Il faut avoir de la discipline et du tempérament. Je me souviens d’une fois où je suis allé à Killarney, avec mon gros sac de paris et mon trépied. Aux courses, j’ai perdu quelques centaines d’euros le premier jour. C’était un meeting de trois jours. Le soir à l’hôtel où je logeais, j’ai joué aux cartes et j’ai tout perdu. Je me souviens être rentré chez moi le mercredi matin et avoir dû faire les foins dans l’après-midi… »

… Puis dans celui des bookmakers

La taxation de 20 % évoquée plus haut, était, en théorie, mauvaise pour le milieu du bookmaking. Les prix augmentant, la demande allait diminuer. Mais McManus pensait que cette taxe pouvait être bénéfique sur le long terme. Elle pouvait protéger le système et le nettoyer en évinçant les personnes qui ne pouvaient pas assumer leurs paris. À 21 ans, John-Patrick McManus passe de l’autre côté de la barrière et devient bookmaker sur l’hippodrome et le cynodrome de Limerick : « Ce n’était vraiment pas facile. Vous vous tenez en face du poteau d’arrivée, sans vraiment connaître le sport et vous vous faites dépouiller plusieurs fois. À votre retour le soir, vous en savez toujours un peu plus que la fois précédente. Mais vous vous dites qu’il vaudrait mieux retourner travailler chez papa. Puis vous réfléchissez. Vous vous lèveriez alors tôt le matin et rentreriez tard le soir en vous disant que vous ne ferez pas cela toute votre vie… Cela aide à se reconcentrer. » Tous les soirs, “JP” rentre chez lui. Il analyse son livre de paris pour corriger ses erreurs. Et il en arrive à la conclusion suivante : pourquoi ne pas être parieur en plus de bookmaker ? « J’ai été chanceux lorsque j’ai commencé à parier. Il y avait une théorie qui disait que l’on ne pouvait pas être à la fois un parieur et un bookmaker à succès. Mais comme me disait un ami : “Il y a de la viande à manger et de la viande à vendre !” J’ai donc essayé d’être à la fois bookmaker et joueur et cela a marché ! »

Souvent réunis sur les mêmes chevaux à jouer, McManus et Jimmy Hayes vont se lier d’amitié et s’associer. Le premier cité avouera plus tard au journaliste irlandais Donn McClean : « J’ai vraiment aimé ces années. Nous voyagions à travers toute l’Irlande en allant aux courses tous les jours. Il y avait beaucoup de camaraderie dans les rangs des bookmakers. Ce sont les gens les plus droits avec lesquels j’ai fait affaire. Il n’y a pas besoin d’avocat lorsque vous placez un pari chez eux. Tout est affaire de franchise. Contrairement à la perception que l’on peut avoir de ce monde au-dehors, c’est un grand honneur pour moi d’en avoir fait partie ! »

Dans la peau du propriétaire

Parallèlement à ses activités de bookmaker et parieur, John-Patrick McManus est devenu propriétaire. Ses couleurs ? Il les choisit “green and gold”, soit vert et or ou jaune. Pourquoi ? Pour rendre hommage au South Liberties GAA, une association de Limerick qui promeut les sports irlandais comme le football et le handball gaéliques. En 1976, il achète son premier cheval. Il est à Goffs lorsque Cill Dara (Lord Gayle), gagnante de l’Irish Cesarewich, l’une des courses les plus réputées du programme de plat irlandais, passe en vente. Il a toujours aimé l’idée d’avoir un bon cheval de course et pourquoi pas une femelle pour faire de l’élevage. Il acquiert donc Cill Dara, laquelle va gagner de nouveau l’Irish Cesarewich et le Naas November Handicap. Au haras, elle a donné plusieurs bons chevaux dont Gimme Five I (Deep Run), cinquième du Grand National (Gr3) 1998.

Cheltenham, mon amour

Que l’on soit un modeste journaliste hippique, avec un “bout” de cheval, un simple parieur ou un propriétaire milliardaire, Cheltenham est un rêve. Pour McManus, il l’a été et l’est toujours. Son aventure avec l’hippodrome anglais a débuté en 1973. Cette année-là, il effectue sa première visite à Cheltenham. The Dikler remporte la Gold Cup (Gr1), Comedy of Errors se balade dans le Champion Hurdle (Gr1) … Et le rêve de ramener son propre cheval victorieux dans le rond des vainqueurs à Cheltenham devient vite une quête… Quelques années plus tard, à la fin des années 70, “JP” se lance dans l’achat de plusieurs sauteurs de classe comme Jack of Trumps, Shining Flame, Deep Gale, mais échoue à s’offrir Golden Cygnet qui n’est pas à vendre. C’est en 1978 qu’il engage son premier cheval à Cheltenham. Jack of Trumps est inscrit dans l’Arkle Chase, le Sun Alliance Chase et le National Hunt Chase. L’objectif est de gagner et il court donc la plus mauvaise des trois courses, le National Hunt Chase, mais il tombe. L’année suivante, dans la même épreuve, Deep Gale ne brille pas non plus. Cheltenham ne se laisse pas charmer facilement… En 1979, le propriétaire a vécu un événement qui en aurait dégoûté plus d’un. Jack of Trumps est deuxième favori de la Cheltenham Gold Cup, rien que ça ! Le samedi précédant le Festival, il apprend que le grand favori de la course, Gay Spartan, est blessé. Il appelle son entraîneur Edward O’Grady qui lui explique… que Jack of Trumps s’est également blessé le samedi matin et qu’il ne pourra pas courir ! D’une certaine façon, cela l’a construit comme propriétaire comme il l’avait expliqué à Donn McClean. Trois ans plus tard vient la délivrance ! Mister Donovan court le Sun Alliance Hurdle. McManus aurait, dit-on, remporté 250.000 £ grâce à la victoire de son cheval. Plus tard, il avouera : « Je ne sais pas si j’aurais remporté un jour d’autres courses lors du Festival si Mister Donovan ne s’était pas imposé ce jour-là. C’était un peu crucial à cette époque. C’était déjà beau d’avoir un gagnant à Cheltenham ; mais le fait de l’avoir joué a rendu la chose encore plus douce ! »

Avec cette réussite de propriétaire et de parieur, sa légendaire réputation acquise à l’époque où il n’était que bookmaker s’est renforcée. D’ailleurs, il était surnommé The Sundance Kid (le nom d’un braqueur de banques de l’Ouest américain) par le journaliste Hugh McIlvanney, de l’Observer. Son obsession passionnelle pour Cheltenham s’est accrue. Dans le Sunday Times en 2008, il avait expliqué : « J’essaye que mes chevaux soient préparés avec comme objectif Cheltenham s’ils sont assez bons. Ce n’est pas toujours ceux que l’on attend qui vous offrent la victoire. Mais c’est comme tout : plus vous en avez, et plus vous en voulez ! »

Istabraq, un cheval très spécial

Au début des années 2000, John-Patrick McManus avait été interrogé sur les chevaux qui l’avaient le plus marqué, notamment à Cheltenham. Bien sûr, Mister Donovan, son premier lauréat du Festival, fait partie de sa liste, de même que trois autres chevaux pour des raisons différentes, mais toutes liées à des histoires humaines avec des entraîneurs. C’est aussi le cas pour son dernier choix, Istabraq (Sadler’s Wells), que lui avait acheté Timmy Hyde. Par son palmarès, qui compte entre autres trois Champion Hurdle (Gr1), quatre Irish Champion Hurdle (Gr1) ou encore un Punchestown Champion Hurdle (Gr1), liste non exhaustive, le cheval a été exceptionnel. Mais l’histoire d’hommes qui l’entourent est forte en émotions. D’abord entraîné par John Durkan, un ancien assistant de John Gosden, pour viser un Gr1 sur les claies à Cheltenham, Istabraq a dû prendre la direction des boxes d’Aidan O’Brien, sur les conseils de son premier entraîneur. John Durkan souffrait en effet d’une leucémie. John-Patrick McManus a expliqué dans le Sunday Times en 2008 : « Le premier Champion Hurdle d’Istabraq était vraiment spécial. John [Durkan, ndlr] venait de nous quitter… Je me rappelle lui avoir parlé un an auparavant. Istabraq venait de gagner le Sun Alliance Hurdle à Cheltenham. J’étais dans l’enclosure des vainqueurs et il était à New York, au Sloan-Kettering Hospital. Il était si heureux de la victoire du cheval. L’année suivante, il n’était plus là… C’était un moment d’émotion intense. C’était plus qu’une course de chevaux ! » Istabraq a même eu le droit à une fresque murale sur le Clancy’s Bar, non loin de Martinstown.

Cheltenham, côté pari

Pour McManus, Cheltenham, ce ne sont pas seulement des émotions en tant que propriétaire. Ce sont aussi des montagnes russes vécues en tant que joueur. En 2006, il a fait le malheur d’un bookmaker, Freddie Williams. Il a d’abord joué son cheval, Réveillez (First Trump), dans le Jewson Novices’ Handicap Chase, misant 100.000 £ à 6/1. Résultat de l’opération ? Le cheval a gagné et “JP” a empoché 600.000 £, soit quasiment deux fois l’allocation que reçoit le propriétaire du lauréat de la Gold Cup. Plus tard, au cours de la même réunion, Kadoun (Doyoun) s’est imposé dans le Pertemps Final et a permis à McManus de gagner 325.000 £. En une après-midi au Festival, il a donc empoché 925.000 £ !

Un palmarès hors norme

De toute l’histoire des courses d’obstacle, John-Patrick McManus est probablement le propriétaire le plus influent et celui qui a eu la plus grande réussite, tout en pouvant avoir les moyens de ses ambitions. Deux chiffres peuvent témoigner de cela : ses soixante-treize victoires lors du Festival de Cheltenham, avec de nombreux Grs1 à la clé, et ses titres de tête de liste qui dépassent la trentaine si l’on cumule l’Angleterre et l’Irlande.

Martinstown Stud, le paradis des chevaux

En Irlande, à Martinstown Stud, les chevaux ayant défendu les couleurs vert et jaune coulent des jours heureux, à la retraite. Là-bas, de l’aveu même d’Aidan O’Brien, dans le Racing Post : « C’est un paradis pour les chevaux ! Ils reçoivent des soins de grande qualité. » Le Jockey Club anglais a même fait une vidéo de l’endroit où l’on peut voir notamment Défi du Seuil (Voix du Nord) profiter de l’un des nombreux et immenses paddocks. Une quinzaine de personnes sont aux petits soins pour les chevaux et il faut au moins cela puisque durant l’été – la saison morte des courses d’obstacle en Angleterre comme en Irlande – il peut y avoir entre… 230 et 250 chevaux au repos ! Les chevaux retraités sont alors rejoints par les “actifs” qui profitent du break estival. Mais au fait, combien de chevaux possède “JP” : « On m’a demandé un jour combien nous avions de chevaux… J’ai répondu que je ne le savais pas, mais que je saurais s’il en manquait un ! » La presse hippique britannique évoque un chiffre d’environ 350 chevaux au total.

Pour voir Martinstown Stud, cliquez ici.

Des courses aux affaires

Il y a la facette de John-Patrick McManus côté courses, mais en brillant investisseur, il s’est diversifié pour développer son patrimoine, notamment dans l’immobilier et le marché des changes. Pour son compte, il avait aux débuts des années 2000 une maison qui était la plus grande propriété privée d’Irlande, avec une superficie estimée à 2.787 mètres carrés, mais aussi une propriété à Dublin, une demeure surplombant le lac Léman en Suisse et un manoir dans les Caraïbes. Voilà pour ce qui est du domaine particulier. Mais il a vu beaucoup plus grand avec d’autres associés. Ainsi, en compagnie de John Magnier, Michael Tabor, Derrick Smith et Dermot Desmond, il a acquis en 1996 le Sandy Lane Resort à la Barbade pour en faire l’un des hôtels les plus somptueux et luxueux du monde. Fermé de 1998 à 2001, selon le souhait de ses nouveaux propriétaires, il a rouvert après une totale transformation. Pour une nuit, il vous faudra débourser au moins 1.200 €. Prévoyez donc de toucher quelques gagnants à Cheltenham avant d’aller sur le site pour réserver votre séjour ! En compagnie de John Magnier et d’autres actionnaires, John-Patrick McManus a également acquis une part de la chaîne de pubs Mitchells & Butlers pour une somme très significative.

Mais au-delà de la démesure qui entoure les succès de McManus, tant au niveau sportif que professionnel, ce dernier a toujours su garder les pieds sur terre. Dans l’Irish Independant, un entrepreneur de Limerick avait expliqué : « Il avait un parcours très ordinaire et il a accompli sa part manuelle de travail pénible. Je pense que cette expérience l’a toujours motivé. Il n’a pas le sentiment que Dieu lui a donné droit à quoi que ce soit. » Tout en ayant un patrimoine qui a grossi d’année en année, John-Patrick McManus a toujours été considéré comme un homme du peuple dans le comté de Limerick. Un professionnel des médias locaux a expliqué : « Vous ne trouverez pas une seule personne à Limerick pour émettre la moindre critique à son sujet. Il est considéré comme une personne de Limerick lambda, et c’est probablement parce qu’il n’a jamais oublié d’où il vient. »

Une incursion dans le monde du football

Via Sir Alex Ferguson qui partage la même passion des courses que McManus, celui-ci est devenu propriétaire d’environ 29 % du club de Manchester United en compagnie de John Magnier. C’était notamment la grande époque du champion Rock of Gibraltar (Danehill), que Sir Alex Ferguson possédait avec Coolmore… Suite à une mésentente qui a largement été médiatisée outre-Manche, où les tabloïds ont une place prépondérante, “JP” et John Magnier ont vendu leur part du club de football à la famille Glazer, avant que Manchester United ne sombre progressivement dans les bas-fonds du football européen. Il avait expliqué : « Être l’un des propriétaires de Manchester United a fait partie de ma vie pendant un certain temps. C’était quelque chose qui était un tant soit peu agréable au début mais ne l’a plus été ensuite. Lorsque des supporters de Manchester United ont arrêté une course à Hereford (en 2004), dans laquelle j’avais un partant, j’ai dit : “J’en ai assez.” »

Un homme fidèle…

L’un des traits de caractère de John-Patrick McManus, c’est sa fidélité. En France, il n’a pas eu beaucoup de chevaux à l’entraînement, préférant faire courir en Angleterre et en Irlande, même lorsque ses représentants étaient entraînés chez nous. C’était le cas par exemple de First Gold (Shafoun) et de Baracouda (Alesso), que François Doumen a menés vers de nombreux succès de prestige, de Foreman (Monsun), que Thierry Doumen a fait gagner au niveau Gr1 à Aintree pour les couleurs jaune et vert, et de quelques autres chevaux passés par les boxes de Marcel Rolland – lequel avait remporté le Prix Renaud du Vivier (Gr1) avec Rock Noir (Mansonnien) pour le propriétaire irlandais – mais aussi de David Cottin, Emmanuel Clayeux, Guillaume Macaire, Guy Chérel ou encore Daniela Mele. Actuellement, John-Patrick McManus a un cheval à l’entraînement en France, Milan Tino (Milan), entraîné par Noel George et Amanda Zetterholm, qui pourrait se diriger vers le Triumph Hurdle (Gr1) à Cheltenham. En Angleterre comme en Irlande, lorsqu’il achète un cheval, celui-ci reste généralement à l’entraînement chez son entraîneur. Il soutient ainsi de nombreux entraîneurs, petits ou gros, dans ces deux pays et contribue de ce fait à la bonne marche des courses locales.

Côté jockeys, Tony McCoy a été son pilote attitré durant une longue période. Avec McCoy, il a enlevé le Grand National et la Cheltenham Gold Cup. Les deux hommes se sont mutuellement poussés pour atteindre les sommets. Celui qui fut Champion Jockey à vingt reprises monte d’ailleurs régulièrement les chevaux de “JP” à l’entraînement pour partager son ressenti, notamment ceux entraînés par Jonjo O’Neill, un fidèle parmi les fidèles du propriétaire. Et Charlie Swan, que vous pouvez souvent voir à Auteuil à la recherche de nouveaux talents français, en compagnie d’Hubert Barbe, a été le jockey attitré d’Istabraq. Sans oublier son manager depuis plusieurs années, Frank Berry, toujours présent en 2024. Voilà quelques exemples de la fidélité sans borne de John-Patrick McManus !

… et généreux !

John-Patrick McManus a réalisé beaucoup de rêves. Marié à Noreen, père de trois enfants, John, Sue Ann et Kieran, et grand-père de neuf petits-enfants, il a atteint nombre de ses objectifs personnels, professionnels et sportifs. À côté de cela, il fait don, de manière régulière, à diverses associations. Logique pour quelqu’un qui disait : « Je n’ai pas l’intention de mourir en homme riche. Ce n’est pas mon ambition dans la vie. » Parmi les personnes qui ont reçu des dons de McManus, Aiden McGuire expliquait en janvier 2024 au Westmeath Examiner : « Il y a de nombreuses autres personnes fortunées qui n’ont jamais songé à faire de dons. John-Patrick McManus a réalisé de nombreuses autres actions dans le comté de Limerick ou ailleurs. Je veux le remercier de sa générosité ! » Outre les associations sportives, John-Patrick McManus a fait des dons à des œuvres de charité, à l’hôpital de Dooradoyle pendant l’épisode Covid. Il a également organisé plusieurs tournois de golf à but caritatif ou encore mis en place des bourses d’études. Dans l’hebdomadaire The Limerick Leader, il avait expliqué : « Nous avons mis en place des bourses. Avec les administrateurs, nous avons eu l’idée d’impliquer l’Irlande du Nord pour faire un projet couvrant trente-deux comtés et toute l’Irlande. Chaque année, il y a 125 bourses au total. J’ai parlé à Mary Hanafin [l’ancienne ministre de l’Éducation, ndlr] lors d’une réception et tout est parti de là. Un bon système éducatif est indispensable dans le pays. » Étant donné l’importance qu’il a prise en Irlande, par ses actions caritatives, ses affaires et les courses, John-Patrick McManus est logiquement écouté par les politiques.

De vrais supporters

Grâce à l’ensemble de ses actions, John-Patrick McManus compte de très nombreux supporters sur tous les hippodromes, en Angleterre comme en Irlande. Lorsque l’un de ses chevaux s’impose au Festival de Cheltenham, les applaudissements sont assourdissants au passage du poteau ainsi qu’au retour dans le rond des vainqueurs. D’ailleurs, à Cheltenham, John-Patrick McManus a même un fidèle supporter, habillé aux couleurs McManus de la tête aux pieds, avec un polo à manches longues sur lequel il y a de nombreuses dédicaces. Un polo que ce solide gaillard porte, quelle que soit la météo… Heureusement, la Guinness est là pour réchauffer ce “superfan” de l’écurie ! Cheltenham approche justement. En attendant, nous vous laissons méditer cette saillie (humoristique) du journaliste sportif Hugh McIlvanney : « Parier contre JP McManus est le chemin le plus court vers l’asile ! » Tout est dit.

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