vendredi 26 juillet 2024
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Immersion au sein du stage du championnat des Grandes écoles

Immersion au sein du stage du championnat des Grandes écoles

Du 24 au 25 février, s’est déroulé à Chantilly le quatrième et dernier stage de la promotion 2024 du championnat des Grandes écoles. a accompagné les onze élèves d’une promotion 100 % féminine tout au long du séjour. Vivier de futurs passionnés et de membres de la filière, ce championnat œuvre à la popularisation de notre sport, l’une des missions du Club des Gentlemen-Riders et des Cavalières.

Par Rose Valais

rv@jourdegalop.com

Un stage à “200 à l’heure”

Le rendez-vous était fixé à 9 h 15 à l’Afasec. Pas une minute à perdre, le stage commence rapidement par une démonstration sur le cheval mécanique réalisée par Léa Guineheux et Henri Barbe, deux anciens élèves du championnat désormais amateurs. Une petite dizaine de minutes d’explications afin que tout le monde puisse comprendre comment ajuster ses rênes, raccourcir ses étriers, ressangler ou encore quelle est la manière de se positionner “comme un jockey” et place à la pratique, sur les conseils d’André Pommier, de Gérard de Chevigny, président d’honneur du club des gentlemen et des amateurs présents ce jour. Des premiers essais simples à appréhender pour certaines quand d’autres mettaient un peu plus de temps à s’habituer, manquant parfois de tomber. Étape validée ! Il est désormais 10 h et il est temps de partir pour l’écurie d’application de l’Afasec. Rapidement, la voix d’André Pommier résonne et il n’hésite pas à donner le ton du week-end : « Allez, allez, on se presse là-bas ! » Une fois les retardataires en place, Jérôme Delteil, formateur Afasec, montre les bases : comment seller et brider un cheval de course. C’est maintenant l’heure d’attribuer les chevaux aux onze élèves, chevaux qu’elles garderont tout au long du week-end.

Une fois en selle, les onze élèves se rendent dans le manège de l’école. Habituées aux chevaux de concours, elles découvrent le pur-sang pour la majorité d’entre elles. Si les bases sont là, les réactions des chevaux et la manière de les monter diffèrent. Un départ au trot, des chevaux un peu frais, certains corps se tendent, les sourires se crispent, mais toutes sont rapidement mises en confiance grâce à l’intervention des différents encadrants. Un tour de trot enlevé et, pour certaines, les premières douleurs apparaissent. Ce n’est que le début… André Pommier ordonne : « Tout le monde raccourcit de cinq trous ! » Et maintenant, place au premier galop de chasse. Au bout d’un tour, une première chute, une deuxième puis une troisième, sans aucun “bobo” à déclarer tant pour les cavalières que pour les chevaux. Selon l’expression consacrée : c’est le métier qui rentre. Pour certaines cependant, la position adéquate et le bon équilibre ne semblent être qu’une formalité à accomplir…

Après un repas à la Chasse à Courre, PMU mythique de Chantilly, les stagiaires reprennent le chemin de l’Afasec. Le manège, c’est sympa “deux minutes”, mais passons aux choses sérieuses. Direction la piste des Réservoirs pour s’exercer à la vitesse et tester ses aptitudes lors d’un premier canter. Un échauffement au galop de chasse – compliqué pour certaines – mais les troupes sont remotivées par les différents encadrants et les voilà reparties pour le premier canter de leur vie… Sensations fortes assurées ! Et je peux vous affirmer, s’il y a bien eu quelques larmes avant de partir, elles se sont progressivement transformées en sourires. Après un retour à l’écurie permettant à chacune de reprendre ses esprits, les stagiaires ont pu visionner les vidéos de leur canter respectif et être conseillées par les différents encadrants. Il est désormais 18 h, la journée se termine. Rendez-vous le lendemain, pour un premier “botte-à-botte” et quelques simulations de départ.

Lors des semaines qui suivent le stage, les élèves des quatre formations seront répartis dans des écuries de courses afin de continuer leur apprentissage, en vue de l’une des épreuves qualificatives dont la première se tiendra le 16 mai prochain, à Longchamp.

Quelles sont réellement les attentes des stagiaires ?

Elif, étudiante à l’E.S.C.P.

« J’ai connu le championnat il y a quelques années lorsque j’étais en prépa. J’avais un rêve, monter une course au moins une fois dans ma vie. Je ne savais pas par quel moyen j’allais y parvenir et j’ai découvert ce championnat. Au cours de mes études, cela m’a motivée pour me surpasser. J’ai réalisé un stage, en classe de seconde, dans une écurie de trotteurs et, par le plus grand des hasards, je suis depuis le mois de septembre en CDI chez Arioneo. J’avais trouvé une offre sur la plateforme Equi-ressources. En rencontrant les équipes, j’ai tout de suite adoré. J’ai pu apprendre pas mal de choses sur le monde des courses grâce à elles. C’est une très belle découverte. C’est vrai que lorsqu’on se rend sur les hippodromes, on ne comprend pas toujours ce qui se passe. Rien que pour décrypter le programme, c’est parfois compliqué. J’ai toujours adoré la vitesse, j’ai hâte de découvrir de nouvelles sensations et d’être capable de monter chez de nouveaux entraîneurs. C’est fou mais nous ne savons même pas comment seller un cheval de course. Nous avons tout à apprendre. Physiquement, je me sens bien car avant de commencer le stage, Félicie [Parisy, responsable du championnat, ndlr] nous avait prévenues qu’il fallait bien travailler la condition physique. Je l’ai écoutée et j’ai pratiqué beaucoup de sport. Mon père a un peu peur car je me suis cassé la jambe l’année dernière mais ma mère est ravie. J’ai hâte que ma famille vienne me voir aux courses à Longchamp, accompagnée de mes amis. Vivement la suite de l’aventure ! »

Domitile, diplômée de l’E.N.S.-Paris-Saclay et désormais en thèse sur le cancer du sein

« J’ai connu le championnat grâce à des amis qui en avaient entendu parler. J’ai essayé d’y participer l’année dernière mais il n’y avait plus de place. Je ne connaissais pas du tout le milieu des courses. Je m’étais seulement rendue une fois sur l’hippodrome de Longchamp. Je ne savais pas à quoi m’attendre avant d’intégrer le championnat mais je savais que cela allait me plaire. En plus, je n’avais aucun préjugé sur le milieu. J’ai hâte de découvrir une nouvelle discipline équestre, de nouvelles sensations… La première matinée, dans le manège, lorsque nous sommes montés pour la première fois sur les pur-sang, j’avais l’impression de retrouver mes 12 ans, lors de mes premiers concours. L’excitation est bien présente ! Je pense avoir trouvé rapidement ma position et mon équilibre. C’est une chance de pouvoir monter à Longchamp ainsi que chez les entraîneurs. En plus, tout le monde semble très accueillant. Mes parents habitent Toulouse et je ne pense pas qu’ils viendront. En revanche, mes amis sont très motivés et d’ailleurs, j’ai été étonnée de la réaction de certains dont je n’aurais pas pensé qu’ils apprécieraient venir aux courses. Finalement, si ! À Paris, je ne monte plus en concours car cela coûte trop cher, alors que monter des chevaux de course reste gratuit. Financièrement, c’est très intéressant. »

Des demandes de plus en plus importantes

Si le championnat existe depuis de nombreuses années, les demandes arrivent en masse, un point positif pour la filière, comme nous l’a indiqué Félicie Parisy, responsable du championnat : « Cette année, nous avons reçu 85 candidatures, uniquement grâce au bouche-à-oreille ainsi qu’à une communication effectuée sur les réseaux et dans les écoles. Nous avons retenu 44 profils après une sélection réalisée par Victoria Mion, secrétaire générale du club et moi-même. Cette sélection a été faite par rapport à l’école dans laquelle l’élève étudie, son niveau à cheval ainsi qu’à sa motivation. Certaines années, des écoles reviennent massivement lors du championnat et nous avons essayé de l’ouvrir à d’autres, mais en priorisant les écoles membres de la conférence des Grandes écoles. Cette année, il y aura trois épreuves qualificatives et une finale, avec les chevaux de l’Afasec. L’inscription au stage coûte 400 €. Un budget qui comprend l’assurance fournie par le Club G.R.C., valable de décembre à fin juillet, afin que les élèves soient couverts lors du stage, des matins à l’entraînement et pendant la course. Ensuite, l’engagement pour la course coûte 90 €. Nous invitons vivement les élèves à solliciter leur école afin de se faire aider financièrement. »

Un vivier de futurs passionnés et plus encore

En 2022, un sondage sur 50 participants à ce championnat a révélé des chiffres éloquents. Quarante-six pour cent des sondés continuent à monter à l’entraînement au moins une fois par mois environ, 8 % ont pris une licence de gentlemen-rider ou cavalière, 22 % sont devenus propriétaire ou associé et 45 % souhaitent devenir propriétaire ou associé à l’avenir.

Des membres actifs de la filière, à l’image d’Henri Barbe, ont fait leurs premières armes dans les rangs de ce championnat. Désormais gentleman-rider, ce dernier a également créé une plateforme qui rassemble toutes les offres d’emploi en France comme à l’étranger de notre filière. « Depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours rêvé monter en course car ma famille évolue dans ce milieu. Mais participer au championnat des Grandes écoles a été un vrai déclic pour moi. Lorsque nous connaissons un peu cet univers, monter à Longchamp reste quand même quelque chose d’extraordinaire. J’ai découvert le championnat, lors d’un jeuXdi à Longchamp, après avoir intégré l’E.S.C.P. et j’ai vu que nous pouvions monter en course grâce à cet événement. Une fois que nous avons goûté à cette expérience, il est difficile de s’en passer. Quelques instants après la course, je me suis pesé dans le vestiaire des jockeys, la balance affichait 69 kg… Alors pourquoi ne pas passer ma licence d’amateur, me suis-je dit ? Dans la foulée du championnat, je l’ai obtenue. Lors d’un stage pour mon école, j’ai organisé l’édition 2022 du championnat et, en 2023, j’ai pu me mettre dans la peau du leader lors de quelques courses et stages, comme cette année. Ce championnat permet d’ouvrir beaucoup de portes mais également de voyager pour découvrir les différentes méthodes d’entraînement partout, en France comme à travers le monde… »

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